THOMSON, WILLIAM JAMES, artiste, né le 28 mai 1857 à Guelph, Haut-Canada, fils de Charles Thomson et de Catharine Stewart ; le 26 juin 1889, il épousa à Sarnia, Ontario, Jennie Leys (décédée le 7 octobre 1922), et ils eurent une fille et deux fils, dont l’un mourut enfant ; décédé le 28 avril 1927 à Toronto.
Le père de William James Thomson était ébéniste ; son métier les amena, lui-même et sa femme, à quitter l’Aberdeenshire, en Écosse, pour Guelph. La famille s’établit à Toronto en 1860. D’abord apprenti dans une maison de gravure, William James fréquenta de 1882 à 1886 l’Ontario School of Art, où il eut des leçons de William Cruikshank et de John Arthur Fraser*. À ses débuts, il put raffiner son art en gravant des vignettes d’immeubles pour de la papeterie commerciale et des annonces publicitaires. Il acquit de la souplesse et en vint à exécuter des eaux-fortes aussi nuancées que des toiles.
En 1884, Thomson participa à la fondation de l’Association of Canadian Etchers. L’exposition internationale d’estampes qu’elle monta l’année suivante fut un succès sur le plan artistique, mais un échec du point de vue commercial et, en plus, l’association cessa d’exister. Passionné de gravure, forme d’art initialement boudée par les sociétés artistiques en place, Thomson persévéra et forma avec d’autres la Toronto Art Students’ League en 1886. Il s’agissait de la première association au Canada à encourager les arts graphiques par des cours de dessin d’après modèle, des expositions et des publications annuelles. Thomson en était trésorier ; en 1890–1891, il en fut président. Par la suite, il appartint au Graphic Arts Club. Ce groupe fondé en 1903 stimula lui aussi l’intérêt pour l’estampe et contribua à ce que l’historienne d’art Rosemarie L. Tovell, en parlant de James D. Duncan* et d’autres artistes d’une période antérieure, a appelé le « renouveau de l’eau-forte au Canada ».
Les avantages de la collégialité et la saveur nationaliste que présentaient la Toronto Art Students’ League et le Graphic Arts Club plaisaient à Thomson, mais il était avant tout un artiste professionnel. De 1886 à 1888, il avait été graveur à la Rolph, Smith and Company. En 1890–1891, il exécuta, pour le Globe, des illustrations sur de grands procès et d’autres sujets – par exemple, en février 1891, des bateaux à patins qui glissaient dans la baie de Toronto, des taudis du quartier appelé « the Ward » ainsi que des activités tenues par des clubs et des gymnastes au St Andrew’s Institute. En général, il était pigiste ; pendant un temps, son atelier se trouva à côté de celui de la Toronto Art Students’ League dans les immeubles de la Banque impériale. Son milieu familial était propice à la pratique de son art. Pendant plusieurs années avant de mourir en 1894, son père fournit de l’érable et du buis pour la confection de planches de gravure. De 1900 à 1913, William James Thomson dirigea la Thomson Engraving Company. L’entreprise, où étaient employés ses jeunes frères James Stewart et David Francis, faisait aussi de la photogravure.
À compter de 1910, Thomson connut une grande renommée. On put voir certaines de ses gravures au Winnipeg Museum of Fine Arts et à l’Exposition nationale canadienne. Des connaisseurs – entre autres sir Byron Edmund Walker et James Mavor – s’intéressèrent à lui. L’Art Museum of Toronto et la Galerie nationale du Canada achetèrent des œuvres de sa main. En raison de ses talents en gravure sur bois dur, acier et cuivre, Thomson était un instructeur et un illustrateur très en demande. À ce double titre, il voyagea beaucoup aux États-Unis et au Canada ; une pointe sèche de 1913, Fisherman’s harvest, présente une scène qui se situe à Vancouver. Thomson demeurerait prolifique jusqu’à son décès. Fidèle à la devise de la Toronto Art Students’ League (Non clamor sed amor), il réalisa une bonne partie de ses créations pour l’amour de l’art, prêtant ses talents en échange de pièces d’autres artistes et donnant des conseils aux jeunes. En 1916, il fut le président fondateur de la Society of Canadian Painter-Etchers. C’était un poste plutôt honorifique puisque, dans les dix dernières années de sa vie, il travailla beaucoup à Philadelphie.
Pendant la Première Guerre mondiale, William James Thomson donna un certain nombre de ses planches pour la production de munitions ; une partie de son œuvre a donc disparu. En 1926, il fit don de sa bibliothèque à l’Arts and Letters Club de Toronto. Dans cette ville, il appartenait aussi à la franc-maçonnerie et au Caer Howell Bowling Club. Venu rendre visite à son fils en 1927, il tomba malade et mourut au Toronto General Hospital. Le « doyen des aquafortistes canadiens », comme l’appelait le Globe, fut inhumé aux côtés de sa femme au cimetière Mount Pleasant.
Le petit-fils de William James Thomson, William D. Thomson, de Bath, en Ontario, possède une collection de papiers et d’œuvres d’art du sujet. Des exemples du travail de ce dernier ont paru dans les éditions du 7, du 21 et du 28 févr. 1891 du Globe.
AO, RG 22-305, nº 10132 ; RG 80-5-0-187, nº 6199.— Globe, 30 avril 1927.— Annuaire, Toronto, 1884–1923.— W. G. Colgate, The Toronto Art Students’ League, 1886–1904 (Toronto, 1954).— Dict. of Toronto printers (Hulse).— The encyclopedia of Canada, W. S. Wallace, édit. (6 vol., Toronto, [1948]), 6.— J. R. Harper, Early painters and engravers in Canada (Toronto, 1970).— Soc. of Canadian Painter-Etchers, William J. Thomson, Canada, engraver, 1857–1927 [...] (Toronto, 1930).— R. L. Tovell, A new class of art : the artist’s print in Canadian art, 1877–1920 (Ottawa, 1996).
Andrew Thomson, « THOMSON, WILLIAM JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/thomson_william_james_15F.html.
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Auteur de l'article: | Andrew Thomson |
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Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
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