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WELD, ISAAC, voyageur et auteur, né le 15 mars 1774 à Dublin, fils d’Isaac Weld et d’Elizabeth Kerr ; en 1802, il épousa Alexandrina Home, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 4 août 1856 près de Bray (république d’Irlande).

Isaac Weld était un descendant d’hommes d’Église instruits et pieux qui se trouva affecté, en 1795, par les conditions que connaissaient l’Irlande et l’Europe en général. Il partit en voyage en Amérique du Nord afin de « se rendre compte si, en cas d’urgence dans l’avenir, quelque partie de ces territoires pouvait représenter un domicile acceptable et agréable ». Il arriva à Philadelphie en novembre 1795 et, pendant les 15 mois qui suivirent, il voyagea en Virginie, en Pennsylvanie, dans l’état de New York, ainsi que dans le Bas et le Haut-Canada, puis retourna en Irlande en passant par New York. En janvier 1799, il publia un récit de son voyage, Travels through the states of North America, and the provinces of Upper and Lower Canada, during the years 1795, 1796, and 1797, qui connut un succès immédiat. L’ouvrage fut réédité plusieurs fois et traduit en français, en allemand, en hollandais et en italien.

Dans la partie de son récit où Weld parle des États-Unis, il trouve plus de choses à critiquer qu’à admirer. Il déplore l’esclavage et la façon dont on traitait les Indiens ; il est frappé par la rudesse et l’avidité des Américains ; il juge les méthodes de culture du sol « négligées ». Bien qu’il fasse l’éloge de certains aspects des villes de Philadelphie et de New York et se déclare « très content d’avoir vu une aussi grande partie de [ce continent] », il conclut néanmoins : « Je le quitterai sans me retourner et sans entretenir le moindre désir de le revoir. » C’est ce qu’il fit d’ailleurs.

Weld fut impressionné plus favorablement par les provinces canadiennes. De juillet à novembre 1796, il voyagea du lac Champlain à Montréal et à Québec, repassa par Montréal, puis poursuivit son voyage jusqu’à Kingston, dans le Haut-Canada, Newark (Niagara-on-the-Lake), Malden (Amherstburg), Detroit, fort Erie (Fort Erie, Ontario) et la partie ouest de l’état de New York. Il déclara que le paysage qu’il aperçut de la haute ville de Québec surpassait « tout ce qu’[il] avait vu jusque[-là] en Amérique ou même dans toute autre région du globe » et que les conditions de transport entre Québec et Montréal étaient les meilleures en Amérique du Nord. Il affirma qu’« un homme de condition moyenne pouvait subvenir aux besoins de sa famille beaucoup plus facilement au Canada qu’aux États-Unis », parce que le prix des terres y était moins élevé. Comme beaucoup d’autres voyageurs britanniques qui vinrent à cette époque et par la suite, Weld se sentit plus à l’aise dans le Haut et le Bas-Canada que dans l’Amérique républicaine.

Même si certains jugements de Weld sont de toute évidence plutôt subjectifs, son livre demeure une œuvre importante. Il passa plus de temps en Amérique du Nord que ne le firent beaucoup d’autres auteurs de récits du genre. Son voyage eut lieu au bon moment : dans les années 1790, il fut l’un des premiers, et parfois le premier, à donner un aperçu de multiples aspects de la vie en Amérique du Nord. Enfin, Weld décrivit avec un talent particulier les caractéristiques topographiques et physiques du pays qu’il traversa « à cheval, à pied et en canot », et, grâce à de bonnes cartes et à des gravures tirées de ses propres croquis, il donna du relief à cet aspect de son ouvrage.

Durant les longues années qu’il vécut encore, Isaac Weld s’intéressa à diverses questions topographiques et scientifiques, dans son pays et ailleurs en Europe. Pendant plus de 50 ans, il fut membre – vice-président après 1849 – de la Royal Dublin Society et fit partie de la Royal Irish Academy. En 1855, son demi-frère beaucoup plus jeune, Charles Richard Weld, publia A vacation tour in the United States and Canada. L’œuvre, dédiée à Isaac, contenait de nombreux points de comparaison entre les conditions de vie en Amérique du Nord près de 60 ans après le voyage de son demi-frère.

G. M. Craig

Les nombreuses éditions et traductions de l’ouvrage d’Isaac Weld, Travels through the states of North America, and the provinces of Upper and Lower Canada, during the years 1795, 1796, and 1797, attestent sa popularité. Deux éditions parurent à Londres en 1799, la première édition en un tome et la seconde en deux. L’année suivante, une édition en deux tomes fut suivie par une autre en un tome ; en 1807, une dernière édition en deux tomes fut imprimée et elle fut réimprimée à New York en 1968 et en 1970. Une version abrégée du récit de Weld et une traduction d’un récit de voyage de François-Alexandre-Frédéric de La Rochefoucauld*, duc de La Rochefoucauld-Liancourt, parue d’abord à Paris en 1799, ont été publiées ensemble sous le titre de Travels through the United States of North America, and the province of Upper & Lower Canada [...] (Londres, [1801]) et sous le titre de Travels in North America [...] and through the American states, country of the Iroquois, and Upper Canada[...], William Mavor, édit. (Londres, 1807).

Plusieurs éditions, en langue française, parurent sous différents titres : la première, Voyage au Canada, dans les années 1795, 1796, et 1797 [...] (3 vol., Paris, [1799]), et la dernière, Voyage aux États-Unis d’Amérique, et au Canada [...] (2 vol., Paris, 1807). On connaît deux éditions en langue allemande, publiées à Berlin en 1800 : Isaac Weld’s des jüngern Reisen durch die staaten von Nord-Amerika, und die provinzen Ober- und Nieder-Canada [...], et Reise durch die Nordamerikanischen Freistaaten und durch Ober- und Unter-Canada [...] ; deux éditions en deux tomes parurent aussi à Berlin en 1800 et 1805 sous des titres différents. Il existe aussi une traduction en hollandais, Reizen door de staaten van Noord-Amerika, en de provintiën van Opper- en Neder-Canada [...], Sander van Hoek, trad. (3 vol., La Haye, 18011802), et en italien, Viaggio nel Canada’ [...], Pietro Spada, trad. (3 vol., Milan, 1819).

Parmi les derniers écrits de Weld, on trouve : Illustrations of the scenery of Killarney and the surrounding country (Londres, 1807 ; nouv. éd., 1812) ; Observations on the Royal Dublin Society, and its existing institutions, in the year 1831 (Dublin, 1831) ; et Statistical survey of the county of Roscommon, drawn up under the directions of the Royal Dublin Society (Dublin, 1832). Ces ouvrages et d’autres apparaissent dans le British Museum general catalogue et le National union catalog, qui recensent aussi la liste des œuvres du père et du demi-frère de Weld.

Gentleman’s Magazine, janv.–juin 1855 : 609611.— Monthly Rev. (Londres), sér. ii, 30 (sept.–déc. 1799) : 111, 200207.— C. R. Weld, A vacation tour in the United States and Canada (Londres, 1855).— Athenæum (Londres), 3 janv. 1857 : 19.— DNB (biog. de C. R. Weld et d’Isaac Weld).— J. L. Mesick, The English traveller in America, 1785–1835 (New York, 1922).— H. T. Tuckerman, America and her commentators, with a critical sketch of travel in the United States (New York, 1864 ; réimpr., 1961).

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G. M. Craig, « WELD, ISAAC », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/weld_isaac_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    28 novembre 2024