TURGEON, ADÉLARD, avocat, homme politique, homme d’affaires et philanthrope, né le 18 décembre 1863 à Saint-Étienne-de-Beaumont (Beaumont, Québec), fils de Damase Turgeon, navigateur, et de Christine Turgeon ; le 19 juillet 1887, il épousa à Lévis, Québec, Marie-Eugénie Samson, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 14 novembre 1930 à Québec et inhumé le 17 dans sa ville natale.

Adélard Turgeon, dont l’ancêtre était de souche normande, a des origines modestes. Après avoir étudié avec succès au collège de Lévis de 1874 à 1884, il entre à l’université Laval à Québec. En même temps que ses études, il fait son stage au cabinet des avocats Isidore-Noël Belleau, Lawrence Stafford et Eusèbe Belleau. À la suite de l’obtention de son diplôme de bachelier en droit et de son admission au Barreau de la province de Québec, en 1887, il commence sa carrière juridique à Lévis avec Charles-Albert Lemay. En 1889, les associés s’installent à Québec, mais, la même année, Turgeon quitte Lemay. Au fil des ans, Turgeon, qui exercera sa profession à Québec jusqu’en 1917, aura comme autres associés : Henry George Carroll* de 1890 à 1897, Arthur Lachance de 1898 à 1906, Ernest Roy (qui sera aussi son secrétaire) de 1899 à 1901 et de 1906 à 1917, Auguste Tessier de 1902 à 1903, Michael Joseph Ahern de 1903 à 1906, Roméo Langlais de 1906 à 1917, Oscar-Jules Morin de 1910 à 1916 et François-Xavier Godbout de 1916 à 1917. Turgeon devient rapidement une figure importante du milieu juridique de Québec. Il sera nommé conseiller du roi le 26 août 1903.

Comme plusieurs avocats débutants de son époque et qui ont des ambitions politiques, Turgeon s’adonne au journalisme. En 1888, il fonde avec 150 jeunes libéraux l’Union libérale, hebdomadaire turbulent de Québec qui leur permet de se former aux luttes de l’avenir. La publication, qui réclame un retour aux grands principes du libéralisme, disparaîtra en 1896. Sous le pseudonyme de Donoso, Turgeon y signe plusieurs articles entre 1888 et 1890. Son nom apparaîtra également sur la liste des cinq membres de la direction du Soleil en janvier 1897, soit peu après sa fondation.

Aux élections provinciales générales du 17 juin 1890, Turgeon se présente sous la bannière libérale dans Bellechasse, fief du conservateur Narcisse-Henri-Édouard Faucher* de Saint-Maurice ; il est élu, puis réélu en 1892, année où le Parti libéral est quant à lui défait. Avec François-Gilbert Miville Dechêne et Jules Tessier, il fait partie de ceux qui défendent vigoureusement l’honneur d’Honoré Mercier* à une époque où il faut quelque courage. À la suite du scandale de la baie des Chaleurs dans lequel son gouvernement est accusé de corruption, Mercier subit en effet une attaque féroce des conservateurs. Il se retrouve pratiquement seul devant cette puissante machine politique. Le lieutenant-gouverneur Auguste-Réal Angers*, ancien ministre conservateur, le révoque comme premier ministre le 16 décembre 1891. À la suite de l’élection générale du 8 mars 1892, qui s’est déroulée au terme d’une violente campagne de dénigrement, Mercier, malade, abandonné et ruiné, se retrouve dans l’opposition avec 18 députés, dont Turgeon. Les débats de cette époque sont particulièrement acrimonieux contre Mercier, que l’on traîne même devant les tribunaux. Durant les années où il siège du côté de l’opposition, Turgeon se lève à plusieurs reprises pour défendre Mercier et son administration. Les élections générales du 11 mai 1897 portent au pouvoir les libéraux dirigés par Félix-Gabriel Marchand*. Turgeon, réélu, accède au conseil des ministres en raison de sa notoriété dans la région de Québec et de la combativité dont il a fait preuve dans l’opposition ; il occupe le poste de commissaire de la Colonisation et des Mines. Réélu sans opposition en 1900, il se voit proposer le même poste dans le cabinet de Simon-Napoléon Parent*. Après avoir refusé, Turgeon accepte la fonction, qu’il conservera jusqu’en 1901, année où il est nommé secrétaire et registraire. En 1902, il devient ministre de l’Agriculture. Il est réélu sans opposition en 1904. À l’Assemblée législative, il défend avec passion la création d’un ministère de l’Instruction publique et doit faire face à l’accusation, maintes fois reprise, de vendre les ressources publiques aux Américains à vil prix. Renoncer à ce revenu (qui représente en 1901 plus de 15 millions de dollars, selon le recensement), affirme-t-il à l’Assemblée en 1904, aurait pour conséquence l’imposition de la taxe directe pour financer l’éducation, l’agriculture et la colonisation.

