TIBIERGE, agent de la Compagnie de la Pêche sédentaire de l’Acadie, auteur de plusieurs mémoires sur l’Acadie, circa 16951703.

Les détails biographiques à son sujet sont rares. La Compagnie de la Pêche sédentaire de l’Acadie avait réuni un certain nombre de marchands rochelois, dont Bergier*, propriétaire du navire Saint-Louis, qui fit enregistrer le 8 mai 1684 une concession de pêche sur la côte d’Acadie ; cependant, Tibierge ne semble pas être lui-même originaire de La Rochelle. Il séjourne en Acadie, comme agent de cette compagnie, au fort Saint-Joseph (Naxouat), à la rivière Saint-Jean, de juillet 1695 à juillet 1697. Il fait un voyage aux Mines (Grand-Pré, N.-É.) et à Beaubassin (Chignecto) à l’automne de 1698. Il se trouve encore en Acadie en 1703. Il doit à cette époque embarquer sur l’Éléphant, commandé par le sieur Petit, les marchandises que la compagnie, alors en difficulté, possède encore en Acadie. Celles-ci devront être remises à La Rochelle entre les mains du commissionnaire de la compagnie.

Tibierge est l’auteur de journaux et de mémoires sur l’Acadie ; les journaux couvrent la période 16951696, les mémoires sont postérieurs. Bon observateur des choses et des gens, il a laissé une description du fort Saint-Joseph et des travaux qui y furent exécutés par M. de Villebon [Robinau*] de 1696 à 1697, des notations au jour le jour sur les relations entre les principaux officiers et habitants, sur les relations entre Anglais, Français et Indiens et les menées de la France et de l’Angleterre à l’égard des Indiens. Élogieux à l’égard du père Louis-Pierre Thury*, il blâme la conduite des autres missionnaires qui, dit-il, délaissent la garnison, s’attachent à discréditer la compagnie auprès des habitants en prétendant qu’elle les exploite et favorisent le commerce avec les Anglais. Il insiste sur la nécessité d’interdire le commerce aux officiers, fût-ce en les dédommageant par des présents. Enfin il souhaite réduire les bénéfices de la compagnie pour que l’habitant y trouve son compte. Il préconise également l’envoi annuel d’un bâtiment qui partant d’Acadie se rendrait aux Antilles et approvisionnerait les îles en farines, pois, viandes salées, morue, huile de poisson, planches, madriers, soliveaux. Pour ce faire, la construction pour la compagnie d’un magasin à Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.) et d’un autre aux Mines serait nécessaire.

Le 21 mai 1698, Tibierge reçoit du roi une concession d’une lieue et demie de profondeur au Canada. Après 1703, nous perdons toute trace de ce personnage.

M.-A. Menier

AN, Col., B, 20, f.81v. ; 23, f.266v. ; Col., C11D, 3, ff.216ss.— Deux journaux et un mémoire de Tibierge ont été publiés dans Webster, Acadia, 141–155.

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M.-A. Menier, « TIBIERGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/tibierge_2F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
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