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TOLMIE, WILLIAM FRASER, chirurgien, fonctionnaire de la Hudson’s Bay Company et homme politique, né le 3 février 1812 à Inverness, Écosse, fils aîné d’Alexander Tolmie et de Marjory Fraser ; en février 1850, il épousa Jane, fille de l’agent principal John Work*, et ils eurent cinq filles et sept fils, dont Simon Fraser Tolmie*, premier ministre de la Colombie-Britannique ; décédé près de Victoria, le 8 décembre 1886.
William Fraser Tolmie avait trois ans lorsque sa mère mourut et il passa quelques années sous « l’ennuyeuse et capricieuse tutelle » d’une tante. Il fit ses études à l’Inverness Academy et à la Perth Grammar School. Un oncle stimula son intérêt pour la médecine et aurait payé ses études à l’école de médecine de l’University of Glasgow pendant deux ans, de 1829 à 1831. Bien qu’on l’appelât invariablement docteur Tolmie, il n’était pas docteur en médecine : pendant ces deux années, il travailla à faire une partie des cours nécessaires à l’obtention d’un diplôme de licence de la Faculty of Physicians and Surgeons of Glasgow, établissement ne dépendant pas de l’université. Tolmie fit de bonnes études, gagna des prix de chimie et de français et reçut son diplôme au printemps de 1831. Il avait eu l’espoir d’étudier à Paris mais une maladie qui faillit lui être fatale l’en empêcha. Lorsqu’il fut guéri, il remplit, de février à mai 1832, les fonctions de commis dans un hôpital monté d’urgence à Glasgow pour soigner les victimes du choléra et faire face à l’épidémie qui sévissait alors.
Pendant sa jeunesse, Tolmie avait manifesté un vif intérêt pour la botanique, discipline étroitement reliée à la médecine à l’époque, ce qui lui permit d’entrer en relations avec le célèbre botaniste William Jackson Hooker, alors professeur de botanique à l’University of Glasgow, et avec le docteur John Scouler, qui avait fait en 1825 un voyage au fort Vancouver (Vancouver, Washington) sur un navire d’approvisionnement de la Hudson’s Bay Company. À l’été de 1832, celle-ci était à la recherche de deux officiers de santé pour le district de Columbia et, par l’entremise du docteur John Richardson*, explorateur de l’Arctique, elle consulta Hooker, qui recommanda Tolmie et le docteur Meredith Gairdner. Au mois de septembre suivant, Tolmie signa à Londres un contrat de cinq ans en vue d’exercer les deux emplois de commis et de chirurgien. En qualité de commis, il recevrait un salaire annuel passant de £20 à £50 et, comme chirurgien, de £100.
Le 15 septembre 1832, Tolmie et Gairdner firent voile sur le navire d’approvisionnement de la Hudson’s Bay Company appelé le Ganymede. Ce voyage long, fatigant et désagréable, par le cap Horn, allait durer plus de huit mois. Mais, ce qui était bien de lui, Tolmie le considéra comme « une excellente occasion de s’instruire » et il se fixa un programme méthodique de lecture qu’il suivit mois après mois. Outre la médecine, la chirurgie et l’histoire naturelle, il étudia les mathématiques, la géographie, l’histoire, la littérature et le français. Chaque fois que l’occasion s’en présentait, il collectionna des spécimens d’oiseaux et de poissons, en fit une description minutieuse, en disséqua certains et conserva la peau de certains autres. Quand le navire fit escale aux îles Sandwich (Hawaï), Tolmie put ajouter des notes de botanique et des spécimens à sa collection. Son volumineux journal de voyage nous en apprend aussi beaucoup sur son auteur. C’était un jeune homme sérieux, puritain, qui avait des opinions politiques et religieuses extrêmement modérées. Il semble avoir été totalement dépourvu du sens de l’humour. Toute sa vie, il fut un travailleur infatigable. À un moment de la traversée, il s’aperçut qu’il prenait l’habitude de faire la sieste après dîner et de succomber à « une rêverie indolente ». « Cette habitude, remarqua-t-il dans son journal, a quelque peu fait son chemin en moi, et mes études en trahissent les effets pernicieux ; c’est un ennemi très perfide que l’on doit écraser dans l’œuf. »