Le ministre semble promis à une brillante carrière. Le 27 mars 1904, Olivar Asselin*, qui connaît Turgeon et ses collègues, écrit en effet dans le Nationaliste de Montréal que « monsieur Turgeon est virtuellement le chef du ministère. Il a du talent, de l’ambition. Nous le jugerons à l’œuvre. » Turgeon participe activement à la fronde contre Parent et démissionne, le 3 février 1905, avec ses collègues Lomer Gouin, qu’il a connu au collège, et William Alexander Weir. Son geste est motivé par sa dignité personnelle et, étant donné le discrédit qui frappe alors le gouvernement de Parent, l’intérêt public. Le démissionnaire est convaincu que Parent a ourdi un plan pour les humilier et les forcer à se retirer. Plusieurs, dont le sénateur Philippe-Auguste Choquette*, qui aurait appuyé sa nomination, et le parlementaire Godfroy Langlois, qui au contraire ne voit pas cette éventualité d’un bon œil, croient que Turgeon pourrait devenir premier ministre, mais ce dernier aime trop sa tranquillité, ses aises, les voyages et il ne tient pas à assumer de trop lourdes responsabilités. C’est Gouin qui obtient le poste avec l’appui de Turgeon. En 1905, le nouveau premier ministre nomme Turgeon ministre des Terres, des Mines et des Pêcheries, puis ministre des Terres et des Forêts, poste qu’il occupera jusqu’en 1909.

Les talents de Turgeon – son éloquence, sa culture, son sens des affaires et de l’administration – sont reconnus à Ottawa. En 1906, sir Wilfrid Laurier* lui offre de devenir sénateur et de remplacer Charles Fitzpatrick* comme ministre de la Justice et procureur général avec la direction des forces libérales du district de Québec, ce qui signifie entre autres la responsabilité de l’organisation et des nominations politiques. En raison de l’attitude complaisante de Laurier envers les parentistes, Turgeon refuse la flatteuse proposition et reste à Québec pour gérer le domaine public. À ce titre, il travaille surtout à ouvrir de nouvelles terres pour la colonisation, à créer des réserves forestières, à établir un meilleur contrôle de la coupe du bois et à lutter plus efficacement contre les incendies de forêt.

