VAN CORTLANDT, EDWARD, médecin, chirurgien et auteur, né en 1805 à Terre-Neuve, fils du major Philip Van Cortlandt, officier durant la guerre de la révolution américaine et loyaliste, décédé à Ottawa le 25 mars 1875.

Edward Van Cortlandt fit ses études à Québec à l’école dirigée par le révérend Daniel Wilkie*. De 1819 à 1825 il étudia la médecine, toujours à Québec, sous la direction du docteur William Hackett. Il se rendit ensuite en Angleterre et en 1827 passa les examens du Royal College of Surgeons à Londres ; il reçut des félicitations du célèbre John Abernethy et de sir Anthony Carlisle pour « la manière remarquable avec laquelle il avait surmonté cette épreuve redoutable ». En 1829, il fut choisi parmi 12 concurrents pour occuper le poste de bibliothécaire de la Royal Medical and Chirurgical Society, ce qui laissait déjà entrevoir son penchant pour les livres.

Van Cortlandt revint au Canada en 1832 et le 26 décembre reçut du secrétaire provincial l’autorisation d’exercer la médecine dans le Bas-Canada. L’année suivante, sur la recommandation du médecin James Skey, il alla s’établir dans le Haut-Canada, dans le nouveau village de pionniers de Bytown (Ottawa). Il s’y fit rapidement une vaste et lucrative clientèle et, lors de l’épidémie de choléra de 1834, il soigna les victimes de cette maladie. Il dispensa ses soins gratuitement, pour un temps, à l’hôpital situé dans la partie basse de Bytown et administré par les sœurs grises de la Croix, sous la direction d’Élisabeth Bruyère venue de Montréal en 1845 ; il fut nommé médecin, et plus tard, médecin consultant à l’hôpital Général fondé par ces religieuses en 1851. Il occupa les charges de coroner de la ville d’Ottawa, de médecin de la prison du comté et, pendant 20 ans, il fut chirurgien de l’Ottawa Field Battery.

Edward Van Cortlandt s’intéressa vivement à d’autres sciences, particulièrement à la géologie et à l’archéologie. En 1843, quand des ouvriers travaillant à la construction du pont Union mirent à jour le site d’un lieu de sépulture indien, sur les bords de la rivière Outaouais, Van Cortlandt fit des fouilles, recueillit divers objets et consigna la marche de ses travaux dans un rapport qui parut en 1853 dans le Canadian Journal. Il publia en 1854 une brève étude qui avait pour titre The productions of the Ottawa district of Canada et, en 1860, une brochure importante intitulée Observations on the building stone of the Ottawa country. Dans cet ouvrage, Van Cortlandt prétend avoir naguère attiré l’attention de lord Elgin [Bruce*] sur l’endroit où se trouvait la pierre dont on se servit plus tard pour la construction de l’édifice du parlement. Van Cortlandt écrivit un grand nombre d’articles qui parurent dans les journaux d’Ottawa et s’occupa d’organisations sociales y compris la célébration du tricentenaire de la naissance de Shakespeare.

Van Cortlandt fut un des membres fondateurs de l’Ottawa Silurian Society, président de la Horticultural Society, du Mechanics’ Institute, de l’Athenæum et, pendant un certain temps, secrétaire du Board of Arts and Manufactures of Montreal. Presque dès son arrivée à Bytown, il s’employa à favoriser le développement de la région outaouaise et il organisa, à l’occasion, des expositions de ses produits. Il fit construire dans la capitale un musée privé d’archéologie et de géologie et l’ouvrit au public.

Edward Van Cortlandt était « un chirurgien audacieux, habile à manier le scalpel » même s’il avait adopté un style quelque peu affecté. On a dit qu’il imitait « le grand Abernethy [mais] comme toujours, la deuxième édition se révéla un échec ». Il avait « des habitudes excentriques » et était sûrement d’esprit querelleur : vers 1839, il se laissa entraîner à des voies de fait contre un certain lieutenant Hadden au sujet d’animaux domestiques. La même année, il engagea des poursuites contre l’indigente famille des Wright pour des honoraires restés en souffrance depuis la maladie et la mort de Philemon Wright* et menaça de traiter Ruggles, le fils de Wright, de la même façon qu’il avait traité Hadden. Néanmoins, à la mort de Van Cortlandt en 1875, sa notice nécrologique disait « que ses qualités de cordialité et de bonté lui avaient mérité l’estime d’un grand nombre de connaissances ».

Il épousa Harriet Amelia Harrington de St Andrews East (comté d’Argenteuil) au Québec, et ils eurent quatre filles et deux fils. Une des filles, Gertrude, était écrivain et publia Records of the rise and progress of the City of Ottawa, from the foundation of the Rideau Canal to the present time (Ottawa, 1858).

Edward Van Cortlandt mourut en 1875 et reçut les honneurs militaires de l’Ottawa Field Battery.

Courtney C. J. Bond

Edward Van Cortlandt, Notes on an Indian burying ground, Canadian Journal, I (1852–1853) : 160s. ; Observations on the building stone of the Ottawa country ; being the abridgment of a lecture delivered before the Ottawa Silurian Society, the 15th November 1859 ([Ottawa], 1860) ; The productions of the Ottawa district of Canada [...] (Montréal, 1854).

APC, FM 12, D, T28, 14, p.12 ; FM 23, D1 (Papiers Chipman), 1re sér., 26, p.207 ; FM 24, D8 (Papiers Wright), 27, ff.10 674, 10 727s. ; FM 24, D8, 35, ff.16 013–16 014, 16 241s. ; FM 24, I9 (Collection Hill), 3, ff.754s. ; FM 24, I9, 19, ff.4 697–4 699, 4 712–4 715, 4 723s. ; FM 24, I9, 20, ff.5 046–5 059, 5 105s. ; FM 24, I9, 21, ff.5 456s., 5 459 ; FM 24, I9, 30, ff.7 523 ; FO 8, I, D2, 1 203 1/2P, pp.128, 140, 162, 196.— PRO, CO 5/1 067, pp.172s.— Ottawa Citizen, 9 févr., 26 avril 1864, 3 janv. 1953.— Ottawa Free Press, 27 mars 1875.— The Quebec directory, or strangers’ guide to the city, for 1826 [...], John Smith, édit. (Québec, 1826), 44.— Quebec Mercury, 29 déc. 1832.— Morgan, Bibliotheca Canadensis, 381.— Wallace, Macmillan dictionary, 766.— C. C. J. Bond, City on the Ottawa (Ottawa, 1967), 37.— Canniff, Medical profession in Upper Canada, 652s.— J. W. Hughson et C. C. J. Bond, Hurling down the pine ; the story of the Wright, Gilmour and Hughson families, timber and lumber manufacturers in the Hull and Ottawa region and on the Gatineau River, 1800–1920 (2e éd., Old Chelsea, Qué., 1965), 31.— C. C. J. Bond, Alexander James Christie, Bytown pioneer ; his life and times, 1787–1843, Ont. Hist., LVI (1964) : 16–36.

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Courtney C. J. Bond, « VAN CORTLANDT, EDWARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/van_cortlandt_edward_10F.html.

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Année de la publication:    1972
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