WELSFORD, AUGUSTUS FREDERICK, officier, né le 7 mars 1811 à Windsor, Nouvelle-Écosse, fils de John Welsford et de Mary Marchinton ; décédé le 8 septembre 1855 près de Sébastopol (Union soviétique).

Augustus Frederick Welsford reçut le prénom de son parrain, Augustus Frederick, sixième fils de George III, sous les ordres duquel son père, officier dans le 101e d’infanterie, avait servi. Après la mort de ce dernier, survenue en service actif en 1813, sa mère, fille d’un riche marchand de Halifax, Philip Marchinton*, l’emmena pour un séjour prolongé en Angleterre où il fréquenta peut-être une école primaire privée. En 1820, tous deux revinrent vivre à Halifax et Welsford alla probablement à la Halifax Grammar School avant d’entrer au King’s College de Windsor en septembre 1828.

On a habituellement dépeint Welsford au King’s College comme un grand amateur des classiques, errant dans les salles en récitant « les vers émouvants des poètes grecs et latins ». Cependant, un aspect de sa vie au collège est jusqu’ici passé inaperçu. En juillet 1829, il compta au nombre des cinq étudiants qui, sans pourtant être reconnus coupables, refusèrent de signer un engagement affirmant leur innocence des accusations portées à la suite d’une série d’incidents survenus au collège, notamment l’explosion de poudre à canon sous le porche de la maison du directeur. Welsford fut puni pour ce refus ; on lui supprima quatre trimestres (une année scolaire) et on le chassa du collège pour quatre autres. Il revint probablement en septembre 1830 et resta jusqu’en juillet de l’année suivante, terminant ainsi une année.

Après avoir quitté le King’s College, Welsford suivit les traces de son père et entra dans l’armée britannique. Il reçut sa première commission, datée du 24 février 1832, dans le 97e d’infanterie, régiment où il fit toute sa carrière, s’élevant jusqu’au grade de major en juin 1850. Il acheta toutes ses promotions avec au moins une partie de l’argent provenant de la vente de propriétés situées en Nouvelle-Écosse, qui avaient appartenu à son grand-père et dont il hérita par sa mère.

Augustus Frederick Welsford suivit la série habituelle des affectations au Royaume-Uni et dans les colonies. Il fut en garnison à Halifax de 1848 à 1853 et en profita pour se livrer à son violon d’Ingres, la peinture. En novembre 1854, après le début de la guerre de Crimée qui opposa la Grande-Bretagne et la Russie, on l’envoya avec son régiment rejoindre les forces armées qui assiégeaient la ville de Sébastopol. Dès décembre, on mentionna le nom de Welsford dans des dépêches pour sa résistance, avec 200 hommes, à une audacieuse sortie des Russes. Le 8 septembre suivant, il commandait un groupe muni d’échelles qui faisait partie de la première vague d’un assaut raté contre le Grand Redan, vaste fortification en saillie des défenses orientales de la ville. Il traversa un vaste espace ouvert et un fossé en face de l’ouvrage, et se mit à grimper à l’une des échelles qui avaient été placées contre la contrescarpe ; mais, comme il atteignait le rebord d’une embrasure au sommet, un boulet de canon tiré de l’intérieur le décapita. À en juger par le nombre de comptes rendus écrits à ce moment-là et par la suite, Welsford jouissait d’une haute considération dans son régiment et sa mort fut beaucoup regrettée. Un autre officier de la Nouvelle-Écosse, William Buck Carthew Augustus Parker, arrière-petit-fils de Benjamin Green*, réussit à escalader la contrescarpe, entra à l’intérieur de la fortification et tenta vainement de freiner la retraite britannique avant qu’une pluie de balles ne l’envoie dans le fossé.

Le 17 juillet 1860, on commémora le souvenir de ces deux officiers néo-écossais, considérés comme des héros de l’Empire, en dévoilant le Welsford Parker Monument dans le cimetière St Paul de Halifax. Construit en pierre de taille par George Lang*, ce monument en forme d’arc de triomphe surmonté du lion britannique fut en partie financé par souscription et en partie par une subvention de l’Assemblée de la Nouvelle-Écosse.

Cameron W. Pulsifer

Halifax County Court of Probate (Halifax), Estate papers, nos 1–40 (mfm aux PANS).— PANS, MG 100, 24, no 28.— Univ. of King’s College Arch. (Halifax), Minutes of the Board of Governors, 2 (1815–1835) : 126–148 (mfm aux PANS).— Gentleman’s Magazine, juill.–déc. 1855 : 554.— G. W. Hill, [Oration at the] inauguration of the Welsford and Parker monument at Halifax, on Tuesday, 17th July, 1860 (Halifax, 1860).— Catherine Marsh, Memorials of Captain Hedley Vicars, Ninety-Seventh Regiment (Londres, 1856).— W. H. Russell, The war (2 vol., Londres, 1856), 2.— British Colonist (Halifax), 19 juill. 1860.— Daily Sun (Halifax), 22–23 oct. 1855.— Illustrated London News, 3 nov. 1855.— Morning Chronicle (Halifax), 3 nov. 1855.— Novascotian, 24 déc. 1855.— Times (Londres), 3, 30 oct. 1855.— Harper, Early painters and engravers.— Hart’s army list, 1855.— E. P. Wainwright, « Augustus Frederick Welsford, 1811–1855 » (copie dactylographiée, [Halifax, 1968], copie aux PANS).— « The « Welsford-Parker » monument in Halifax, Nova Scotia », Soc. for Army Hist. Research, Journal (Londres), 8 (1929) : 129–131.

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Cameron W. Pulsifer, « WELSFORD, AUGUSTUS FREDERICK », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/welsford_augustus_frederick_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
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