Au faîte de la carrière de Turgeon survient ce que l’on surnommera l’affaire de l’Abitibi. En 1905, le gouvernement, qui cherche à attirer des immigrants de langue française, veut établir une colonie belge dans cette région. Le ministre des Terres et des Forêts est délégué à l’Exposition universelle de Liège, tenue cette année-là, pour vanter les richesses de la province et attirer les investisseurs. Une quinzaine de financiers se montrent intéressés. Un homme influent, Ferdinand-Dieudonné-Henri De L’Épine, baron De L’Épine, sert d’intermédiaire entre un syndicat belge et Turgeon. Au cours du séjour de Turgeon en Belgique, les relations entre les deux hommes auraient pris, selon la correspondance entre la baronne et Mme Turgeon, « un caractère intime ». Le baron dépose une demande pour acheter 200 000 acres de terre. Le gouvernement lui accorde une option d’achat au prix de 0,70 $ l’acre. Dans les discussions, il est cependant question d’un montant supplémentaire de 0,30 $ l’acre pour la caisse électorale. L’argent devait être remis à l’intermédiaire, qui le verserait à qui de droit. Les négociations donnent lieu à un échange de lettres, dont une, confidentielle, du baron à Turgeon et datée du 28 janvier 1906, est accablante pour le destinataire, car elle confirme cette sollicitation de contribution. Turgeon affirmera qu’il n’a jamais reçu cette lettre, mais plutôt une autre qui ne contenait pas le passage sur la caisse électorale. Incapable de fournir l’original, il soutiendra que la lettre brandie par le baron De L’Épine était un document fabriqué après coup et pour le perdre. Ce qui est possible.

L’affaire est révélée au grand jour en 1907, à l’occasion du procès intenté pour libelle par Jean Prévost* – qui a depuis peu offert sa démission à Gouin comme ministre de la Colonisation, des Mines et des Pêcheries – à Olivar Asselin. Ce dernier n’attendait que cette occasion pour dévoiler le scandale de l’Abitibi. L’avocat du défendeur, Napoléon-Kemner Laflamme, conseillé par Armand La Vergne* et Charles-Alleyn Taschereau, réussit à mettre Turgeon (convoqué à la barre parce que la fameuse lettre lui était adressée) sur la sellette, mais ne révèle finalement aucune malversation, seulement des négligences, des imprudences, et quelques soupçons sur le gouvernement libéral. Le Nationaliste, qui s’est fait largement l’écho du procès, ne lâche pas prise. Pendant des semaines, sous la plume de Pierre Beaudry (pseudonyme de Jules Fournier*), il accuse Turgeon de s’être parjuré. Excédé, Turgeon poursuit le journal ; ce second procès aboutit, le 16 octobre 1907, à une condamnation.

Exonéré par la justice, mais las de toutes ces attaques, Turgeon réclame une commission d’enquête et démissionne immédiatement comme député de Bellechasse pour soumettre sa cause devant ses véritables juges, les électeurs, et pousse le leader des nationalistes, Henri Bourassa*, dans un traquenard en le défiant de se présenter contre lui. Comment Bourassa, qui n’a jamais mis les pieds dans cette circonscription rurale, pourrait-il vaincre un de ses fils qui en connaît chaque coin et recoin ? Bourassa démissionne de son poste de député de Labelle au fédéral et relève le défi. La campagne est mémorable : toutes les forces politiques sillonnent le comté et Turgeon se défend brillamment. Le conseil municipal de Saint-Étienne-de-Beaumont lui accorde son appui. Laurier, à la demande de Gouin, lui exprime sa confiance.

Le 4 novembre, le verdict des électeurs tombe : Turgeon est réélu par 749 voix de majorité. Gouin convoque la commission royale d’enquête que Turgeon a demandée au moment de sa démission ; celle-ci est présidée par les juges François Langelier* et Napoléon Charbonneau. Convoqué, Turgeon maintient que « jamais, en aucun temps, il n’a été question entre le syndicat belge, ou quelqu’un de ses membres, et [lui]-même d’une contribution qui devait être versée à la caisse électorale ». Ses pouvoirs étant trop restreints, la commission ne parvient pas à faire la lumière sur l’affaire. La preuve, dont l’ensemble laisse entendre que c’est le baron qui a menti, reste incomplète.

Tout comme son parti, Turgeon est réélu aux élections générales du 8 juin 1908. Coup de théâtre, il démissionne de nouveau. Ce geste a toutes les allures d’une fuite, puisque le ministre quitte l’Assemblée un mois avant que Bourassa et La Vergne prennent leur siège. Pour plusieurs, en effet, il se dérobe. Des problèmes de santé, affirmera l’Événement du 16 juin 1925, l’auraient alors incité à aller au Conseil législatif, où l’atmosphère est plus calme. Comme les circonstances ont bien changé depuis 1906, Turgeon aurait bien aimé, cette fois, entrer au Sénat, poste prestigieux et par surcroît à Ottawa, où il aurait pu plus facilement se faire oublier. Gouin, qui souhaite le garder, fait tout de même de vaines démarches en ce sens auprès de Laurier. Cette « belle et grande figure » ferait honneur à la province de Québec, lui écrit-il le 3 août 1908. Dans la réponse qu’il signe deux jours plus tard, Laurier ne comprend pas pourquoi Turgeon veut « passer à l’arrière-plan », alors que, ministre, il est « au fort de la mêlée ». C’est ainsi que Turgeon doit se contenter de la Chambre haute provinciale, où il entre le 2 février 1909, à l’âge de 45 ans. Il y représente la division de La Vallière et occupe le poste de président jusqu’à sa mort, soit pendant plus de 21 ans, le plus long séjour dans cette fonction.

Le temps que passe Turgeon à la Chambre haute est heureux. Collectionneur d’art, aimant la lecture, les réceptions, le bon vin, le golf, la chasse et les affaires, un peu nonchalant, l’ex-ministre vit en dilettante. Il voyage beaucoup : les provinces canadiennes, la France, la Belgique, la Nouvelle-Angleterre. Ses talents d’orateur, son charme, son « aristocratique distinction et son urbanité », lira-t-on dans le Soleil du 14 novembre 1930, font succès partout. Turgeon se comporte en grand seigneur et, grâce à son salaire annuel de 5 000 $ (en 1930) et à l’argent que lui auraient rapporté ses propriétés, joue au mécène : par exemple, il donne 1 000 $ au collège de Lévis et participe aux souscriptions pour la construction de monuments historiques (Samuel de Champlain* et Octave Crémazie* entre autres). À la mort d’Hector Fabre*, en 1910, son nom circule pour le poste de haut-commissaire du Canada à Paris, mais on lui préfère un sénateur albertain, Philippe Roy. En 1911, il aurait aimé succéder au lieutenant-gouverneur sir Charles-Alphonse-Pantaléon Pelletier*, mais Parent, encore influent, s’y serait opposé. En 1917, la rumeur l’envoie au fédéral.

Parallèlement à sa vie politique, Turgeon s’engage dans diverses associations. En 1907, à la suite d’une vive opposition en raison de la rivalité, en ces années, entre libéraux et nationalistes, il est élu président de la Société Saint-Jean-Baptiste de la cité de Québec. En 1916, il est nommé membre du bureau de direction de l’école technique de Québec ; en 1922, il devient président du Conseil supérieur des beaux-arts et président fondateur de la Commission des monuments historiques de la province de Québec. Il appartient également à la Commission des champs de bataille nationaux. Il obtient de plus de nombreux titres honorifiques : officier de l’ordre de Léopold en 1904, chevalier de la Légion d’honneur en 1904 et officier en 1928, compagnon de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges en 1906, commandeur du Royal Victorian Order en 1908. Le 24 juin 1901, la France lui octroie le titre d’officier de l’Instruction publique.

Turgeon fait aussi partie de plusieurs conseils d’administration : il est notamment président des entreprises Laurentian Water and Power Company, Frontenac Realty Company, Nor-Mount Realty Company Limited et Quebec Land Company. Au sein de cette dernière, il est très actif dans le lotissement et la vente de terrains dans Limoilou. Il est vice-président de la Provincial Securities Limited (de 1918 à 1926) et de la Quebec Cartage and Transfer Company Limited, ainsi que directeur de la Quebec Power Company. En 1900, il occupe la vice-présidence de la Compagnie du chemin de fer de Québec au lac Huron ; il devient ensuite directeur et actionnaire de la Compagnie du chemin de fer Saint-Laurent et Mégantic et de la Compagnie du chemin de fer Montréal et Baie James, respectivement fondées en 1902 et 1903. Il a joué un rôle essentiel dans la création du chemin de fer de Québec et du lac Saint-Jean [V. Horace Jansen Beemer*] et dans la fondation, en 1898, du village de Honfleur (Sainte-Monique), dans la région du Lac-Saint-Jean. Au début du siècle, Turgeon use de tout son poids politique pour appuyer Alphonse Desjardins* au moment de la création des caisses populaires. Le gouvernement fédéral le nomme membre du comité consultatif pour étudier le projet de canalisation du Saint-Laurent ; en 1927, Turgeon approuve le rapport minoritaire d’un autre membre du comité, Beaudry Leman, qui recommande de confier à l’État plutôt qu’à l’entreprise privée l’exploitation hydroélectrique. Ce faisant, selon ce qu’affirmera Télesphore-Damien Bouchard en 1935 à l’Assemblée législative, il devenait un des premiers défenseurs de la nationalisation au moins partielle des ressources hydroélectriques de la province.

Turgeon décède en fonction à Québec le 14 novembre 1930 à l’âge de 66 ans et 11 mois, à la suite d’une longue maladie probablement pulmonaire et respiratoire. On a souvent loué ses talents d’orateur qui se sont manifestés dès ses études classiques. Son éloquence s’inspirait des hommes politiques français et était souvent comparée à celle de Laurier. Il était de grande taille, élancé, d’un port de tête altier avec ses cheveux ondulés et son front légèrement dégarni, d’une élégance naturelle. Il était aussi un homme cultivé qui aimait la lecture, l’histoire en particulier.

Étant donné les postes qu’il a occupés, Adélard Turgeon a joué un grand rôle dans la vie politique de son temps, mais il aurait pu aller encore plus loin en devenant premier ministre du Québec ou ministre influent à Ottawa. Son imprudence, son manque de volonté, le laxisme du gouvernement libéral, la conjoncture et les mœurs politiques de son époque en ont fait la tête de Turc des nationalistes et des conservateurs, et ont gâché une carrière qui aurait pu être encore plus brillante. Ce fils de Bellechasse aux multiples talents a finalement été un personnage politique de second plan derrière les Wilfrid Laurier, Henri Bourassa, Lomer Gouin et Louis-Alexandre Taschereau*.

Jocelyn Saint-Pierre

Adélard Turgeon a prononcé plusieurs discours, dont certains ont été publiés : l’Affaire Roberts : comment il faut l’apprécier au point de vue juridique et social : discours prononcé au Conseil législatif le mercredi, 22 novembre 1922 ([Québec, 1922 ?]) ; Discours de l’hon. M. Lomer Gouin, premier ministre et de l’hon. M. Adélard Turgeon, ministre des Terres et Forêts, à Longueuil le 22 septembre 1907 (Québec, [1907 ?]) ; Discours prononcé par l’hon. M. Turgeon, ministre des Terres et Forêts, à St-Michel de Bellechasse, le 18 août 1907 ([Québec, 1907 ?]) ; The National Battlefields Commission : Hon. A. Turgeon in the Quebec Legislative Council reviews and explains the progress made in the work : monument to King Edward VII (Québec, 1911) ; Politique provinciale : deux discours de l’Hon. M. Adélard Turgeon, ministre des Terres et Forêts, à Saint-Michel de Bellechasse, le 18 août 1907, et à Longueuil le 22 septembre 1907 (Québec, 1908).

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Jocelyn Saint-Pierre, « TURGEON, ADÉLARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/turgeon_adelard_15F.html.

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Auteur de l'article:    Jocelyn Saint-Pierre
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    1 décembre 2024