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SWAN, ANNA HAINING (Bates), géante, née le 7 août 1846 à Mill Brook, dans le comté de Colchester, Nouvelle-Écosse, l’un des 13 enfants d’Alexander Swan et d’Ann Graham ; le 17 juin 1871, elle épousa Martin Van Buren Bates, connu sous le nom de « géant du Kentucky » ; décédée le 5 août 1888 à Seville, Ohio.
Le père d’Anna Haining Swan avait quitté Dumfries, en Écosse, pour immigrer en Nouvelle-Écosse ; sa mère, née en Nouvelle-Écosse, appartenait à une famille originaire des Orcades. Les parents d’Anna et les autres enfants de la famille étaient de taille normale, comme elle-même l’était à sa naissance. Mais à l’âge de cinq ans, Anna, l’« enfant géante », mesurait 4 pieds 8 pouces et pesait plus de 100 livres ; à 22 ans, elle atteignait 7 pieds et demi et pesait 350 livres.
Lorsqu’il entendit parler de la géante de la Nouvelle-Écosse, en 1862, l’Américain Phineas Taylor Barnum, grand entrepreneur de spectacles de foire, envoya un agent à New Annan, où vivait alors la jeune fille qui était âgée de 16 ans, afin de la faire venir à New York en compagnie de sa mère. En plus de la perspective alléchante de toucher $1 000 par mois en se produisant à l’American Museum, à Broadway, Anna se vit offrir la possibilité de poursuivre ses études comme elle le souhaitait, car Barnum lui fournit un précepteur qui devait lui donner trois heures de leçons par jour durant trois ans. Elle étudia également l’art vocal et le piano. Barnum présentait Anna comme étant la plus grande fille du monde, mesurant 8 pieds 1 pouce ; portant un costume fait de 100 verges de satin et de 50 verges de dentelles, elle était accompagnée, pour l’effet de contraste, par le commodore George Washington Morrison Nutt qui mesurait 29 pouces et pesait 24 livres. Anna Swan était la seule géante du monde à cette époque et elle attirait d’innombrables curieux avec lesquels elle aimait parler. Elle était « une fille intelligente et pas laide du tout, nota Barnum, et durant la longue période où elle fut [son] employée, des milliers de personnes vinrent la voir ».
Le 13 juillet 1865, Anna Swan faillit être brûlée vive lorsque le feu détruisit le musée de Barnum. L’escalier était en flammes et, à cause de sa corpulence, elle ne pouvait s’échapper par une fenêtre. Les employés du musée trouvèrent un treuil dans les environs, enfoncèrent le mur autour d’une fenêtre du troisième étage et firent descendre la géante au moyen d’un palan et d’un câble retenu par 18 hommes. Elle alla se reposer à New Annan, mais retourna à New York peu après pour travailler au nouveau musée de Barnum, lequel fut également détruit par le feu en mars 1868. Cet été-là, Anna se rendit dans sa famille et donna des spectacles en Nouvelle-Écosse avant de regagner les États-Unis où elle fit une tournée.
En 1871, alors qu’elle traversait l’Atlantique pour aller se produire en Europe, Anna rencontra Martin Van Buren Bates, le géant du Kentucky, que l’on présentait comme mesurant 7 pieds 8 pouces et pesant 470 livres, alors que sa taille réelle était de 7 pieds 2 pouces et demi. Au cours du voyage, ils s’éprirent l’un de l’autre et annoncèrent leurs fiançailles. Ils se marièrent le 17 juin à l’église St Martin-in-the-Fields, à Londres. Après une brève lune de miel, ils revinrent à Londres où ils donnèrent des spectacles de commande en présence de la reine Victoria et du prince de Galles. Martin et Anna étaient présentés comme « le plus grand couple du monde » et ils parcoururent ensemble l’Europe durant 14 mois. Ils rapportèrent chez eux plusieurs cadeaux de valeur, y compris une montre en or offerte à Anna par la reine Victoria.
Bates acheta une ferme près de Seville, dans l’Ohio, où il fit l’élevage de percherons et de bovins shorthorns. Il construisit une maison dont les plafonds avaient 14 pieds de hauteur et les portes 8 pieds et demi, et il fit faire des meubles à la mesure de leur taille prodigieuse. Durant l’été, les deux géants partaient en voyage avec le cirque W. W. Cole.
« Le plus grand couple du monde » eut deux enfants. À Londres, le 19 mai 1872, Anna Swan Bates mit au monde une fille qui mourut à la naissance ; on dit qu’elle mesurait 27 pouces et pesait environ 18 livres. À sa maison de Seville, le 18 janvier 1879, elle donna le jour à un garçon ; mesurant 30 pouces et pesant 23 livres et trois quarts, il avait un tour de poitrine de 16 pouces, un tour de tête de 19 pouces et des pieds longs de 5 pouces et demi ; il ne vécut que 11 heures en dépit des soins de deux médecins.
Anna Swan mourut de consomption en 1888, laissant des biens estimés à $40 000. Une partie de ses vêtements et de ses bijoux furent distribués aux membres de sa famille. Grâce à la générosité des descendants, certains de ces articles peuvent être vus au Sunrise Trail Museum de Tatamagouche, en Nouvelle-Écosse, près de son village natal de Mill Brook.
Certains renseignements concernant Anna Haining Swan Bates nous ont été fournis par MM. Leonard Swan et R. L. Carruthers du Sunrise Trail Museum (Tatamagouche, N.-É.). [p.r.b.]
Arch. privées, Seldon Swan (Middleton, N.-É.), Bible de la famille Swan.— Medina County Probate Court (Medina, Ohio), Record of deaths, no 3 644, 10 juin 1889.— Halifax Herald, 7 juin 1894.— Illustrated London News, 24 juin 1871.— Novascotian, 24 mars, 14 juill. 1851, 13 juill. 1871, 18 août 1888.— Presbyterian Witness (Halifax), 22 févr. 1879.— P. T. Barnum, Struggles and triumphs ; or, forty years’ recollections of P. T. Barnum (New York, 1930), 414s.— P. R. Blakeley, Nova Scotia’s two remarkable giants (Windsor, N.-É., 1970), 7–22.— Irving Wallace, The fabulous showman ; the life and times of P. T. Barnum (New York, 1959), 115, 141, 230s., 269.— P. R. Blakeley, « Anna Swan, Nova Scotia’s giantess », Atlantic Advocate (Fredericton), 47 (1956–1957), no 10 : 35–38.— Mary Burrows, « Anna Swan : Nova Scotia’s famed giantess », Chatelaine (Montréal), 39 (1966), no 12 : 38s., 91–95.
Phyllis R. Blakeley, « SWAN, ANNA HAINING (Bates) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/swan_anna_haining_11F.html.
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Auteur de l'article: | Phyllis R. Blakeley |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |