VACHON, PAUL, maçon, notaire seigneurial, procureur fiscal et greffier, né vers 1630, fils de Vincent Vachon et de Sapience Vateau, originaire de La Copechagnière, au Poitou, décédé à Beauport le 24 juin 1703.

Paul Vachon serait venu au Canada vers 1650, à l’âge de 20 ans. Une tradition familiale veut qu’il y soit arrivé avec quelques pièces d’or cousues dans la doublure de son manteau. Il épousa à Québec, le 22 octobre 1653, Marguerite Langlois, née à Beauport en 1639, et ils eurent 12 enfants. Maçon de métier, Vachon se vit confier en 1654, en compagnie de Mathurin Roy, la construction de la chapelle et de la salle des malades de l’Hôtel-Dieu de Quebec, dont la première pierre fut posée par le gouverneur général Jean de Lauson*, le 15 octobre 1654. Peut-être Vachon habitait-il déjà le bourg du Fargy, dans la seigneurie de Beauport, où Joseph Giffard, le 4 juin 1655, lui concédait dix arpents, dont il prit possession officiellement le 23 janvier 1656. Ces dix arpents furent doublés dans un autre acte de concession du 29 décembre 1664.

On a écrit que la première pièce notariée reçue par Vachon porte la date du 24 mars 1658, mais on trouve dans les archives du Conseil souverain référence à un acte du 23 octobre 1655, signé de lui à titre de notaire de Notre-Dame-des-Anges. En 1659, Vachon devenait en outre notaire de Beauport. Il était déjà procureur fiscal des seigneuries de Lirec et de l’île d’Orléans. À la même époque, il servait de secrétaire à Charles de Lauson* de Charny pour les concessions seigneuriales de ce dernier. Exerçant le notariat à l’île d’Orléans dès 1659 et 1660, Vachon en fut le premier notaire. Il devint encore, vers ces années, greffier des seigneuries de Beauport et de Notre-Dame-des-Anges. Ne paraît-il pas avoir été, à l’est de Québec, l’homme indispensable ?

En 1667, deux commissions prestigieuses allaient lui être délivrées à bref intervalle : le 3 novembre, Marie-Barbe de Boullongne*, veuve du gouverneur général d’Ailleboust*, le nommait procureur fiscal et notaire en son fief d’Argentenay, sur l’île d’Orléans ; une semaine plus tard, le 10, Mgr de Laval le désignait aux mêmes charges dans ses seigneuries de Beaupré et de l’île d’Orléans. Les provisions obtenues de Mgr de Laval lui furent renouvelées, le 25 avril 1681, pour l’île d’Orléans, par M. Berthelot, de sorte que Vachon, jusqu’à sa retraite en 1693, exerça tant à Beaupré et à l’île d’Orléans qu’à Beauport et à Notre-Dame-des-Anges.

Paul Vachon, cependant, n’oubliait pas ses origines terriennes et ne négligea jamais l’exploitation de sa terre. En 1666, il avait un « domestique engaigé », Michel Aubin, âgé de 22 ans, occupé vraisemblablement aux travaux de la ferme ; en 1667, Vachon possédait 7 bêtes à cornes et 20 arpents en valeur ; en 1681, il avait encore un domestique, Pierre, âgé de 61 ans, et possédait 2 fusils, 1 pistolet, 13 bêtes à cornes et 35 arpents en valeur. Outre sa terre de Beauport, il en avait une autre, de quatre arpents, à l’île d’Orléans, qui était exploitée par un fermier. Elle comptait en 1667 huit arpents en valeur. Vachon, qui l’avait obtenue de Charles de Lauson de Charny le 12 août 1660, la vendit à Denis Roberge le 14 septembre 1678.

Colon exemplaire, à la fois artisan, agriculteur et officier de justice, Paul Vachon eut la douleur de voir sa famille décimée par l’épidémie de petite vérole de 1702–1703. Veuf depuis le 24 septembre 1697, il perdit en six mois quatre de ses enfants, une belle-fille et six petits-enfants. Il succomba lui-même au fléau, le 24 juin 1703, quelques heures seulement après sa fille Marguerite, l’épouse du notaire et greffier Jean-Robert Duprac, son successeur. Il fut inhumé le lendemain, à Beauport.

André Vachon

AQ, NF, Coll. de pièces jud. et not., 32 1/2.— ASQ, Documents Faribault, 108, 117a ; Polygraphie, III : 131, 131a.— Juchereau, Annales (Jamet), 89.— Jug. et délib., passim.— Recensement du Canada, 1666 (RAPQ) ; Recensements du Canada, 1667 et 1681 (Sulte).—Léon Roy, Les terres de l’île d’Orléans, RAPQ, 1953–55 : 21.-Les notaires au Canada, RAPQ, 1921–22 : 272s.— Tanguay, Dictionnaire, I : 578.— Jean Langevin, Notes sur les archives de Notre-Dame de Beauport (2 vol., Québec, 1860–1863), passim.— J.-E. Roy, Histoire du notariat, I : passim. Vachon, Histoire du notariat, 13, 22.— Le premier notaire de l’île d’Orléans, BRH, XXXIV (1928) : 272s.

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André Vachon, « VACHON, PAUL (mort en 1703) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/vachon_paul_1703_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
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