Tolmie arriva au fort Vancouver en mai 1833. Il y rencontra le docteur John McLoughlin*, l’agent principal responsable du district de Columbia, et apprit bientôt qu’on avait l’intention de l’envoyer sur la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord. Il se rendit d’abord au fort Nisqually (Washington) qui était alors en construction, à l’extrémité sud de Puget Sound, où il comptait s’embarquer à destination du nord, mais où il demeura six mois pour soigner un homme blessé. Il ne tarda pas à faire le commerce des fourrures avec les Indiens et fit preuve de dispositions marquées pour traiter avec eux. À la fin de l’année, il put enfin partir et il atteignit le fort McLoughlin (Bella Bella, Colombie-Britannique), nouveau poste sur le détroit de Milbanke, le 23 décembre 1833. En juin 1834, il se joignit à l’expédition dirigée par Peter Skene Ogden*, qui prévoyait fonder un poste de traite sur le cours supérieur de la rivière Stikine, au-delà des frontières du territoire russe. Considérant cette action nuisible à leur commerce, les Russes avaient construit un fort à l’embouchure de la Stikine et refusèrent d’autoriser l’entrée du navire de l’expédition. Bien que, selon le dire de Tolmie, le fort ne fût qu’« un amas informe de troncs d’arbres et de planches », Ogden décida de ne pas tenter de s’imposer. Plus tard, au cours de l’été, Ogden déménagea le fort Simpson de son emplacement original sur la rivière Nass dans le havre McLoughlin (baie McLoughlin située à Port Simpson, Colombie-Britannique), et le journal personnel de Tolmie raconte d’une manière vivante le pillage du vieux fort par les Indiens. En 1835, pendant son séjour au fort McLoughlin, les Indiens informèrent Tolmie de l’existence de gisements de charbon dans le havre Beaver, dans l’île de Vancouver. Ceux-ci se révélèrent plus tard de piètre qualité ; ce fut cependant la première découverte de charbon dans l’île.
Tolmie retourna au fort Vancouver au printemps de 1836 et remplit les fonctions de chirurgien et d’administrateur du commerce avec les Indiens, jusqu’au printemps de 1840. Ensuite, il fut pendant un an l’agent itinérant de la Hudson’s Bay Company. Son contrat avait pris fin en 1837 et il avait demandé un congé, mais la difficulté de lui trouver un remplaçant entraîna un retard de presque quatre ans. Lorsque l’annonce de l’autorisation du congé arriva en 1840, James Douglas*, qui remplaçait McLoughlin par intérim, fit savoir au gouverneur et à son comité qu’il regretterait beaucoup le départ de Tolmie : « afin de lui rendre justice, j’ai l’honneur de vous affirmer qu’il n’y a eu personne ici à remplir avec autant d’ardeur et de soin les obligations accablantes des deux postes de chirurgien et de trafiquant qu’il occupe ici ».
Le retard du congé eut des conséquences importantes. Être profondément religieux, Tolmie avait dirigé au fort Vancouver à l’intention des Indiens une école du dimanche, que ceux-ci fréquentaient nombreux et avec beaucoup d’assiduité, et il avait songé sérieusement à devenir missionnaire. Cependant, à la suite de l’arrivée de missionnaires américains entre 1837 et 1841, ses « idées avaient subi un grand bouleversement. J’ai constaté, disait-il, que le travail missionnaire au sein des Indiens était impossible et stérile tant pour les professeurs que pour les élèves. » S’il se faisait missionnaire, « ce serait parmi les pauvres de quelque grande ville dans [sa] patrie ».
Pendant son séjour de huit ans dans le district de Columbia, Tolmie s’intéressa vivement à l’histoire naturelle et aux Indiens. Il expédia en Écosse au moins deux collections d’oiseaux, d’animaux et d’objets fabriqués par les Indiens, l’une au musée d’Inverness et l’autre au docteur Scouler. Il s’intéressa particulièrement aux langues indigènes et, commençant par le jargon chinook, « le charabia au moyen duquel nous communiquons avec les Indiens [...] un composé exécrable d’anglais, de français, d’américain et de dialecte chenooke », il avait compilé des vocabulaires autochtones à mesure que ses voyages et ses déplacements le mirent en rapport avec diverses tribus ; en 1839, il en fit parvenir 17 à Scouler, qui les publia l’année suivante.
Enfin libre de partir en congé, Tolmie quitta le fort Vancouver le 22 mars 1841. Il se rendit par voie de terre à Upper Fort Garry (Winnipeg) où il eut un entretien amical avec George Simpson* et discuta des langues indigènes avec James Evans*, l’auteur de l’alphabet syllabique cri. À son arrivée à York Factory le 4 juillet, on le fit aussitôt travailler à la préparation des fourrures destinées à être expédiées en Angleterre. Letitia Hargrave [Mactavish*] écrivit que « rien ne pouvait surpasser son zèle dans l’accomplissement de ses fonctions ».
