STUART, GEORGE OKILL, ministre de l’Église d’Angleterre, né le 29 juin 1776 à Fort Hunter (près d’Amsterdam, New York), l’aîné des huit enfants du révérend John Stuart* et de Jane Okill, décédé le 5 octobre 1862, à Kingston, Haut-Canada.

La famille de George Okill Stuart qui était loyaliste vint au Canada en 1781 et s’établit à Montréal. Il commença vraisemblablement ses études à l’école de son père. John Stuart déménagea à Kingston en tant que missionnaire en 1785 et y fonda une nouvelle école où George continua ses études pendant quelques années. George entra à l’Union College à Schenectady, New York, en 1789 ou 1790, puis il fréquenta King’s College à Windsor, Nouvelle-Écosse. Le fondateur du collège en 1789, l’évêque Charles Inglis*, considérait Stuart comme un étudiant assidu. Pour des raisons financières, le séjour de Stuart à King’s College dut être écourté, et il partit en 1794 pour devenir surveillant d’étude dans une école secondaire de Québec. En 1795, il retourna à Kingston où il ouvrit une école en août de la même année. Son désir de poursuivre ses études s’était avivé, et, en 1798, il entra à Harvard College qui lui décerna un baccalauréat ès arts en 1801.

Stuart quitta en fait Harvard en 1800 pour être ordonné diacre par l’évêque de Québec, Jacob Mountain*, le 7 juin de cette année, et il fut ordonné prêtre le 22 août 1801. Il reçut sa première affectation à York (Toronto), en 1801, comme missionnaire de la Society for the Propagation of the Gospel. Il remplaça son père comme aumônier du Conseil législatif avant d’être nommé lui-même à cette charge. En 1807, il entra en fonction à York dans une nouvelle église en bois qui fut achevée finalement en 1809. Déjà au courant du problème que posait la mise sur pied de nouvelles écoles sans grand secours du gouvernement, Stuart avait ouvert une école à York ; lorsque cette dernière devint la Home District Grammar School en 1807, il en fut le premier directeur et le gouvernement lui versa un petit traitement. Stuart appliqua le système scolaire de Joseph Lancaster selon lequel des élèves choisis parmi les grands remplissaient la tâche de moniteurs et assuraient l’instruction des plus jeunes. Dans ce système, le nombre des élèves n’était limité que par les capacités et la volonté des candidats, et la méthode d’enseignement rendait les frais de scolarité peu élevés.

En 1812, Stuart quitta York pour succéder à son père à Kingston. Il fut lui-même remplacé comme pasteur à York et comme directeur de l’école secondaire par John Strachan, qui avait espéré tout d’abord obtenir le poste à Kingston. Lorsque Stuart fut affecté à Kingston il devint également le représentant officiel de l’évêque au Haut-Canada qui l’autorisa à agir en son nom et, lorsque nécessaire, comme son représentant juridique. En 1821 il devint archidiacre d’York ; lorsque l’archidiaconé fut divisé en 1827 il fut nommé archidiacre de Kingston et Strachan archidiacre d’York. Stuart conserva ce poste à Kingston après la création du diocèse de Toronto en 1839. King’s College, à Windsor, lui conféra un doctorat honorifique en droit civil en 1827.

L’archidiaconé de Stuart s’étendait de Newcastle à l’ouest jusqu’à la frontière de l’est de la province, et ses fonctions à Kingston comprirent pendant un certain temps l’aumônerie des Agniers de Tyendinaga. Il contribua également à instaurer des paroisses dans l’est du Haut-Canada, comme celles de Brockville, Augusta et Prescott, aussi bien qu’au centre de son district. À Kingston, il surveilla la construction de l’église St George qui fut consacrée par l’évêque Charles James Stewart* en 1828. Stuart encouragea et apporta son aide à la formation de nombreux aspirants aux ordres. Il recherchait essentiellement des hommes nés au Canada à une époque où l’on avait grandement besoin de ministres pour les nouvelles paroisses. Il resta missionnaire de la Society for the Propagation of the Gospel jusqu’en 1857, servit activement dans la Church Society du diocèse de Toronto et participa aux affaires du synode. Il fut également l’un des premiers membres du conseil de Trinity College en 1851.

Dans sa vie privée, Stuart était un homme tranquille, mais qui pouvait être incité à agir avec détermination. Aux yeux de John Strachan, qui devint son évêque après 1839, c’était un homme qu’il fallait « traiter avec respect et délicatesse ». En 1845, Strachan l’exhortait à confier davantage de ses fonctions paroissiales à son assistant, William Macaulay Herchmer, et à réfléchir sur « la bienséance d’agir ainsi que le faisaient les archidiacres en [Angleterre] et de visiter de temps à autre un ou plusieurs des districts qui constitu[aient] l’archidiaconé ». Quand le diocèse d’Ontario fut créé en 1862, Stuart en fut nommé le premier doyen par l’évêque John Travers Lewis*. Stuart mourut en octobre de la même année à l’âge de 86 ans.

En 1803 Stuart avait épousé Lucy Brooks, fille unique de John Brooks, de Bedford, Massachusetts, qui devint plus tard gouverneur de cet état, et ils eurent deux fils et deux filles. Seul le fils aîné, qui s’appelait également George Okill*, atteignit la maturité ; il devint maire de Québec et juge de la Cour de vice-amirauté de la ville. Lucy mourut en 1813 et Stuart épousa en secondes noces en 1816 Ann Ellice Robison (ou Robinson) de Portland, Maine, qui mourut en 1856. Il n’y eut pas d’enfant de ce mariage.

A. T. Anderson

Anglican Church of Can., Diocese of Ontario, Synod Archives (Kingston, Ont.), George Okill Stuart letters, 1789–1862.— MTCL, G. O. Stuart, Account-book recording names of pupils and fees received at the Home District Grammar School at York, 1807–1811.— PAO, Strachan (John) papers.— Rev. G. O’Kill Stuart’s register at St. Johns, OH, I (1899) : 18.— Town of York, 1793–1815 (Firth).— A. J. Anderson, The Anglican churches of Kingston (Kingston, Ont., 1963).— A. N. Bethune, Memoir of the Right Reverend John Strachan, D.D., LL.D., first bishop of Toronto (Toronto et Londres, 1870).— J. K. McMorine, Early history of the Anglican Church in Kingston, OH, VIII (1907) : 90–102.— A. H. Young, The Rev’d George Okill Stuart, M.A., LL.D. (second rector of York and Kingston), OH, XXI V (1927) : 512–534.

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A. T. Anderson, « STUART, GEORGE OKILL (1776-1862) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/stuart_george_okill_1776_1862_9F.html.

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Auteur de l'article:    A. T. Anderson
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    1 décembre 2024