VAIL, EDWIN ARNOLD, médecin et homme politique, né le 19 août 1817, à Sussex Vale (Sussex Corner, Nouveau-Brunswick), fils de John Cougle Vail et de Charlotte Hannah Arnold ; en 1842, il épousa Frances Charlotte Cougle, et ils eurent deux fils et deux filles, puis, en 1873, Harriet Courtland Murphy, et de ce mariage naquirent deux filles ; décédé le 31 juillet 1885 à Sussex, Nouveau-Brunswick.

Edwin Arnold Vail appartenait à une éminente famille de Loyalistes. Son grand-père maternel, le révérend Oliver Arnold*, fut le premier rector de l’Église d’Angleterre à Sussex Vale et son père représenta le comté de Kings à l’Assemblée du Nouveau-Brunswick durant quelque 16 années et devint plus tard receveur de l’enregistrement du comté. Après avoir fréquenté l’école publique de sa localité, Vail se rendit à Édimbourg et à Glasgow au début des années 1830 pour étudier la médecine ; il obtint en 1837 un doctorat en médecine de l’University of Glasgow. De retour dans son village natal, il se mit à pratiquer avec succès la médecine générale dans le comté de Kings et dans certaines parties des comtés avoisinants de Queens, Albert et Westmorland. De 1838 à 1869, il servit comme chirurgien au 2nd Battalion of Kings County Militia et, de 1870 à sa mort, il exerça les mêmes fonctions au 74th Battalion of Infantry. Président de la New Brunswick Medical Society en 1883–1884, il fut également un membre fondateur du Medical Council of the College of Physicians and Surgeons of New Brunswick, créé en 1881, et en fit partie jusqu’à son décès. La compétence professionnelle de Vail et son empressement à la mettre tant au service des pauvres que des riches suscitèrent l’admiration de ses contemporains.

Vail entreprit une longue carrière sur la scène politique du Nouveau-Brunswick en 1857 ; cette année-là, en effet, il fut élu député du comté de Kings à l’Assemblée à titre de partisan de John Hamilton Gray et du Compact, nom donné alors à la minorité conservatrice en chambre. Réélu en 1861, Vail combattit farouchement le plan du chef libéral, Samuel Leonard Tilley*, visant à faire entrer le Nouveau-Brunswick dans la future confédération. Fermement opposé à un tel régime, il fut réélu en 1865, année où les électeurs rejetèrent le projet d’union présenté par Tilley. Sous le gouvernement d’Albert James Smith, il occupa le poste d’orateur (président) de l’Assemblée jusqu’au moment où le lieutenant-gouverneur, Arthur Hamilton Gordon*, obligea les adversaires de la confédération à démissionner en avril 1866. Vail subit la défaite aux élections générales qui suivirent, de même qu’à une élection partielle tenue l’année suivante.

En 1870, toujours aussi résolument opposé à la Confédération, Vail se porta de nouveau candidat à l’Assemblée, et, sur les hustings, il « prit grand plaisir à démontrer que la Confédération s’était révélée aussi mauvaise qu’il l’avait prévu ». Réélu, il fut encore une fois choisi comme orateur de l’Assemblée après que George Luther Hatheway* et George Edwin King*, en février 1871, eurent formé un gouvernement composé de membres du parti libéral et du parti conservateur dans le but de faire adopter une loi créant un système scolaire non confessionnel et financé par un impôt direct. Vail ne soutenait pas cette mesure mais, comme il occupait la présidence de l’Assemblée, il limita ses interventions dans le débat. Il subit la défaite aux élections tenues à la fin de juin 1874, quelques semaines seulement après que son fils de 26 ans, William, médecin lui aussi, se fut suicidé à Sussex. Aux élections générales de 1878 et 1882, Vail brigua les suffrages avec succès et, de mars 1883 à mars 1885, il fut membre sans portefeuille du Conseil exécutif du premier ministre libéral Andrew George Blair*. À la suite de la réapparition de distinctions de partis plus nettes entre libéraux et conservateurs après 1878, Vail s’était rallié au groupe libéral. Le 1er avril 1885, tout juste quatre mois avant sa mort, il fut nommé au Conseil législatif.

Edwin Arnold Vail n’eut pas une carrière publique aussi remarquable que celle de son frère, William Berrian Vail*, éminent homme politique de la Nouvelle-Écosse et ministre fédéral de la Milice et de la Défense sous le gouvernement d’Alexander Mackenzie* de 1874 à 1878. Pendant qu’il siégeait à l’Assemblée, il se fit néanmoins connaître pour sa ferme opposition à la Confédération ; il se chargea aussi de faire adopter des lois comme celle qui réduisait de cinq à quatre années les études de droit et celle qui obligeait à tenir au cours d’une même journée les élections législatives du Nouveau-Brunswick. En outre, il était convaincu que le Common Schools Act de 1871, au sujet duquel il avait formulé des critiques, n’avait pas instauré un système d’éducation satisfaisant eu égard au fardeau financier qu’il imposait à ses électeurs. Lorsque Vail mourut, on souligna « les gestes généreux et la scrupuleuse honnêteté » de cet homme qui avait « une emprise sur les gens du comté de Kings non pas tant par ses actions politiques que par ses vertus personnelles ».

J. M. Whalen

APC, RG 9, II, B4, 4 : 346.— APNB, « N.B. political biog. » (J. C. et H. B. Graves).— Musée du N.-B., Observer [E. S. Carter], « Linking the past with the present » (coupures de journaux) ; G. H. Markham, « Kings County genealogical notes ».— PRO, CO 193/4–48 (blue books, 1821–1867) (copies aux APC).— N.-B., House of Assembly, Journal, 1879 ; Reports of the debates, 1865–1866 ; Legislative Council, Journal, 1885.— Daily News (Saint-Jean, N.-B.), 5, 6 juin 1874.— Daily Sun, 1er, 2 avril, 1er août 1885.— Daily Telegraph, 29 juin 1870, 17 févr. 1871, 5 mars 1883, 1er août 1885.— Morning Freeman (Saint-Jean), 18 févr. 1871, 18 juin 1874.Morning News (Saint-Jean), 25 juill. 1842.— Canadian biog. dict., II.— CPC, 1885.— Dominion annual register, 1878–1885.— The merchants’ & farmers’ almanack [...] (Saint-Jean), 1840–1841 ; 18431846 ; 1852–1853 ; 1855–1863.— New-Brunswick almanac, 1825–1836 ; 1838–1839 ; 1842 ; 1846–1854 ; 18641869 ;1882–1885.— Wallace, Macmillan dict.— Hannay, Hist. of N.B.— W. B. Stewart, Medicine in New Brunswick [...] (Moncton, N.-B., 1974), 45s., 52s.

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J. M. Whalen, « VAIL, EDWIN ARNOLD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/vail_edwin_arnold_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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