Tolmie s’embarqua à York Factory au début de septembre et atteignit Londres à la mi-octobre. Son congé lui donna enfin l’occasion de passer un certain temps à Paris en mai et en juin 1842. Il étudia et fit des observations dans des hôpitaux et d’autres établissements, et prit part à de nombreuses discussions sur la phrénologie, qui retenait l’attention à la fois du public et du milieu médical et en laquelle il avait grandement confiance. Ses convictions religieuses et politiques étaient en train d’évoluer ; il devint en quelque sorte un universaliste ou unitarien et, en politique, il tendait vers des opinions radicales et inspirées de Robert Owen. Son journal, qu’il reprit à Paris après l’avoir abandonné en 1835, nous révèle qu’il eut des entretiens avec Louis-Joseph Papineau*.
Tolmie choisit de demeurer au service de la Hudson’s Bay Company et s’embarqua à Londres sur le Columbia, le 10 septembre 1842. Pendant son séjour en Angleterre, il avait appris l’espagnol dans l’espoir d’être envoyé au poste de la compagnie à Yerba Buena, dans la baie de San Francisco, mais, peu de temps après son arrivée au fort Vancouver en mai 1843, McLoughlin recevait des lettres lui ordonnant de le nommer plutôt au fort Nisqually. Le comité expliqua que, pendant le séjour de Tolmie à Londres, il avait eu « de nombreuses conversations avec lui au sujet de l’agriculture à laquelle il sembl[ait] s’être beaucoup intéressé ». Comme le laisse entendre cette lettre, le fort Nisqually s’était grandement transformé depuis le séjour de Tolmie en 1833. À l’origine, ce devait être un poste de commerce pour la région de Puget Sound et un port d’attache plus sûr que l’embouchure du Columbia pour les bateaux de la compagnie faisant du cabotage sur la côte. D’autres fonctions avaient été ajoutées aux premières. Au moment où, en 1838, le permis exclusif accordé à la Hudson’s Bay Company de faire du commerce à l’ouest des Rocheuses avait dû être renouvelé, le gouverneur et son comité avaient décidé qu’il fallait raffermir les droits britanniques sur le territoire entre le fleuve Columbia et le 49e parallèle. Une des mesures adoptées fut la création d’une entreprise connexe, la Puget’s Sound Agricultural Company, pour faire de l’agriculture au fort Nisqually et au portage de la rivière Cowlitz. L’expérience démontra qu’on pouvait faire de bonnes cultures à Cowlitz, mais que la région de Nisqually ne convenait qu’aux pâturages. On put, cependant, y faire l’élevage du bétail sur une grande échelle. En 1846, il y aurait eu à Nisqually 3 180 têtes de bétail, 8 312 moutons et près de 300 chevaux, et ces chiffres augmentèrent au cours des années.
Une deuxième mesure consista à favoriser l’immigration pour donner à cette région convoitée une population britannique. On recruta des immigrants dans la colonie de la Rivière-Rouge (Manitoba) et, en 1841, un groupe composé de 21 familles réunissant 116 personnes partit à destination du Columbia. Parmi celles-ci, 14 familles, comprenant 77 personnes, s’établirent sur une terre à proximité du fort Nisqually. L’expérience se révéla un échec. La Hudson’s Bay Company ne détenait pas de titre légal de propriété sur les terres et ne pouvait que proposer un plan de colonisation se réduisant à exploiter les fermes en utilisant le métayage ; il y avait des terres plus fertiles et plus intéressantes dans la vallée de la rivière Willamette (Oregon), au sud du Columbia. Tolmie assuma la direction du fort Nisqually, justement comme les derniers immigrants venus de la Rivière-Rouge partaient pour la vallée de la Willamette et au moment où il était désormais clair que l’affluence d’immigrants américains deviendrait bientôt si considérable qu’il était inutile de lutter contre elle.
Tolmie s’était rendu au fort Nisqually pour y jouer trois rôles, ceux d’officier de santé, de trafiquant avec les Indiens et d’administrateur de l’activité agricole de la Puget’s Sound Agricultural Company. Des questions d’ordre politique cependant compliquèrent bientôt sa situation. En 1843–1844, on avait constitué un gouvernement provisoire pour le district de Columbia, et les Américains revendiquaient énergiquement des droits sur toute la région côtière du nord jusqu’en Alaska. La Hudson’s Bay Company tomba d’accord avec le gouvernement provisoire, et Tolmie fut choisi en 1846 comme représentant des colons et des intérêts de la compagnie dans la région de Puget Sound. La même année, en vertu des clauses du traité de l’Oregon, le 49e parallèle devint frontière internationale. L’Oregon devint un territoire américain en 1848, et son premier gouverneur arriva en mars 1849.
