TONTY DE LIETTE (Deliette, Desliettes), CHARLES-HENRI-JOSEPH DE, officier dans les troupes de la Marine en Louisiane, né le 13 mai 1697, probablement à Montréal, fils d’Alphonse Tonty* et de Marie-Anne Picoté de Belestre, décédé à Montréal le 9 juillet 1749.

Charles-Henri-Joseph de Tonty fut nommé lieutenant dans les troupes de la Marine, en Louisiane, le 19 mars 1720. Affecté à la compagnie de Pierre d’Artaguiette, il entreprit une période de service chez les Missouris et les Illinois qui allait durer quelque 20 ans. Le 16 février 1722, au cours d’une brève visite au Canada, il épousa à Chambly Marie-Madeleine Sabourin. Leur unique enfant, né en avril 1723, mourut à Chambly en bas âge. Tonty épousa Louise Renaud Dubuisson à Montréal le 15 septembre 1732 et l’emmena probablement au fort de Chartres (près de Prairie du Rocher, Ill.) où, selon le recensement de 1732, il possédait une maison, deux vaches et deux cochons. Il fut commandant en second sous les ordres de Claude-Antoine de Bermen de La Martinière à Baie-des-Puants (Green Bay, Wisc.) en 1737 et, l’année suivante, fut promu commandant de ce poste qui servait de lien essentiel entre les Grands Lacs et le Mississipi. Il servit brièvement comme commandant du fort Frontenac (Kingston, Ont.) en 1746 et retourna à Montréal, où il mourut le 9 juillet 1749.

Plusieurs auteurs ont confondu Joseph avec ses frères et le cousin de son père. Trois de ses frères étaient militaires. Alphonse fut nommé enseigne à l’île Royale (île du Cap-Breton) en 1714 ; en 1716, il demanda le grade de lieutenant, auquel il fut promu à la Martinique en 1721. Il passa au grade de capitaine en 1725. À la suite de sa propre requête, Claude-Joseph fut nommé enseigne avec demi-solde en 1730, tout en occupant le poste d’aide-major des troupes au Canada. Pierre-Antoine fut tué comme plusieurs autres jeunes officiers lors de la campagne de 1736 contre les Chicachas. On s’interroge quant à la date de décès du cousin au deuxième degré de Joseph, Pierre-Charles de Liette*, dans sa biographie figurant au volume II du DBC. Charlevoix prétend que Liette mourut en 1721, tandis que d’autres sources affirment qu’il décéda en 1728 ou 1729. La possibilité de l’existence d’un troisième de Liette fut alimentée par des documents démontrant que le de Liette qui s’était manifesté entre les années 1721 et 1728–1729 n’avait pu être Joseph. Des recherches ultérieures révèlent que Charlevoix était probablement dans l’erreur et que Pierre-Charles peut avoir vécu jusqu’en 1728–1729. De toute façon, ce ne fut qu’après 1729 que Joseph ajouta à son nom le titre de « de Liette ».

C. J. Russ

AN. Col., B, 35, f.126 ; 43, ff.47, 272, 345, 351 ; Col., C^11A, 37, f.196 ; 51 ; 52, f.214 ; Col., C^13A, 6, f.332v. ; 11, ff.89v.–96v., 323, 360 ; Col., D^2C, 47 ; 222/2, pp. 133, 275, 276 (copies aux APC) ; Col., E, 42 ; Marine, C⁷ 324 ; Section Outre-Mer, G¹, 464/2, p. 283 (copies aux APC).— ANQ-M, Greffe de J.-C. Porlier, 25 mai 1738 ; Greffe de Pierre Panet, 3 août 1761.— Chicago Historical Society, Otto L. Schmidt collection, II : 248.— Charlevoix, Histoire de la N.-F. (1744), IV : 235 ; VI : 165, 168.— Royal Fort Frontenac (Preston et Lamontagne).— Tanguay, Dictionnaire.— Belting, Kaskaskia, 49.— Gosselin, L’Église du Canada jusqu’à la conquête, III : 317.— Kellogg, French régime.