STUTSMAN, ENOS, avocat, membre de la législature, agent des terres et du trésor, né le 14 février 1826 dans la région du comté actuel de Fayette dans l’Indiana, fils de Nicholas Stutsman, décédé le 24 janvier 1874 à Pembina, dans le Dakota du Nord.

Enos Stutsman était d’origine allemande : son grand-père, Jacob, avait quitté l’Allemagne pour la Pennsylvanie en 1728. Il fit ses études dans l’Illinois, là où se trouve aujourd’hui le comté de Coles. Il enseigna de 17 à 21 ans, puis étudia le droit et fut admis au barreau en 1851. Pendant les années 50, en plus d’exercer le droit, Stutsman se fit agent immobilier à Des Moines et à Sioux City et il participa activement à la politique sous la bannière démocrate. En 1858, il alla habiter Yankton dans le territoire du Dakota afin de surveiller, pour le compte de la Yankton Land and Town Company, le tracé de l’emplacement d’une ville. Il fit partie, de 1862 à 1873, de la législature du territoire du Dakota, représentant successivement les districts de Yankton et de Pembina. En 1866 il fut nommé agent du trésor des États-Unis ; à partir de ce moment-là, il partagea son temps entre Yankton et Pembina où se trouvait, à cette époque, le seul bureau de douane dans tout le territoire du Dakota. Il devint agent des terres pour le gouvernement quatre ans plus tard.

Durant les troubles de 1869–1870 dans la Rivière-Rouge, un groupe d’Américains, dont faisait partie Stutsman, s’employa activement, à Pembina et à Fort Garry (Winnipeg), à promouvoir l’annexion de la colonie de la Rivière-Rouge aux États-Unis. Le professeur W. L. Morton a émis l’opinion que les intrigues de Stutsman avaient directement pour but d’obtenir l’intervention américaine dans l’agitation de la Rivière-Rouge et l’établissement d’une garnison militaire à Pembina, ce qui aurait favorisé la spéculation qu’il faisait sur les terrains de cette région. Alexander Begg* relate dans son journal les nombreuses visites qu’à cette époque Stutsman fit dans la colonie de la Rivière-Rouge et à Louis Riel*. Avec d’autres Américains, il fut facilement reçu par Riel aux premiers jours de l’agitation politique et il essaya de gagner le chef métis à l’idée d’une union avec les États-Unis. Il semble généralement admis maintenant que, malgré les craintes qu’il éprouvait pour les droits de son peuple advenant le rattachement de la Rivière-Rouge au Canada, Riel n’a jamais sérieusement envisagé l’annexion. Stutsman était aussi comme Joseph Rolette au nombre des « correspondants » qui transmettaient de Pembina au St Paul Daily Press des récits défigurés des événements se déroulant dans la Rivière-Rouge en 1869 et 1870. Or ce journal était, pour les journaux canadiens, la principale source de renseignements sur la rébellion en cours.

Stutsman, personnage étrange de la frontière du Dakota, était un homme curieux sinon misérable, étant né presque sans jambes. Toute sa vie, il utilisa des béquilles mais, apparemment, il pouvait se déplacer seul d’un bout à l’autre de la région, en voiture ou à cheval. Il mourut célibataire, et on l’enterra à Sioux City dans l’Iowa.

Hartwell Bowsfield

Begg’s Red River journal (Morton).— Stanley, Louis Riel.— G. W. Kingsbury, Enos Stutsman, Collections of the State Historical Society of North Dakota, I (1906) : 350354.

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Hartwell Bowsfield, « STUTSMAN, ENOS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/stutsman_enos_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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