SPENCE, THOMAS, prospecteur d’or, entrepreneur et fonctionnaire, né vers 1826 à Dundee, Écosse, décédé célibataire le 7 juin 1881 à Victoria.

On sait peu de chose de la jeunesse de Thomas Spence mais, d’après son écriture, il reçut une instruction rudimentaire. Il passa un bon nombre d’années à voyager. Il vécut à Londres pendant un certain temps puis partit en 1845 pour la colonie du Cap (maintenant partie de la République d’Afrique du Sud) où il resta 18 mois. En 1847, il se rendit aux îles Sandwich (Hawaï) où il fut fonctionnaire pendant deux ans au plus. Les possibilités de s’enrichir en Californie durant la ruée vers l’or attirèrent Spence à San Francisco en 1849. Il y fut marchand quatre ans, jusqu’à ce qu’il participe lui aussi à la ruée vers l’or.

Spence semble avoir réussi dans la prospection de l’or, mais, comme bien des Californiens, la nouvelle qu’on avait découvert de riches gisements aurifères, lors de la ruée vers l’or du fleuve Fraser, le conduisit au nord. À son arrivée en Colombie-Britannique en mai 1858, il découvrit un riche placer au gué Cameron. Cependant, Spence n’exploita les alluvions aurifères du Fraser qu’assez longtemps pour amasser les sommes nécessaires à la construction d’une partie de la route du Cariboo dont il fut l’un des principaux entrepreneurs avec Joseph William Trutch* et Gustavus Blinn Wright*. La construction de la route se révéla difficile, coûteuse et peu rentable, mais Spence avait terminé le tronçon de 32 milles allant de la barre Boston à Lytton en février 1862. Plus tard, en association avec Trutch, il construisit un autre tronçon de 11 milles entre les barres Sailors et Chapmans, près de l’endroit où se trouve actuellement le pont Alexandra.

La construction de ponts allait devenir une autre des spécialités de Spence. Le pont Spence, qui remplaça le traversier de Cook en février 1865, fut le premier à enjamber la rivière Thompson. Le courant l’emporta peu après sa construction, et ce n’est qu’en utilisant une combinaison de plongée empruntée à l’Amirauté qu’on parvint à bâtir des fondations solides.

La route du Cariboo entre Yale et Barkerville fut terminée en 1865. Longue de 377 milles et large de 18 pieds, elle traversait certains des terrains les plus accidentés de l’Amérique du Nord. Peu à peu, le gouvernement de la colonie reconnaissait la nécessité d’un entretien des routes plus sérieux que d’abord prévu. L’adjudication de l’entretien des routes s’étant révélée un échec, elle fut abandonnée, et, le 28 mars 1865, Spence fut embauché par son ami Trutch, alors commissaire en chef des Terres et des Travaux publics, et devint le premier surintendant civil des Travaux publics. Ses fonctions consistaient, entre autres, à superviser la construction et le maintien en bon état des routes de la région de Cariboo.

Spence passa la majeure partie de son temps à l’entretien de la route entre Yale et Barkerville, mais cela ne l’empêcha pas d’effectuer de nombreux voyages. En juillet 1865, Henry Maynard Ball, commissaire de l’or, disait du diligent Spence qu’il était « comme toujours mêlé à tout ». Pendant l’été de 1866, Spence fit l’inspection des chantiers du tronçon de route reliant le ruisseau Cache à Savona’s Ferry (Savona), et dont Wright détenait le contrat. Habituellement, au printemps, on effectuait les travaux de réfection des routes, comme celles de Brighton et de Douglas, plus au sud. Un hiver, une section des travaux se termina presque en catastrophe. En effet, pendant qu’il supervisait la construction d’un nouveau pont enjambant la baie James, à Victoria, en janvier 1869, Spence tomba à l’eau lorsqu’un bélier fit s’écrouler le vieux pont ; il s’en tira avec quelques contusions. En 1874, il conçut le moyen de retirer du lit du Fraser un des rochers Sister qui entravaient la navigation des vapeurs à aubes entre Hope et Yale. De 1875 jusqu’à sa mort, il travailla à enlever le rocher Beaver du port de Victoria.

Thomas Spence mourut le 7 juin 1881 des suites d’une chute qu’il fit dans l’escalier d’un hôtel de Victoria. La nécrologie du Daily British Colonist dit que c’était « un homme aimable et bienveillant [...] Il possédait une intelligence vive et il imaginait sans cesse des plans d’envergure et de grands projets à caractère public. Leur réalisation dans notre pays ne lui fit presque jamais connaître la fortune. »

James R. Wardrop

Bancroft Library, Univ. of California (Berkeley), Thomas Spence, Dictation ; A. W. Vowell, « Mining districts of British Columbia ».— PABC, Henry Maynard Ball, Journal, 15 juill. 1865 ; Colonial corr., Thomas Spence corr.— Daily British Colonist, 6 déc. 1859, 6 janv. 1869, 7, 8 juin 1881.

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James R. Wardrop, « SPENCE, THOMAS (mort en 1881) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/spence_thomas_1881_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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