Tolmie se trouva dans une position de plus en plus difficile. Bien que le traité déclarât garantir que les droits concernant « les fermes, les terres et les autres propriétés de toutes sortes dont la Puget’s Sound Agricultural Company était propriétaire » allaient être « confirmés », il devint bientôt évident que la population de la région, considérant la compagnie comme un monopole étranger, n’était pas disposée à accepter cette condition. La compagnie pouvait tout au plus espérer recevoir une indemnité pour les propriétés auxquelles elle serait obligée de renoncer. Des squatters ne tardèrent pas à empiéter sur les terres de la Hudson’s Bay Company au fort Nisqually, et Tolmie fut, des années durant, victime de tracasseries de tout genre, jusqu’à ce que les indemnités soient enfin payées en 1869. En 1855, les choses s’aggravèrent davantage à l’éclatement d’une guerre parmi les Indiens du Territoire de Washington (créé en 1853), le gouverneur poussant inconsidérément la cause de la colonisation. On demanda à Tolmie d’user de son influence considérable sur les Indiens pour protéger aussi bien la compagnie que les colons. Or, son succès même éveilla les soupçons ; certains se demandèrent si l’immunité relative dont jouissait la Hudson’s Bay Company n’était pas attribuable à une collusion entre les Britanniques et les Indiens.
Quand le gouverneur et son comité avaient ordonné à McLoughlin en 1843 de donner la direction du fort Nisqually à Tolmie, ils lui avaient aussi transmis des instructions pour que celui-ci fasse de la Puget’s Sound Agricultural Company un établissement distinct de la Hudson’s Bay Company elle-même. Tolmie pensa que ce changement ferait obstacle à son avancement au sein de la Hudson’s Bay Company et que ce serait les personnes au service de la compagnie mère qui bénéficieraient vraisemblablement des promotions. Le 31 mars 1847, il fut promu chef de poste, nomination qu’il attendait depuis longtemps. Huit ans plus tard, le 26 novembre 1855, il devint agent principal, grâce en grande partie à l’intervention de Simpson lui-même. En 1857, Tolmie retourna au service de la Hudson’s Bay Company au moment où il devint membre du conseil de direction du département de l’Oregon. L’ère de la compagnie en territoire américain était presque terminée, sinon révolue, et, en 1859, Tolmie déménagea à Victoria. En 1861, il fut nommé au sein du conseil de direction du département de Western et, à partir de novembre 1863, il en était devenu le plus ancien membre. Il avait été prévu qu’il quitterait officiellement la Hudson’s Bay Company le 31 mai 1871, mais il fut en congé depuis le 1er juin 1870.
Peu après le déménagement de Tolmie à Victoria, la compagnie lui demanda de se porter candidat à la chambre d’Assemblée de l’Île-de-Vancouver. Élu en janvier 1860, réélu en 1863, il resta député jusqu’à ce que la colonie de l’île se joigne à la Colombie-Britannique en 1866. De 1865 à 1869, il fut membre du premier bureau d’Éducation et, de 1872 à 1879, du premier bureau provincial d’Éducation. Il avait été chaud partisan de la Confédération ; lors d’une élection partielle en 1874, il fut élu au parlement provincial et réélu aux élections générales de 1875 mais, à l’occasion de sa défaite en 1878, il se retira de la vie publique. Il fut pendant toute sa vie l’apôtre de la tempérance et, à une époque où une telle prise de position était inhabituelle, il était favorable au droit de vote des femmes.
En 1852, deux ans après son mariage, Tolmie avait fait l’acquisition de quelques acres de terrain à l’Île-de-Vancouver, et, après être déménagé avec sa famille à Victoria en 1859, c’est dans sa ferme appelée Cloverdale qu’il fit bâtir sa grande maison de pierre, la première résidence privée de ce genre en Colombie-Britannique. La ferme compta finalement 1 100 acres, et Tolmie s’intéressa vivement à l’agriculture et importa du bétail de race. Ses enfants adoptèrent ses habitudes de vie active et sérieuse : son fils Simon se rappelait les leçons avec son père à cinq heures vingt du matin, une heure de marche jusqu’à Victoria, puis une journée normale dans une des écoles de la ville. Après la mort de sa femme en 1880, Tolmie devint en quelque sorte un solitaire. Exception faite du jour de Noël, il prenait tous ses repas seul dans sa bibliothèque.
