WILLIAMS, JOHN ÆTHURULD, ministre méthodiste, né le 19 décembre 1817 à Carmarthen (comté de Dyfed, pays de Galles), fils de John David Williams et d’Elizabeth Rhodes ; en décembre 1839, il épousa Catharine Robinson (décédée en 1856), de Prescott, Haut-Canada, et ils eurent cinq enfants, puis, en août 1857, Rébecca Clarke, d’Ernestown, Haut-Canada, et de ce mariage naquirent six enfants, dont trois parvinrent à l’âge adulte ; décédé le 16 décembre 1889 à Toronto.

John Æthuruld Williams, devenu orphelin à l’âge de 12 ans, fut élevé par des parents à Londres, où il fréquenta la Hoxton Academy et travailla dans le bureau d’un journal. En 1834, il immigra à Prescott et se lança en affaires. Le 21 février 1836, lors d’une réunion de prière méthodiste wesleyenne, il se convertit, joignit les rangs de l’Église et se mit à dévorer les grands écrits du méthodisme. Se sentant appelé à l’état de ministre, il devint prédicateur local en 1846 ; il fut ordonné en 1850 et, durant les quatre décennies suivantes, il fera du ministère dans 18 communautés à travers l’Ontario. De 1859 à 1861, il fut président du district d’Owen Sound au sein de son Église et, après 1870, il occupa toujours le poste de président du district où il était affecté.

Après l’union en 1874 de l’Église méthodiste wesleyenne en Canada et de l’Église méthodiste New Connexion du Canada pour former l’Église méthodiste du Canada, Williams se rendit à titre de délégué à chacune des conférences générales de la nouvelle Église, qui avaient lieu tous les quatre ans. En 1874, pendant qu’il exerçait son ministère à Simcoe, Ontario, il fut élu président de la Conférence de London, poste qu’il occupa durant deux ans. En 1878, il se vit décerner par le Victoria College de Cobourg un doctorat honorifique en théologie, « hommage spontané à sa personne et à ses réalisations ». En 1882, il fut élu vice-président de la Conférence générale de l’Église méthodiste du Canada, le deuxième poste en importance, quoique largement honorifique, dans son Église.

En septembre 1883, les quatre principales Églises méthodistes canadiennes se rencontrèrent à Belleville à la Conférence générale des groupes méthodistes unis afin de mettre au point un projet de fusion. Williams, alors ministre à St Catharines, représenta l’Église méthodiste du Canada à cette réunion et, sur une proposition d’Albert Carman*, président de la Conférence générale de l’Église méthodiste épiscopale en Canada, il fut élu à l’unanimité président de la Conférence générale des groupes méthodistes unis. Williams s’attira la louange générale pour sa direction compétente et impartiale des délibérations qui menèrent à l’union, en 1884, des quatre Églises pour former l’Église méthodiste. Cette année-là, il fut élu président de la Conférence de London de la nouvelle Église et fut l’un des délégués canadiens à la conférence tenue à l’occasion du centenaire du méthodisme américain, à Baltimore, Maryland.

Après la mort, en 1884, du révérend Samuel Dwight Rice, l’un des deux surintendants généraux méthodistes, la Conférence générale de l’Église méthodiste en Canada choisit Williams comme successeur intérimaire. L’année suivante, lui et Carman furent nommés surintendants généraux pour des mandats de quatre et huit ans respectivement. Premiers en grade parmi les dirigeants permanents de l’Église, les surintendants généraux étaient responsables des affaires nationales de l’Église durant les intervalles de quatre ans entre les conférences générales et ils constituaient des symboles visibles de l’unité méthodiste. La mort de Williams en 1889, après une année de maladie grave, l’empêcha de remplir tout son mandat.

Même s’il n’exerça pas une influence décisive sur le développement du méthodisme canadien, Williams fut étroitement identifié aux préoccupations majeures de son Église. Il « prêcha la tempérance par l’exemple autant que par la parole ». Il dénonça aussi de façon vigoureuse le catholicisme : dans une allocution prononcée en 1888 et publiée dans Vital questions [...], il décrivit le « dogme romaniste » comme « une source de danger religieux, social et national », faisant obstacle à l’autorité du Christ et au libre exercice de l’esprit et représentant une menace pour la liberté religieuse protestante. On a dit de Williams qu’il était un prédicateur efficace lorsqu’il s’enflammait, bien que parfois il planât au-dessus de son auditoire ; il contribua, en outre, à l’hymnologie méthodiste en publiant des vers des premiers poètes méthodistes ainsi que des articles à leur sujet.

On peut sûrement attribuer l’accession de Williams à des charges élevées à son aptitude pour l’administration de même qu’à ses qualités personnelles, et peut-être aussi à son identification aux traditions évangéliques méthodistes. Intelligent et cultivé, malgré une formation scolaire limitée, il défendit avec force ces traditions contre le matérialisme religieux allemand et contre d’autres influences. Même si une description datée de 1874 le présente comme un debater vigoureux et un homme combatif, franc et extrêmement indépendant, il n’en reste pas moins que les responsabilités de ses hautes fonctions lui enlevèrent du mordant, et, en aucun moment, son honnêteté et sa sensibilité n’ont permis d’hostilité prolongée. À sa mort, son Église perdit un précieux témoin de la période héroïque du méthodisme canadien, un demisiècle plus tôt, période caractérisée par la piété et le dévouement.

G. N. Emery

On peut trouver aux UCA les Minutes (Toronto), 18741883, de la Methodist Church of Canada, Annual Conference, ainsi que le Journal of proc. (Toronto), 1883, de la Methodist Church (Canada, Newfoundland, Bermuda), General Conference, et les Minutes (Toronto), 1890, de la Niagara Conference de cette dernière.

John Æthuruld Williams est l’auteur de : « Certainties in religion [...] », Lectures and sermons delivered before the Theological Union of the University of Victoria College (2 vol., Toronto, 1888), I ; « Chairman’s address », Vital questions : the discussions of the General Christian Conference held in Montreal, Que., Canada, October 22nd to 25th, 1888, under the auspices and direction of the Montreal branch of the Evangelical Alliance (Montréal, 1889), 188s. ; « The less known poets of Methodism », Canadian Methodist Magazine, 26 (juill.–déc. 1887) : 545–548 ; et de « The minor poets of Methodism », Canadian Methodist Magazine, 25 (janv.–juin 1887) : 146–156, 242–251, 431–440.

Christian Guardian, 11 juin 1873, 24 déc. 1884, 8, 22 sept. 1886, 18, 25 déc. 1889, 24 févr. 1904.— Globe, 17, 20 déc. 1889.— Canadian biog. dict., I : 73–75.— Cornish, Cyclopædia of Methodism, I : 151, 657 ; II : 302.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose), II : 294s.— Carroll, Case and his cotemporaries, IV : 483.— J. W. Caldwell, « The unification of Methodism in Canada, 1865–1884 », United Church of Canada, Committee on Arch., Bull. (Toronto), 19 (1967).— « Memorials of the Rev. John A. Williams, D.D. », Methodist Magazine, 31 (janv.–juin 1890) : 289–296.

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G. N. Emery, « WILLIAMS, JOHN ÆTHURULD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/williams_john_aethuruld_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
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