WOLHAUPTER, BENJAMIN, horloger, orfèvre, marchand, juge de paix, officier de milice et fonctionnaire, né le 10 juillet 1800 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, deuxième fils de John Wolhaupter* et de Mary Payne Aycrigg ; en 1820, il épousa Catharine Phoebe Brannan, de Fredericton, et ils eurent six enfants ; décédé le 27 janvier 1857 à Fredericton.

Après avoir passé les premières années de sa vie à Saint-Jean et à Sheffield, Benjamin Wolhaupter alla s’installer avec sa famille à Fredericton en 1813. C’est là qu’il commença son apprentissage d’horloger et d’orfèvre, sous la direction de son père. Il le termina en 1820, s’acheta une maison, se maria et commença à pratiquer son métier, probablement avec son père. Peu après, il ouvrit sa propre boutique d’horlogerie et de bijouterie qu’il continua à exploiter jusqu’en 1825.

Le 16 mai 1821, Wolhaupter avait adressé une requête au lieutenant-gouverneur, George Stracey Smyth*, pour qu’il lui concède une petite île de trois acres, connue sous le nom d’île Rain et située dans la rivière Nash (rivière Nashwaak), juste en amont de sa rencontre avec la rivière Saint-Jean. Nonobstant sa promesse de cultiver la terre et de l’améliorer, sa requête fut refusée le 22 mai, peut-être parce que l’île avait été inondée par la crue des eaux du printemps. Malgré cet échec, Wolhaupter ne tarda pas à obtenir une concession d’une plus grande valeur dans les limites de Fredericton, sur l’emplacement de la vieille prison. Le numéro de la New-Brunswick Royal Gazette du 6 décembre 1825 publia un avis dans lequel Wolhaupter informait ses clients de son changement de domicile. Wolhaupter eut deux apprentis : en 1824, Benjamin Franklin Tibbits (Tibbets), à qui certains attribuèrent d’avoir inventé la machine à vapeur dite compound, et, en 1832, son fils aîné, Charles John. Ce dernier termina son apprentissage en 1839 et ouvrit son propre commerce à Chatham au mois d’août de la même année.

En 1837, Wolhaupter avait été nommé juge de paix du comté d’York, la première d’une série de fonctions publiques qu’il devait remplir. On l’appela sous les drapeaux comme capitaine et quartier-maître du régiment de milice d’York-Sunbury, pendant les affrontements de 1839 causés par la controverse au sujet de la frontière entre le Nouveau-Brunswick et le Maine [V. sir John Harvey]. Le 15 février de la même année, Wolhaupter expliqua dans une lettre à son frère Charles : « Je ne suis pas partisan de la guerre [...] mais si notre pays est menacé d’invasion, c’est le devoir de tout homme et de tout chrétien de répondre joyeusement à l’appel et de protéger les bienfaits et les privilèges dont nous jouissons. »

Une fois la menace de guerre écartée, Wolhaupter élargit le champ de ses intérêts. Il siégea aux conseils d’administration de la Commercial Bank of New Brunswick et de la Québec and St Andrew’s Railroad et, en 1846, il fut élu président de la Central Fire Insurance Company. Peu après, Wolhaupter fut nommé commissaire provincial des bâtiments publics. En 1847, il devint shérif en chef du comté d’York, poste qu’il conserva jusqu’à sa mort. Son fils Charles John, qui après son retour à Fredericton au début des années 1840 avait pris peu à peu la direction de l’entreprise paternelle, partit en 1851 pour se joindre aux aventuriers de la Ruée vers l’or en Australie. On peut supposer que le commerce d’horlogerie et d’orfèvrerie de Wolhaupter fut fermé avant son départ. Membre fervent de l’Église d’Angleterre, Wolhaupter père fit partie du conseil paroissial de la Christ Church de Fredericton et fut un ami intime de l’évêque John Medley*.

Seules quelques pièces d’horlogerie et d’orfèvrerie réalisées par Benjamin Wolhaupter ont été conservées : une horloge de parquet et une cuiller à thé en argent, qui font partie de la collection du York-Sunbury Historical Society Museum, de Fredericton ; une autre horloge, quelques pièces de vaisselle en argent et une montre en or, qui appartiennent à ses descendants. Des lettres publiées dans les journaux de Fredericton après sa mort exaltent ses vertus d’homme et rendent hommage à l’intégrité et à la magnanimité dont il fit preuve dans ses fonctions publiques. Le Head Quarters déclara : « aucun homme de notre connaissance ne recelait en son cœur autant de sentiments altruistes que le shérif Wolhaupter. Toujours joyeux et enjoué, toujours bienveillant et humain, plein d’une sympathie chaleureuse pour les affligés, nous ne croyons pas qu’il ait laissé derrière lui un seul ennemi. »

Donald C. Mackay

APNB, MC 1, A. C. Wolhaupter, « Wolhaupter », 1960 ; MC 300, MS60 ; RG 10, RS107, C10 : 143.— Gleaner (Chatham, N.-B.), 21 août 1839, 6 oct. 1842.— Head Quarters (Fredericton), 27 janv. 1857.— New-Brunswick Royal Gazette, 6 déc. 1825.— True Liberator (Saint-Jean, N.-B.), 30 août 1847.— The old grave-yard, Fredericton, New Brunswick : epitaphs copied by the York-Sunbury Historical Society Inc., L. M. Beckwith Maxwell, compil. (Sackville, N.-B., 1938).— Fredericton’s 100 years ; then and now, Frank Baird, édit. (Fredericton, [1948]).— I. L. Hill, Fredericton, New Brunswick, British North America ([Fredericton, 1968]).— D. C. Mackay, Silversmiths and related craftsmen of the Atlantic provinces (Halifax, 1973).

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Donald C. Mackay, « WOLHAUPTER, BENJAMIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/wolhaupter_benjamin_8F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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