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WALBRAN, JOHN THOMAS, capitaine au long cours et toponymiste, né le 23 mars 1848 à Ripon, Angleterre, fils de Christopher James Walbran, marchand de fer, et de Sarah Horsfall ; le 9 mai 1871, il épousa à Baldersby, Angleterre, Anne Mary Walbran, et ils eurent deux filles ; décédé le 31 mars 1913 à Victoria.
À l’âge de 14 ans, au sortir de la Ripon Grammar School, John Thomas Walbran devint cadet sur une frégate-école de la marine marchande de la Grande-Bretagne, la Conway. En 1864, il obtint son diplôme. Il reçut son certificat de second lieutenant en 1867, après trois ans d’apprentissage de la navigation à la voile, puis ses papiers de capitaine le 2 juin 1881. En 1888, il prit le commandement du vapeur Islander, que l’on était en train d’équiper en Écosse. Il arriva à Victoria le 9 décembre à bord de ce navire. Toujours employé par la Canadian Pacifie Navigation Company, il prit le commandement du Danube en 1890. L’année suivante, il entra au département de la Marine du gouvernement fédéral et amena d’Écosse le vapeur Quadra, dont il fut capitaine jusqu’en 1903. Le Quadra s’occupait surtout des phares, bouées et pêcheries de la côte Ouest, mais il faisait aussi de la recherche hydrographique, transportait des policiers en cas de troubles chez les autochtones et emmena un gouverneur général (lord Minto [Elliot]) en croisière en Alaska. Walbran prit sa retraite en 1904 et s’installa à Victoria, où il se consacra à son passe-temps favori : retracer les origines des toponymes de la région côtière de la Colombie-Britannique. Ce travail pour lequel il amassait des données depuis 1896 aboutit en 1909 à la publication de l’ouvrage monumental auquel il doit sa renommée, British Columbia coast names, 1592–1906.
Walbran avait recouru à diverses sources, non seulement des manuscrits et imprimés dont certains dataient du xviiie siècle (la bibliothèque personnelle de son ami Archer Evans Stringer Martin*, juge à la Cour suprême de la province, lui fut d’un grand secours dans ce cas), mais aussi des lettres d’une foule d’amis, dont beaucoup d’officiers de la marine royale qui avaient servi sur la côte et auxquels il avait adressé des questions en Angleterre. Il avait également obtenu des renseignements précieux auprès des missionnaires, commerçants et officiers de marine qu’il avait pu rencontrer au cours des années où il commandait le Quadra.
British Columbia coast names ne ressemble guère aux répertoires modernes de toponymie, qui ne présentent que des entrées concises, sèches même. Il appartient plutôt à la tradition des écrits du xviiie siècle sur les choses anciennes, où abondent anecdotes et digressions. Fasciné par l’épopée de James (Jemmy) Jones qui, après avoir déjoué les autorités britanniques et américaines, s’enfuit au Mexique à bord du schooner qu’elles tentaient de lui enlever, Walbran consacre à la petite île Jemmy Jones, dans le chenal Baynes, près de deux fois plus d’espace qu’à la ville de Victoria. Il ne bâcla pas pour autant ses recherches sur la capitale, car il alla jusqu’à écrire à Thomas Lowe en Écosse, probablement le dernier survivant du petit groupe qui avait fondé le fort Victoria (Victoria) en 1843. Walbran s’éloigne souvent de son sujet, surtout pour parler de la marine royale, à laquelle il était très attaché. Ainsi, il consacre environ 700 mots à la carrière de l’amiral Augustus Keppel, qui n’alla jamais en Colombie-Britannique. Son style a parfois une sonorité digne d’Edward Gibbon et il est toujours clair, vigoureux et incisif. Le livre du brave capitaine Walbran reste la référence de base sur les origines des toponymes de la côte britanno-colombienne. En outre ; il regorge de surprises – détails historiques, biographiques, anecdotiques. Pour ces deux raisons, il mérite de figurer dans toute bibliothèque d’ouvrages sur la Colombie-Britannique.
John Thomas Walbran mourut en 1913, entre autres des suites d’un accident d’automobile. En Colombie-Britannique, un certain nombre de lieux ont été baptisés en son honneur, dont l’île Walbran et la pointe Walbran.
L’ouvrage de J. T. Walbran intitulé British Columbia coast names, 1592–1906 a d’abord paru à Ottawa, puis a été réimprimé, avec une introduction de G. P. V Akrigg, à Vancouver en 1971.
Après le décès de Walbran, ses filles ont détruit ses papiers ; on trouve toutefois certaines de ses lettres dans les archives gouvernementales, notamment dans les « Old board files » conservés par le Comité permanent canadien des noms géographiques, Ottawa.
Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, Geneal. Soc. (Salt Lake City, Utah), International geneal. index.— General Register Office (Londres), Ripon, RBMS, 23 mars 1848, juin 1871.— Daily Colonist (Victoria), 1er avril 1913.— T. E. Appleton, « Captain John T. Walbran, 1848–1913 », BC Studies, no 5 (été 1970) : 25–35.
G. P. V. Akrigg, « WALBRAN, JOHN THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/walbran_john_thomas_14F.html.
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Auteur de l'article: | G. P. V. Akrigg |
Titre de l'article: | WALBRAN, JOHN THOMAS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
Année de la révision: | 1998 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |