STEVENSON, JAMES, fonctionnaire, officier de milice, banquier et auteur, né le 21 mai 1813 à Leith, Écosse, fils de James Stevenson ; le 6 janvier 1847, il épousa à Perth, Haut-Canada, Harriet Harris, fille du révérend Michael Harris, et ils eurent au moins deux filles ; décédé le 10 décembre 1894 à Québec et inhumé deux jours plus tard au cimetière Mount Hermon, à Sillery.
Après avoir reçu une instruction élémentaire, dans sa ville natale, James Stevenson se rendit à Édimbourg, où il continua d’étudier. Son désir de devenir correspondant étranger l’incita ensuite à poursuivre ses études en France puis en Allemagne, notamment à l’université de Bonn. Vers 1835, il entra au service d’une firme londonienne à laquelle son père était associé. En 1836, il décida de suivre celui-ci qui avait obtenu un poste important au département des Terres de la couronne du Haut-Canada.
Peu après son arrivée à York (Toronto), Stevenson se vit offrir la fonction de sous-secrétaire dans le bureau privé du lieutenant-gouverneur de la province du Haut-Canada, sir Francis Bond Head*. À l’occasion des troubles de 1837–1838, il se porta volontaire dans la milice, et son régiment fut envoyé à Bytown (Ottawa) afin de surveiller des travaux militaires reliés au canal Rideau. Durant l’année 1838, Stevenson quitta la vie militaire et se chercha du travail. Au printemps de 1839, il entrait au bureau du commissaire des Terres de la couronne à Québec, ce qui allait lui permettre d’être fréquemment en contact avec des marchands de bois et des banquiers de la ville.
À cette époque, les administrateurs de la Banque de Montréal étudiaient la possibilité d’ouvrir une agence bancaire à Bytown, qui était en train de devenir un centre important pour le commerce du bois. Cette agence fournirait sur place des services bancaires aux marchands de bois de Montréal, de Québec et d’ailleurs. Fortement recommandé par Benjamin Holmes*, caissier (directeur général) de la Banque de Montréal, et par Alexander Simpson, caissier de la succursale de la Banque de Montréal à Québec, Stevenson obtint en 1842 la fonction de directeur de la nouvelle succursale de la banque montréalaise dans l’Outaouais. L’année suivante, on le muta à la succursale de Brockville, dans le Haut-Canada. Pendant son séjour dans cette ville, Stevenson se maria. Par la suite, il passa aux succursales de Hamilton (1850–1853) et de Toronto (1853–1856) avant de venir assumer la responsabilité de celle de Québec.
Durant l’année 1863–1864, la Banque de Québec connut plusieurs changements au sein de son conseil d’administration, et le caissier William Dunn remit sa démission. En 1864, Stevenson faisait de même à la Banque de Montréal. Il accepta en janvier 1865 la fonction de caissier à la Banque de Québec, fonction qu’il conserverait jusqu’en 1894. À son arrivée à la banque québécoise, cet établissement possédait un capital versé de moins de 1,5 million de dollars, une circulation de papier-monnaie qui atteignait les 384 000 $ pour un actif et un passif légèrement inférieurs à 3 millions de dollars chacun. À sa mort, grâce à l’excellente réputation de la banque et à la grande influence que possédait Stevenson dans le milieu des affaires, le capital versé était passé à 2,5 millions de dollars, la circulation se chiffrait à 654 630 $ et l’actif et le passif à près de 11 millions de dollars chacun. En 1893, Stevenson avait refusé en raison de son âge la présidence de l’Association des banquiers canadiens, mais il accepta l’année suivante la présidence honoraire.
En dehors de ses occupations professionnelles, Stevenson œuvra dans diverses sociétés. Il fut trésorier du Canadian Institute à Toronto en 1854–1855, secrétaire du conseil puis vice-président de la Société littéraire et historique de Québec en 1874–1876 et enfin président de 1876 à 1878. Il prononça des conférences et publia plusieurs écrits détaillés sous les auspices de cette société. Du côté des lettres, son goût était diversifié et, avec l’histoire, les biographies et les belles-lettres l’intéressaient au plus haut point. Il avait aussi un penchant prononcé pour la philosophie et les sciences abstraites.
Stevenson était également un artiste. Il pouvait peindre et il appréciait les gravures de qualité. Sa collection prouvait d’ailleurs son goût raffiné. Dans ses moments de loisir, il pratiquait aussi le golf : en 1874, il fut l’un de ceux qui introduisirent ce sport sur les plaines d’Abraham. Membre du Québec Golf Club, il joua à plusieurs reprises avec son vieil ami Charles Farquharson Smith, directeur de la succursale québécoise de la Banque de l’Amérique septentrionale britannique.
James Stevenson fut un véritable ami pour ses connaissances et un compagnon stimulant. Ceux qui le côtoyèrent ne furent jamais désappointés. Il avait un excellent jugement et, s’il n’entrait pas dans un projet, les événements prouvaient qu’il avait eu raison. Homme très respecté dans le milieu bancaire et fin connaisseur des arts, il sut jouir de chacun des moments dans toutes ses activités.
James Stevenson prononça un certain nombre de conférences à la Literary and Hist. Soc. of Quebec, lesquelles furent reprises dans les Trans. de cette société. Il s’agit de : « Currency, with reference to card money in Canada during the French domination », nouv. sér., 11 (1873–1875) ; « Concluding remarks at the centenary celebration of 1775 », nouv. sér., 12 (1876–1877) ; « The currency of Canada after the capitulation », nouv. sér., 12 ; « Opening address of the session », nouv. sér., 13 (1877–1879) ; « The cause and commencement of the war between Great Britain and America in 1812 », nouv. sér., 14 (1879–1880) ; « The war of 1812 in connections with the army bills », nouv. sér., 21 (1891–1892).
AC, Québec, État civil, Anglicans, Holy Trinity Cathedral, 12 déc. 1895.— Canadian Bankers’ Assoc., Journal (Toronto), 2 (1894–1895.— Monetary Times, 3 nov. 1893, 14 déc. 1894.— Morning Chronicle (Québec), 11–13 déc. 1894.— Quebec Daily Mercury, 6 juin 1865, 5 juin, 11 déc. 1894, 4 juin 1895.— Merrill Denison, la Première Banque au Canada ; histoire de la Banque de Montréal, P.–A. Horguelin et J.–P. Vinay, trad. (2 vol., Toronto et Montréal, 1966–1967), 2.— Victor Ross et A. St L. Trigge, A history of the Canadian Bank of Commerce, with an account of the other banks which now form part of its organization (3 vol., Toronto, 1920–1934), 2.
Jean-Pierre Paré, « STEVENSON, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/stevenson_james_12F.html.
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Auteur de l'article: | Jean-Pierre Paré |
Titre de l'article: | STEVENSON, JAMES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |