THOMPSON, RICHARD ROWLAND, soldat, né en 1877 à Cork (république d’Irlande), benjamin des huit enfants de Samuel Malenoir Thompson, boulanger, et de Sarah Ring ; le 25 juin 1904, il épousa au Cap (Afrique du Sud) Bertha Alexander, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 6 avril 1908 à Buffalo, New York.
Richard Rowland Thompson termina ses études secondaires en 1892 à la Model School de Cork. De 1895 à 1897, il prépara un diplôme de médecine au Queen’s College de la même ville. Apparemment, il adorait jouer au football mais ne se souciait pas du tout de ses études. Rien n’indique qu’il se soit présenté à un seul examen, et les autorités du collège parlaient de sa « très faible assiduité » aux cours.
Au sortir de l’université, Thompson immigra au Canada, et lorsque la guerre des Boers éclata, en 1899, il vivait à Ottawa. Ce méthodiste de Cork avait été profondément influencé par Rudyard Kipling, et la cause de l’impérialisme britannique lui tenait particulièrement à cœur. Il s’empressa donc de se porter volontaire comme aide du service de santé auprès du 2nd batallion (Spécial Service) du Royal Canadian Régiment of Infantry, qui partit pour l’Afrique du Sud en novembre 1899.
Le régiment combattit pour la première fois à Paardeberg (Perdeberg) du 18 au 27 février 1900. En cette occasion, Thompson se signala par le courage avec lequel il porta assistance à ses camarades. Le 18, il resta sept heures en terrain découvert, à comprimer une veine jugulaire du simple soldat James L. H. Bradshaw pour éviter l’hémorragie. Neuf jours plus tard, il franchit une distance de 200 verges sous un feu nourri afin d’atteindre un blessé, puis, découvrant que le soldat était mort, il brava de nouveau le tir ennemi pour regagner sa position.
Les supérieurs de Thompson recommandèrent qu’il soit décoré de la croix de Victoria, mais cet honneur lui fut refusé. À la place, il fut le seul soldat du Canada à recevoir une décoration qui, sans être aussi prestigieuse, était quand même exceptionnelle : l’écharpe de la reine. En effet, Sa Majesté la reine Victoria avait décidé d’honorer quatre des plus braves soldats coloniaux qui participaient à la guerre en leur remettant des écharpes qu’elle avait elle-même dessinées et confectionnées au crochet (quatre autres furent remises par la suite à des soldats britanniques). Thompson reçut également la Queen’s South Africa War Medal à trois agrafes.
En octobre 1900, il revint au Canada à cause des complications résultant d’une insolation. Il retourna en Afrique du Sud l’année suivante à titre de lieutenant de la South African Constabulary, fonction qu’il exerça moins d’un an avant d’accepter un emploi à la DeBeers Consolidated Mines à Kimberley. Au Cap, il épousa Bertha Alexander, dont il avait fait la connaissance au Canada en 1898 et qui l’avait rejoint en Afrique du Sud. Thompson ne travailla pas longtemps non plus pour la compagnie minière. Lorsqu’une crise d’appendicite l’emporta, en 1908, il se trouvait à Buffalo, dans l’État de New York.
Les obsèques de Richard Rowland Thompson furent célébrées à Ottawa en présence du 43rd Régiment (Duke of Cornwall’s Own Rifles). Inhumé à Chelsea, au Québec, il tomba ensuite dans un oubli quasi total jusqu’à la parution d’un article dans l’Ottawa Journal en 1965. Puis, le 24 mai 1965, au cours d’une cérémonie spéciale sur la colline du Parlement, un de ses neveux irlandais de Cork, Samuel F. Thompson, remit au gouverneur général Georges-Philéas Vanier*, à l’intention du peuple canadien, l’écharpe kaki qui commémore la bravoure de ce soldat.
De l’information supplémentaire sur la famille a été gracieusement fournie par le neveu de Thompson, Samuel F. Thompson, maintenant de Dublin, dans une lettre à l’auteur datée du 2 mai 1989 et lors d’une rencontre à Dublin le 26 juillet de la même année. La correspondance de Richard Thompson à son frère William, et les documents concernant ses médailles sont en possession de M. Thompson, mais on en trouve des photocopies aux AN, MG 30, E112, ainsi qu’une copie du programme de la cérémonie de rapatriation. L’écharpe de la reine décernée à Richard Thompson se trouve maintenant au Musée canadien de la Guerre, Ottawa ; une photographie de la décoration figure sur la couverture de Military Collectors’ Club of Canada, Journal ([Toronto]), édition 149 (1987). [g. s. m.]
AN, RG 38, 104.— Ottawa Citizen, 7 avril 1908.—Ottawa Journal, 20 mars 1965, cahier du samedi.— Ottawa Valley Journal (Ottawa), 22 mai 1904.— W. S. Evans, The Canadian contingents and Canadian imperialism : a story and a study (Toronto, 1901), 233–234.— Fred Gaffen, « The Queen’s Scarf : myths and reality », Military Collectors’ Club of Canada, Journal, edition 149 : 47–49.— Louis Mackay, « Forgotten soldier », Sentinel (Ottawa), 22 (1986), no 6 : 10–11.— E. S. [MacQueen] MacLeod, For the flag ; or, lays and incidents of the South African war (Charlottetown, 1901), 118.— Thomas Pakenham, The Boer War (Londres, 1979), 299–342,— Quarryman (Cork, [république d’Irlande]), 2 (1915) : 109.
Graeme S. Mount, « THOMPSON, RICHARD ROWLAND », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/thompson_richard_rowland_13F.html.
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Auteur de l'article: | Graeme S. Mount |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
Année de la révision: | 1994 |
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