Titre original :  Painting Abenaki Hunters with Dead Caribou & Bark Canoe at Big Rock, Memphremagog, 1868 Robert Reginald Whale 1868, 19th century Oil on canvas 54 x 70 cm Gift of Mr. A. Sidney Dawes M965.145.17 © McCord Museum Keywords:  Painting (2229) , painting (2226)

Provenance : Lien

WHALE, ROBERT (Robert Reginald), peintre, baptisé le 25 mars 1805 à Altarnun, comté de Cornwall, Angleterre, fils de Christopher et Grace Whale ; en 1837, il épousa Ellen Heard, et ils eurent cinq enfants, dont les peintres John Claude et Robert Heard ; décédé le 2 juillet 1887 à Brantford, Ontario.

Robert Whale montra des aptitudes artistiques, spécialement pour le portrait, dès son jeune âge. Il découvrit les œuvres des artistes célèbres en visitant les collections des gentlemen-farmers de sa localité, et il se peut que ceux-ci l’aient aidé en lui commandant des portraits. Virtuellement autodidacte, il copia, dit-on, de nombreux tableaux à la National Gallery de Londres ; l’admiration qu’il vouait à sir Joshua Reynolds est manifeste dans son œuvre.

En 1852, Whale immigra au Haut-Canada avec son épouse et ses enfants ; il s’établit à Burford, un village des environs de Brantford. Il se fit rapidement connaître en tant que peintre : l’année de son arrivée, il remporta des prix pour quatre tableaux dans la « catégorie professionnelle » à l’Exposition provinciale du Haut-Canada. Jusqu’en 1867, il lui arriva souvent de participer à ces expositions et d’être parmi les lauréats ; il y présenta surtout des paysages, des portraits, des peintures d’animaux, ainsi que des natures mortes, des tableaux d’histoire, des marines et des études portant sur des sujets non canadiens. Whale n’avait pas cessé toute relation avec l’Angleterre, et, en 1862, il reçut une médaille d’argent pour un paysage qu’il avait envoyé à l’Exposition internationale de Londres. Un tableau intitulé A portrait of a lady lui valut le premier prix à l’exposition tenue en 1873 par l’Ontario Society of Artists ; trois de ses œuvres parurent à l’exposition de 1881. Cette année-là, il présenta A portrait of a lady à la seconde exposition annuelle de l’Académie royale canadienne des arts, à Halifax. L’année suivante, Whale était membre associé de cette société, qui exposa deux de ses portraits, puis d’autres œuvres aux expositions tenues en 1883 et 1886.

Pendant les nombreuses années où il fit de la peinture, Whale se consacra tout entier à son art, et, parcourant l’ouest de l’Ontario, il peignit des portraits et des paysages à Brantford, Hamilton, St Catharines et aux chutes du Niagara ; il se rendit au moins une fois dans les White Mountains du New Hampshire. Il fit un grand nombre de tableaux représentant la région de la rivière Grand, dans le comté de Brant. Il exécuta les portraits de plusieurs éminents citoyens de Brantford, ainsi que ceux de sir Allan Napier MacNab*, Adam Brown, sir George William Burton et Charles John Brydges. Ne pouvant compter que sur le revenu de sa peinture pour entretenir sa famille, Whale avait parfois du mal à joindre les deux bouts. Afin d’améliorer sa situation, il peignit un tableau panoramique illustrant la révolte des cipayes de 1857 et comportant nombre de détails pittoresques. Cette œuvre fut montrée un peu partout dans la province. Aux yeux de John Russell Harper, le tableau se présente « comme la combinaison d’un film d’horreur, d’un programme de télévision à sensation et d’un documentaire sur l’actualité ». Faisant la tournée des foires régionales, souvent en compagnie de son neveu et gendre, John Hicks Whale, artiste amateur, Whale prenait part aux concours artistiques offrant des prix en argent ; il semble que « les Whale monopolisaient les récompenses ».

À l’été de 1870, Whale fit un bref séjour en Angleterre avec son gendre, lequel fit savoir à sa femme, Mary, que « l’artiste » s’épuisait à peindre les portraits de ses amis, au point même qu’il négligeait de rendre visite à ses sœurs. L’épouse de Whale tomba malade durant son absence et mourut en 1871, peu de temps après le retour de Whale au Canada. Un peu plus tard, celui-ci retourna en Angleterre où il demeura jusqu’en septembre 1876, puis il revint vivre avec Mary à Brantford. Il continua de peindre avec son ardeur habituelle.

Les peintures de Whale, qui sont presque toutes à l’huile, varient beaucoup en qualité, ce qui s’explique dans une large mesure par le fait que, très souvent, il les exécutait rapidement afin de se procurer de l’argent ; quelques tableaux ont été peints pour rendre service à des amis et plusieurs ne sont pas signés. Utilisant les mêmes procédés de composition, il répéta maintes fois ses toiles les plus populaires. On dit que Whale fut le premier à peindre des nus dans la province, mais il est douteux que ces tableaux eussent jamais été exposés. Dans ses meilleurs moments, il se montrait un portraitiste adroit et sensible, surtout lorsque les modèles étaient des femmes ou des enfants. Il savait mettre en valeur, avec soin et habileté, les traits du visage et les parures telles que les bijoux et les dentelles. Sa carrière, toutefois, est un bon exemple du changement d’orientation auquel étaient amenés un grand nombre de portraitistes de cette époque par la nécessité de produire des toiles vendables. Il n’en reste pas moins que ses paysages du sud de l’Ontario et ses portraits des citoyens de cette région, malgré leur valeur inégale sur le plan artistique, sont des documents historiques de grande valeur.

Linda Belshaw Beatty

APC, MG 28, I126.— Bibliothèque de la Galerie nationale du Canada (Ottawa), Documentation and biblio. file, Robert Whale.— Weekly Expositor (Brantford, Ontario), 15 sept. 1876, 8 juill. 1887.— Harper, Early painters and engravers.— R. H. Hubbard, Canadian landscape painting, 1670–1930 ; the artist and the land [...] (Madison, Wis., 1973).— Robert Whale of Brant : a preliminary survey ; Glenhyrst Arts Council, the Art Gallery of Brantford, [Mario Polidori, compil.] ([Brantford, 1969]).— « Robert R. Whale, A.R.A., well-known artist », Semi-centennial, 1877–1927 ; incorporation of the city of Brantford : the Brantford Expositor anniversary number (Brantford, 1927), 129.— A. H. Robson, Canadian landscape painters (Toronto, 1932).

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Linda Belshaw Beatty, « WHALE, ROBERT (Robert Reginald) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/whale_robert_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    28 novembre 2024