WALES, WILLIAM, mathématicien et astronome, né vers 1734 de parents d’origine modeste, probablement dans le Yorkshire, Angleterre, décédé le 29 décembre 1798.
William Wales était l’un de ces hommes de science regroupés au sein de la Royal Society de Londres qui, ayant un intérêt commun pour les explorations, contribuèrent, pendant la seconde moitié du xviiie siècle, à faire connaître la baie d’Hudson au public. L’intérêt de Wales pour le Nord canadien remontait à 1768–1769, alors qu’il vécut un an dans un poste de la Hudson’s Bay Company, le fort Prince of Wales (Churchill, Manitoba), pour y observer le passage de Vénus sur le disque du soleil. Premier homme de science à hiverner à la baie d’Hudson, en plus de consigner une série complète d’observations « sur l’état de l’air, des vents, du temps, etc. », il soumit à la Royal Society, à son retour, un journal, court mais pénétrant, de ses diverses expériences à la baie d’Hudson, et qui comportait, entre autres, des renseignements sur la dureté du climat, l’habillement et l’alimentation des hommes. Wales conserva son intérêt pour la région, et peut-être eut-il quelque chose à voir avec la requête adressée par la Royal Society à la Hudson’s Bay Company, en 1770, afin que des spécimens d’histoire naturelle fussent expédiés de la baie. Il est certain, quoi qu’il en soit, qu’il conseilla les deux employés de la compagnie, Andrew Graham* et Thomas Hutchins, sur la façon de noter les observations météorologiques à York Factory (Manitoba) pendant la saison de traite de 1771–1772. Sa carrière semble avoir bénéficié de ses états de service comme astronome durant le second voyage de Cook dans le Pacifique, de 1772 à 1775 : à son retour, il fut engagé comme maître de l’école de mathématiques établie au Christ’s Hospital, à Londres, pour la formation des jeunes gens à la navigation, et, en novembre 1776, il fut élu fellow de la Royal Society.
Wales continua de s’intéresser à l’Amérique du Nord, surtout grâce à son amitié avec George Samuel Wegg, vice-président et trésorier de la Royal Society depuis 1772 et, à partir de 1774, gouverneur adjoint, puis gouverneur de la Hudson’s Bay Company. En 1778, la compagnie projetant de créer des postes d’arpenteur pour l’intérieur des terres, Wales suggéra Philip Turnor pour occuper le premier de ces postes – recommandation qui valait bien les cinq guinées que la compagnie versa à Wales « pour sa peine ». Au début des années 1780, Wales aida à mettre au point et à publier le rapport officiel du troisième voyage de Cook. En 1792, il intervint dans une affaire d’édition fort importante pour la connaissance du Nord canadien, en négociant la vente à MM. Strahan et Cadell du journal de l’exploration nordique, avec des données sur la géographie et l’histoire naturelle, de Samuel Hearne. Wales avait rencontré Hearne pendant son séjour au fort Prince of Wales, en 1768–1769. Les négociations aboutirent en octobre 1792, peu avant la mort de Hearne, alors que Wales servit de témoin au contrat qui garantissait pour 1795 la publication du journal, sous le titre de A journey from Prince of Wales’s Fort, in Hudson’s Bay, to the northern ocean [...].
Wales mourut en 1798, ayant été, jusqu’à la fin, actif au Christ’s Hospital, où l’on garda de lui le souvenir d’un « homme bon, simple et modeste dans ses manières, d’un extérieur imposant et lourd, mais d’un visage doux ».
Dans une esquisse de la carrière de William Wales parue dans le DNB, on rapporte à tort que Wales accompagna Cook dans son troisième voyage dans le Pacifique, comme il l’avait fait dans le deuxième. On trouvera des détails biographiques supplémentaires, de même que des renseignements plus généraux sur Wales, dans Bernard Smith, « Coleridge’s Ancient Marines and Cook’s second voyage », Warburg and Courtauld Institutes, Journal (Londres), XIX (1956) : 117–154. Les observations consignées à Churchill par Wales et son assistant, Joseph Dymond, et le journal plus personnel de Wales, « Journal of a voyage, made by order of the Royal Society, to Churchill River, on the north-west coast of Hudson’s Bay ; of thirteen months residence in that country ; and the voyage back to England, in the years 1768 and 1769 », ont été imprimés dans Royal Soc. of London, Philosophical Trans., LX (1771) : 100–178. Le rôle de Wales dans la publication du journal de Hearne est rapporté sommairement dans le Strahan mss 2 180, de la BL ; des extraits des documents pertinents ont été publiés dans Hearne, Journey from Prince of Wales’s Fort (Glover). D’autres renseignements relatifs aux rapports de Wales avec les employés de la Hudson’s Bay Company se trouvent dans les Journals of Hearne and Turnor (Tyrrell), dans HBRS, XXVII (Williams), et aux HBC Arch., B.239/a/67, f.1, 6d. [g. w.]
Glyndwr Williams, « WALES, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/wales_william_4F.html.
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Auteur de l'article: | Glyndwr Williams |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
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