L’intérêt que portait Tolmie à la botanique et aux vocabulaires indiens ne diminua pas pendant les dernières années de sa vie. Au moins huit plantes, dont il collectionnait le spécimen type, ont reçu son nom et il y en aurait davantage, n’eût été la coutume de reconnaître celui qui en faisait la classification plutôt que l’auteur de la découverte. En 1884, il publia en collaboration avec le docteur George Mercer Dawson*, de la Commission géologique du Canada, un recueil de vocabulaires indiens qui visait ni plus ni moins qu’à dresser la liste d’ « environ 211 mots d’un dialecte ou plus de chaque langue indienne parlée sur le versant du Pacifique, à partir du fleuve Columbia et vers le nord jusqu’à la rivière Tshilkat [Chilkat] et, plus loin, en Alaska ; et depuis les extrémités du littoral jusqu’à la principale ligne de faite des montagnes Rocheuses sur le continent ».
Hubert Howe Bancroft décrivit Tolmie en 1878 comme un homme « de taille quelque peu inférieure à la moyenne, corpulent et d’épaules larges [...] avec un front haut, des traits grossiers, des yeux ronds enfoncés, brillant sous des sourcils en broussailles, un gros nez vineux et rond ». Bien qu’il lui accorde moins de considération qu’à McLoughlin et à Douglas, John Semple Galbraith rend hommage à sa « remarquable capacité de supporter les contrariétés avec calme et courage, ce qui lui a mérité, malgré eux, l’admiration de ses détracteurs les plus hostiles ». On a remarqué avec justesse qu’il fut « un homme grave qui pouvait presque tout transformer en sérieux problèmes de conscience ». Ce fut cependant un employé assidu et tout à fait digne de la confiance des compagnies qui l’engagèrent, et un citoyen de première valeur.
Les papiers de William Fraser Tolmie sont déposés aux PABC, Add. mss 557. Ils comprennent des journaux personnels, qui ont été publiés sous le titre de The journals of William Fraser Tolmie, physician and fur trader (Vancouver, 1963), et une transcription, « History of Puget Sound and the northwest coast », qui constitue des notes autobiographiques écrites en réponse à des questions spécifiques de Hubert Howe Bancroft, dont l’original se trouve à la Bancroft Library, Univ. of California (Berkeley). Tolmie est l’auteur de : Canadian Pacific Railway routes ; the Bute Inlet and Esquimalt route no.6, and the Fraser valley and Burrard Inlet route no.2, compared as to the advantages afforded by each to the dominion and to the empire (Victoria, 1877) ; On utilization of the Indians of British Columbia (Victoria, 1885) ; et de Comparative vocabularies of the Indian tribes of British Columbia with a map illustrating distribution (Montréal, 1884), qu’il écrivit en collaboration avec George Mercer Dawson. Tolmie collabora également au glossaire de John Scouler, « Observations on the indigenous tribes of the N. W. coast of America », Royal Geographical Soc. of London, Journal (Londres), 11 (1841) : 215–251. Une lettre de Tolmie dans laquelle il prend la défense de la Hudson’s Bay Company est publiée dans l’Oregon Pioneer Assoc., Trans. of the annual re-union (Salem), 12 (1884) : 25–37. Les archives de la Puget’s Sound Agricultural Company se trouvent aux PAM, HBCA, F.8/1–F.26/1. Voir aussi : Testimonials ; Dr W. F. Tolmie ([Victoria], 1871) ; S. F. Tolmie, « My father : William Fraser Tolmie, 1812–1886 », BCHQ, 1 (1937) : 227–240 ; [George] Simpson, « Simpson to Tolmie », BCHQ, 1 (1937) : 241s. ; W. H. Stuart, « Some aspects of the life of William Fraser Tolmie » (thèse de m.a., Univ. of British Columbia, Vancouver, 1948) ; J. S. Galbraith, « Conflict on Puget Sound », Beaver, outfit 281 (mars 1951) : 18–22 ; The Hudson’s Bay Company as an imperial factor, 1821–1869 ([Toronto], 1957). [w. k. l.]
W. Kaye Lamb, « TOLMIE, WILLIAM FRASER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/tolmie_william_fraser_11F.html.
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Auteur de l'article: | W. Kaye Lamb |
Titre de l'article: | TOLMIE, WILLIAM FRASER |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |