SPAGNIOLINI (Espagnoli, Hispanioli), JEAN-FERNAND, chirurgien, né en 1704, fils de Domenico Spagniolini et de Margherita Tussichi (Toussiqui) de Rome ; il épousa, à Chambly (Québec) le 26 août 1733, Charlotte Bourloton, puis, à Boucherville (Québec) le 7 janvier 1737, Catherine Bénard, dit Carignan, et, en troisièmes noces, le 16 janvier 1745, à Boucherville, Françoise Boucher de Niverville ; inhumé à Boucherville le 25 février 1764.
On ne sait rien de la vie de Spagniolini avant son premier mariage. Son association avec les militaires laisse supposer qu’il était arrivé au Canada avec les troupes de la Marine et qu’il avait été chirurgien de la garnison au fort Chambly. La famille de son épouse avait quitté Charlesbourg pour aller demeurer à Chambly, en passant par Québec. Charlotte mourut sans laisser d’enfant, quelques années après son mariage, alors qu’elle était âgée d’environ 20 ans.
Quoique Spagniolini eût acheté l’« Île à la brisé » dans le bassin de Chambly en juillet 1736, il s’installa à Boucherville l’hiver suivant. Il y épousa la fille de feu Joseph Bénard, dit Carignan. Les amis de Spagniolini, Marien Tailhandier*, dit La Beaume, un confrère chirurgien, et le marchand François Garreau, signèrent comme témoins à son mariage. Des enfants nés de cette union, seule Marie-Apolline atteignit la maturité ; elle épousa François Poudret.
Les Spagniolini vécurent dans l’aisance à Boucherville, ayant une domestique à leurs gages. Le chirurgien parcourut la rive sud et visita l’île de Montréal. Un document daté d’août 1736 note sa présence à la maison des pauvres de l’Hôtel-Dieu, à Pointe-Saint-Charles, où il examina une jeune fille qui avait été blessée par une fourche à foin au moment où ses parents réclamaient un dédommagement aux propriétaires d’un porc qui s’était échappé de l’enclos. D’autres documents révèlent la présence du chirurgien à Verchères et à Longue-Pointe.
Au début de 1745, Spagniolini épousa une des filles de Jean-Baptiste Boucher de Niverville, seigneur de Chambly, qui lui avait vendu l’« Île à la brisé » en 1736. La présence intimidante de la famille de sa future épouse incita Spagniolini à augmenter son préciput de 500 à 1 000#. Seulement deux de leurs dix enfants parvinrent à la maturité : Marie-Élisabeth, qui épousa Michel-Joseph Gamelin, et Jean-Baptiste. Le nom des Spagniolini ne se perpétua pas. Ses deux filles mariées ne laissèrent que quelques descendants si tant est qu’elles en laissèrent. On ignore ce qu’est devenu son fils unique.
ANQ-M, Greffe de J.-B. Adhémar, 21 janv. 1751 ; Greffe d’Antoine Loiseau, 3 janv. 1737, 7, 10 janv. 1745, 4 mars 1746 ; Greffe de J.-C. Raimbault, 6 juill. 1736 ; Greffe de François Simonnet, 13 août 1737, 16 sept. 1738 ; Documents judiciaires, 20 août 1736, 7 mars 1764.— É.-Z. Massicotte, Chirurgiens, médecins et apothicaires sous le régime français, BRH, XXXVIII (1932) : 522 ; Les chirurgiens de Montréal au XVIIe siècle, BRH, XXVII (1921) : 41–47 ; Les chirurgiens, médecins, etc. de Montréal sous le régime français, RAPQ, 1922–1923, 142.— Tanguay, Dictionnaire, II : 266, 377, 429 ; III : 595 ; IV : 167 ; VI : 422 ; VII : 209.— Ahern, Notes pour l’histoire de la médecine, 520.
Peter N. Moogk, « SPAGNIOLINI (Espagnoli, Hispanioli), JEAN-FERNAND », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/spagniolini_jean_fernand_3F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |