SMITH, JAMES, nommé en 1708 juge au tribunal de la vice-amirauté àTerre-Neuve (l 708–1715).

Les antécédents de James Smith demeurent obscurs. On sait toutefois qu’il fut agent du butin de guerre dans la flotte d’outre-mer, avant d’être nommé juge au tribunal de la vice-amirauté, créé le 18 septembre 1708, pour tenter de restreindre les pouvoirs du commandant militaire de Saint-Jean, le major Thomas Lloyd. Par la même occasion, Bryan Rushworth fut nommé greffier et Thomas Hayne (ou Havyne), huissier. Il ne fut nullement question alors des traitements du juge et des autres fonctionnaires. Il ne semble pas non plus qu’aucun d’eux ait gagné Terre-Neuve en 1708. Étant donné que ce tribunal ne fut apparemment jamais mis sur pied, Archibald Cumings, nommé officier de douane cette année-là, ne jouissait d’à peu près aucun pouvoir pour faire obstacle au commerce illégal qui se pratiquait là-bas.

Le 25 avril 1710, Smith reçut les lettres patentes attestant sa nomination. Trois ans plus tard, alors qu’il était chargé de vérifier les privilèges et les revenus casuels de l’amirauté en Nouvelle-Écosse, il réclama, mais en vain, un traitement selon ses fonctions à Terre-Neuve. « J’ai traversé outre-mer à mes propres frais, note-t-il, et j’ai rempli mon mandat. En outre, afin de porter secours aux pauvres colons, et d’ailleurs à leur demande pressante, j’ai délégué des pouvoirs à ceux d’entre eux qui, à mon sens, étaient les plus honnêtes et les plus instruits ». La visite que fit Smith à Terre-Neuve se situerait en 1714 ou, plus probablement, en 1713, à son retour de Nouvelle-Écosse. Son rapport sur la situation dans l’île fut assez peu encourageant. Profitant de ce qu’il n’y avait pas de gouverneur permanent à Terre-Neuve, les commodores exerçaient « l’autorité la plus tyrannique et la plus absolue ». Smith demanda qu’on modifiât la loi de 1699, de façon à protéger et à encourager les habitants de l’île ainsi qu’à réglementer l’industrie de la pêche. Il donnait pour raison que certaines personnes (il semble qu’il pensait aux négociants de Londres), qui cherchaient à obtenir le monopole du commerce en général à Terre-Neuve, « avaient intérêt à faire nommer plusieurs officiers subalternes » et avaient affecté à certains postes « des gens susceptibles d’être leurs instruments et de servir leurs desseins ». Smith songeait peut-être ici à l’officier de douane, Archibald Cumings, mais il ne mentionna que William Taverner*, qu’il accusa de plusieurs délits.

Il apparaît clairement que James Smith est bien « le monsieur Smith » qui comparut, en même temps que Cumings, devant le Board of Trade, en novembre 1714, et en janvier 1714/1715, au moment où ses rapports sur Terre-Neuve furent étudiés. Il ne saurait s’agir du James Smith dont le nom figure parmi les citoyens de Terre-Neuve en 1705 et en 1706.

La carrière de James Smith prouve qu’à peu près rien ne fut tenté pour instituer un corps administratif à Terre-Neuve et que, une fois la guerre de Succession d’Espagne terminée, les efforts cessèrent tout à fait, faute de stimulant. Rien ne permet de croire que la nomination de James Smith au poste de sous-commissaire de la vice-amirauté ait eu quelque suite. Le tribunal de la vice-amirauté à Terre-Neuve n’exista jamais que sur papier.

D. B. Quinn

PRO, Adm. 1/3 673, ff.401s. (1er mai 1736) ; H.C.A. 30/824, no 467 ; B.T. Journal, 1708/9–1714/15, CSP, Col., 1712–14, 1714–15.— Lounsbury, British fishery at Nfld.

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D. B. Quinn, « SMITH, JAMES (circa 1708-1715) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/smith_james_1708_1715_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    28 novembre 2024