WASSON (Ouasson, Ousson, Owasser, Warsong, Wassong), chef sauteux, né probablement vers 1730 dans la vallée de la Saginaw (Michigan), décédé après 1776. À l’époque du soulèvement de Pondiac*, Wasson avait plusieurs filles en âge d’être mariées ; c’est à peu près tout ce que l’on sait de sa famille.

Le 31 mai 1763, Wasson prit la tête de quelque 200 guerriers de la vallée de la Saginaw et rallia les forces de Pondiac au siège de Détroit. Après discussion, Wasson et Pondiac décidèrent de mettre fin aux attaques contre le fort et de concentrer plutôt leurs efforts pour en bloquer les voies d’accès, de manière que ni ravitaillements ni renforts n’y puissent arriver. Ce plan aurait pu réussir si les Britanniques n’étaient pas parvenus à forcer le blocus grâce aux navires construits sur la rivière Niagara par Charles Robertson*, en 1761 et 1762. Au début de juillet, le neveu de Wasson fut tué au cours d’une sortie des Britanniques ; par représailles, Wasson tua brutalement un officier britannique, Donald Campbell*, gardé comme otage dans le camp des Outaouais. Rendus furieux par la perte de leur prisonnier, les Outaouais s’entendirent pour exécuter John Rutherford, un prisonnier des Sauteux. Wasson intervint, prit Rutherford dans sa propre cabane et fut si bien impressionné par ce jeune Anglais qu’il lui offrit une de ses filles en mariage. En août, Wasson envoya une lettre au commandant, Henry Gladwin, le sommant de capituler ; Gladwin ignora cette sommation. Comme l’hiver approchait, Wasson et les autres chefs commencèrent à reconsidérer leurs plans de campagne. En octobre, lui et les autres conférèrent avec Gladwin dans le fort, et le siège fut bientôt levé.

Wasson était de retour au fort l’été suivant, « demandant grâce de la manière la plus humble », selon Jehu Hay, et s’excusant de son absence au conseil de paix tenu au fort Niagara (près de Youngstown, New York) par sir William Johnson. Plusieurs semaines après, à Cedar Point (près de Toledo, Ohio), il rencontra l’expédition menée par Bradstreet contre les tribus insoumises. Quand Bradstreet envoya, sous les ordres du capitaine Thomas Morris, un parti dans le pays des Illinois, Wasson, apparemment, accepta d’accompagner Morris jusqu’au camp de Pondiac. Au début de septembre, Wasson était de retour à Détroit où il fut le principal orateur indien à la conférence de paix de Bradstreet, le 7 septembre 1764. Il affirma, devant les officiers et les chefs, que cette guerre n’avait pas été commencée par des jeûnes gens à la cervelle brûlée. « Tout ce qui, l’an dernier, fut mal fait, dit-il, l’a été par les vieux guerriers, sans raison [...] En ce jour, les jeunes chefs révoqu[ent] tous leurs vieux chefs. » Fortement impressionné, Bradstreet accepta de faire la paix.

Wasson fut présent à un autre conseil de paix, à Détroit, en août 1765, mais on ne sait pas au juste quel rôle il y joua. Plus tard, après une décennie et plus, Wasson et plusieurs guerriers sauteux se réunirent au fort Pitt (Pittsburgh, Pennsylvanie) à l’été de 1776 avec les commissaires nommés par le Congrès continental. Le 19 mai 1790, un chef sauteux du nom de Wasson figurait parmi un groupe de chefs de Détroit, potéouatamis, hurons et outaouais, entre autres, qui négocièrent la cession de terres dans ce qui est aujourd’hui le sud-ouest de l’Ontario. Il est bien possible qu’il se soit agi du même Wasson, alors âgé d’environ 60 ans, mais aucune indication précise ne permet de l’assurer.

Pendant plusieurs années, le nom de Wasson fut en honneur parmi les Sauteux de Saginaw, mais les diverses bandes ne purent jamais, dans la suite, refaire l’unité qu’avait réalisée ce grand chef.

Harry Kelsey

APC, RG 10, A2, 1 825.— Cléments Library, Jehu Hay, diary of the siege of Detroit, p.50.— National Archives (Washington), RG 75, Michigan Superintendency, Mackinac Agency, letters received, January–June 1838, 4, ff.387–388.— American archives (Clarke et Force), 5e sér., II : 511–518.— Canada, Indian treaties and surrenders [...] [1680–1906] (3 vol., Ottawa, 1891–1912 ; réimpr., Toronto, 1971), I : 1–3.— [Thomas Morris], Captain Morris’ journal, H. [H.] Peckham, édit., Old Fort News (Fort Wayne, Ind.), VI (févr. 1941), 3–11 ; Journal of Captain Thomas Morris, of his majesty’s XVII Régiment of Infantry, Detroit, September 25, 1764, Early western travels, 1748–1846 [...], R. G. Thwaites, édit. (32 vol., Cleveland, Ohio, 1904–1907), I : 293–328.— [Robert Navarre], Journal of Pontiac’s conspiracy, 1763, C. M. et M. A. Burton, édit., R. C. Ford, trad. (Détroit, 1912).— The new régime, 1765–1767, C. W. Alvord et C. E. Carter, édit. (Springfield, Ill., 1916), 56s.— The revolution on the upper Ohio, 1775-1777 [...], R. G. Thwaites et L. P. Kellogg, édit. (Madison, Wis., 1908 ; réimpr., Port Washington, N.Y., et Londres, 1970), 201.— [John Rutherford], Rutherford’s narrative – an episode in the Pontiac war, 1763 – an unpublished manuscript by Lieut. Rutherford of the « Black Watch », Canadian Institute, Trans. (Toronto), III (1891–1892) : 229–252.— Peckham, Pontiac.

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Harry Kelsey, « WASSON (Ouasson, Ousson, Owasser, Warsong, Wassong) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/wasson_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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