TAYLOR, WILLIAM, ministre presbytérien, né le 18 mars 1803 à Dennie (Denny), en Écosse, décédé à Portland, Maine, le 5 septembre 1876.
William Taylor fit ses études à Glasgow sans toutefois obtenir de grade universitaire. Il est possible qu’il ait étudié la théologie avec un membre éminent du clergé comme c’était la coutume dans l’Église de la Sécession. Il avait été attiré par la ferveur de cette Église bien que ses parents eussent été membres de l’Église d’Écosse. Il fut autorisé à prêcher en 1827 et fut ordonné en 1831. Jusqu’à son départ pour le Canada en 1833, il exerça son ministère à la chapelle dissidente de Peebles.
En juillet 1833, il fut installé pasteur de la congrégation de l’Église de la Sécession de Montréal, « la petite congrégation dans le petit Dublin [rue Lagauchetière] ». Cette congrégation, sous le nom d’Erskine (1864) et située dans un nouvel emplacement (1866), demeura sous la direction de William Taylor jusqu’à sa mort. Hébraïsant et helléniste distingué, Taylor était en même temps un pasteur zélé ; il se dévoua pour les causes sociales et charitables de la communauté protestante de Montréal. Il fut un ardent apôtre de la tempérance et fut le premier rédacteur en chef du Canada Temperance Advocate qu’imprimait John C. Becket. C’est sur les instances de James Court et de John Dougall* qu’il accepta cette charge de rédacteur en chef ; il ne la conserva d’ailleurs qu’un an et fut remplacé par John Dougall. Avec Court et Dougall, Taylor travailla en étroite collaboration avec la Société missionnaire canadienne-française. Le travail qu’il accomplit auprès des réfugiés noirs est sans doute à l’origine du doctorat en théologie que lui décerna, à titre honorifique, le Franklin College d’Ohio dont la position abolitionniste était notoire ; cet établissement a disparu depuis.
Taylor travailla à l’union des Églises canadiennes qui adhéraient aux normes de Westminster, c’est-à-dire à la doctrine et à la discipline presbytériennes ; il avait foi en l’union éventuelle de toutes les sectes protestantes. Il était un orateur de talent et un conciliateur habile, d’où sa grande efficacité dans les assemblées religieuses ou dans de plus petites réunions. Après la première grande fusion de 1861, Taylor fut nommé modérateur de la nouvelle Église presbytérienne du Canada qui était formée principalement de l’Église de la Sécession et de l’Église libre. Ce n’est qu’après la Confédération que ses démarches auprès des congrégations rattachées à l’Église d’Écosse furent couronnées de succès. Le sentiment national et l’exemple vivant qu’offrait l’union presbytérienne dans les provinces maritimes émoussèrent l’opposition. En 1875, il eut la satisfaction d’assister à la formation de l’Église presbytérienne au Canada, la seule pour tout le dominion.
Taylor était en faveur de la coopération entre les protestants des différentes Églises ; il fut l’un des fondateurs de l’Evangelical Alliance, de la Montreal Ministerial Association et de la Société missionnaire canadienne-française (8 avril 1839). En 1839, il fut délégué par cette dernière et visita l’Angleterre et les communautés protestantes de France à la recherche d’une aide pécuniaire et d’hommes de bonne volonté ; sa tournée fut couronnée de succès. Il fut secrétaire de la société et, de 1870 à 1874, son troisième président. Le côté militant de son protestantisme est mis en lumière par le titre d’un de ses sermons, publié en 1876 sous forme de brochure avec l’autorisation du consistoire de Montréal-Ottawa : The Pope, the Man of Sin.
Taylor mourut au cours de vacances passées à Portland, dans le Maine. Sa femme, Mary Hamilton, était déjà décédée mais trois fils lui survécurent.
Erskine and American United Church (Montréal), Erskine Church Records, 1833–1876.— McLennan Library (McGill University, Montréal), James Court, Journal of the committee of the French Canadian Missionary Society, 1839–1840.— Annual report of the French Canadian Missionary Society (Montréal), 1842–1878.— Campbell, Hist. of the Scotch Presbyterian Church.— In memoriam, the Rev. William Taylor, D.D. (Montréal, 1876).— E. A. McDougall, History of the Presbyterian Church in western Lower Canada, 1815–1843 (thèse de ph.d., McGill University, 1969), 13, 354.— Guy Tombs, One hundred years of Erskine Church, Montreal, 1833–1933 (Montréal, 1934).
John Irwin Cooper, « TAYLOR, WILLIAM (1803-1876) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/taylor_william_1803_1876_10F.html.
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Auteur de l'article: | John Irwin Cooper |
Titre de l'article: | TAYLOR, WILLIAM (1803-1876) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
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