VÉRON DE GRANDMESNIL, ÉTIENNE, commis au magasin du roi à Trois-Rivières, marchand, receveur de l’amiral de France, né le 19 décembre 1679 à Trois-Rivières, fils d’Étienne Véron* de Grandmesnil et de Marie-Thérèse Moral de Saint-Quentin, décédé le 22 avril 1743 à Québec.
Étienne Véron de Grandmesnil passa son enfance et sa jeunesse à Trois-Rivières. En 1694, il y épousait Madeleine, fille de Joseph-François Hertel* de La Fresnière. C’est à cette époque que Véron fut, semble-t-il, commis au magasin du roi à Trois-Rivières. Veuf, il convola en secondes noces avec Marie-Catherine Le Picard, en 1713, à Montréal où il résida jusqu’en 1715. Il gagna ensuite Québec et s’installa comme marchand, rue Notre-Dame à la basse ville.
Étant donné le petit nombre de documents qui nous sont restés sur les activités de Véron comme marchand, il est difficile de préciser en quoi consistait son commerce. Il nous est mieux connu comme plaideur, et un plaideur qui n’abandonnait pas facilement la partie, restant ainsi fidèle à son origine normande. Par son alliance avec Marie-Catherine Le Picard, Véron était devenu le beau-frère du notaire Jacques Barbel*, l’époux de Marie-Anne Le Picard ; les deux femmes étaient filles du marchand Jean Le Picard. À son décès en 1714, ce dernier laissait une propriété louée au marchand Gabriel Greysac. Songeant à déménager à Québec, Véron de Grandmesnil obtint du Conseil supérieur que Greysac quittât les lieux. Ce fut là le prélude d’une longue querelle qui ne se régla qu’en 1721. Cette même année, une nouvelle querelle débutait entre Véron de Grandmesnil et son jeune beau-frère Joseph Le Picard. Les deux hommes contestaient réciproquement le côté de maison que l’autre occupait. En 1725, une ordonnance permettait à Véron d’avoir le premier choix à condition de payer à l’autre la somme de 117#. Il y avait également mésentente au sujet d’un terrain voisin, propriété de Joseph Le Picard, sur lequel ce dernier se construisait. Véron en contesta les bornes, fit nommer des arbitres et s’occupa de faire arpenter et mesurer le tout.
À la mort de son père, survenue en 1721, Véron de Grandmesnil prit en mains les intérêts de Lamothe Cadillac [Laumet*] dont Étienne Véron, père, avait été le secrétaire durant plusieurs années. En 1730, Véron, fils, devenu procureur de Cadillac, fit émettre une ordonnance par Hocquart* concernant le recouvrement des effets de l’ancien gouverneur de la Louisiane. Ce fut probablement la dernière intervention de Véron en faveur de Cadillac puisque ce dernier mourut au cours de la même année.
Durant les dernières années de sa vie, Véron de Grandmesnil exerça la fonction de receveur de l’amiral de France. Un document daté de 1740 montre Véron dans l’exercice de cette tâche alors qu’il perçoit les droits dûs à l’amiral de France sur l’huile et les fanons prélevés d’une baleine échouée sur les battures de Manicouaguen. Après sa mort, Véron fut remplacé par Denis Goguet à ce poste.
Jug. et délib., VI : 856.— Recensement de Québec, 1716 (Beaudet), 39.— P.-G. Roy, Inv. coll. pièces jud. et not., I : 76, 122 ; II : 313, 315, 324, 328, 330 ; Inv. jug. et délib., 1717–1760, I : 84s., 97, 110–117, 126, 132, 257–262, 284, 297 ; Inv. ord. int., II : 60, 255, 291 ; III : 39.— J.-E. Roy, Histoire du notariat, I : 194, 370.— Tanguay, Dictionnaire.
Roland-J. Auger, « VÉRON DE GRANDMESNIL, ÉTIENNE (1679-1743) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/veron_de_grandmesnil_etienne_1679_1743_3F.html.
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Auteur de l'article: | Roland-J. Auger |
Titre de l'article: | VÉRON DE GRANDMESNIL, ÉTIENNE (1679-1743) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |