SMITH, sir FRANK, homme d’affaires et homme politique, né le 13 mars 1822 à Richhill, comté d’Armagh (Irlande du Nord), fils de Patrick Smith ; il épousa Mary Theresa O’Higgins (décédée en 1896), et ils eurent deux fils et trois filles ; décédé le 17 janvier 1901 à Toronto.

Veuf, le père de Frank Smith immigra dans le Haut-Canada en 1832 avec ses trois enfants, car il avait entendu dire qu’il était possible d’y avoir une terre pour une bouchée de pain. Cependant, la famille Smith ne put d’abord qu’exploiter une petite ferme en bordure de Port Credit en attendant de pouvoir s’en payer une plus grosse dans l’établissement de Talbot, dans le sud-ouest de la province. En 1835, le frère aîné de Frank, Joseph. partit acheter une propriété dans cette région, mais, en chemin, il se fit assassiner et voler toutes les économies de la famille. Peu après, Frank, qui n’avait que 12 ans, perdit son père et se trouva dans l’obligation d’assurer la subsistance de sa sœur Margaret. Les épreuves qu’il subit dans sa jeunesse lui donnèrent du caractère, le rendirent industrieux et lui instillèrent une foi-te volonté de réussir.

En 1836, Frank Smith confia sa sœur à une famille de Port Credit et, nanti de 20 $ seulement, alla travailler non loin de là, à Sydenham (Dixie), chez l’épicier Francis Logan. Il servit un moment comme courrier dans la milice pendant la rébellion de 1837–1838, puis retourna chez Logan à Dixie. Malgré son « manque d’instruction », il finit par devenir chef de l’entreprise après avoir été successivement conducteur d’attelage, commis, puis directeur des succursales de vente au détail de Toronto et Hamilton. En 1848, il fit un bref séjour à la Thomson, Haggart and Company, qui tenait un magasin général sur le canal Welland. Toutefois, c’est à Hamilton qu’un entrepreneur du lieu, Isaac Buchanan*, le persuada de renoncer à aller chercher fortune dans les champs aurifères de Californie et de rester dans le commerce de détail, où il était en train de se faire un nom. Avec l’aide financière et matérielle de Buchanan et des propriétaires d’une épicerie de Toronto, Patrick Foy et James Austin*, il se fixa à London et, en 1849, mit sur pied la Frank Smith and Company, entreprise de vente en gros et au détail de produits d’épicerie, qui ne tarda pas à prospérer. En matière d’investissements, Smith montrait à la fois du jugement et un esprit novateur. Il bâtit une fortune, principalement grâce à la vente d’alcool, et il augmenta son avoir en ouvrant des comptoirs à l’extérieur de London et en plaçant des capitaux dans la London and Lake Huron Railway Company.

En 1867, Smith ouvrit un magasin de détail à Toronto avec Thomas Wilson et élut résidence dans la ville reine. De toute évidence, il passa cependant encore quelque temps à London après 1867 et y garda son entreprise au moins jusqu’en 1872. À son dîner de retraite, en 1891, le président de la Dominion Wholesale Grocers’ Guild, William Ince, allait rappeler que Smith, au cours de l’une des fameuses « ventes en gros » qu’il organisait à Toronto, avait déjà vendu en une seule journée des marchandises totalisant une valeur de 154 000 $. Il investissait ses bénéfices dans des chemins de fer et des banques. Au fil des ans, il fit partie du conseil d’administration de plusieurs sociétés : il fut administrateur de la Toronto General Trusts Company et de la Consumers’ Gas Company, vice-président de la Compagnie de télégraphie de la Puissance et président de la Toronto Street Railway Company, de la Northern Railway Company, de la Dominion Bank (dont James Austin était l’un des fondateurs), de la London and Ontario Investment Company, de la Niagara Navigation Company et de la Home Savings and Loan Company. Sa participation à la Home Savings témoigne du souci qu’il avait de ses frères irlando-catholiques. La société dont la Home Savings était issue, la Toronto Savings Bank, avait été fondée par Mgr Armand-François-Marie de Charbonnel*, qui avait tenu à ce que les catholiques, au lieu de faire appel à des établissements sans lien avec l’Église, aient une société d’épargne et de crédit dont ils pourraient obtenir des fonds de secours. En 1879, la banque était au bord de la faillite ; Smith, avec l’assistance du brasseur Eugène O’Keefe*, se porta caution pour elle, après quoi il la laïcisa dans une certaine mesure. Ainsi, il devint l’un des hommes de confiance de l’épiscopat torontois et l’un des piliers de l’élite catholique de la ville. En 1891, il allait se départir de ses divers intérêts et se retirer de la vie active millionnaire.

À suivre comment Smith édifia son empire financier et se hissa dans les hautes sphères politiques, on croirait lire un roman dans lequel Horatio Alger aurait raconté l’ascension d’un irlando-catholique du Canada. La manière dont il menait certaines de ses entreprises, et particulièrement l’attitude qu’il eut à la tête de la Toronto Street Railway Company, révèlent qu’il pouvait être impitoyable. En 1881, il devint actionnaire majoritaire de cette société au nom de laquelle Alexander Easton avait conclu, en 1861, un contrat de 30 ans avec la municipalité. Il en fit une entreprise si rentable – en la seule année 1890, elle récolta un bénéfice de 165 562 $ – que le Grip la surnommait « la mine d’or de Smith ». Si les profits étaient tels, c’était en partie parce que Smith rognait sur les frais d’immobilisation et d’exploitation, utilisait de vieux wagons et obligeait son personnel à travailler 14 heures par jour du lundi au samedi pour 8 $ ou 9 $ par semaine. Il tenait ses employés sous sa coupe – un grand nombre d’entre eux étaient des catholiques irlandais – en leur imposant des conventions qui leur interdisaient de se syndiquer. En mars 1886, ils menacèrent de se regrouper et de s’affilier aux Chevaliers du Travail ; il décréta un lock-out, ce qui engendra trois jours de violence. Malgré le soutien accordé par le maire William Holmes Howland* et tous les grands quotidiens de Toronto au « droit d’association » des travailleurs, Smith ne céda pas et refusa d’autoriser la formation d’un syndicat, car il y voyait une menace pour son autorité. Il contre-attaqua en faisant valoir que la municipalité avait failli à sa tâche de maintenir l’ordre et que, en partie à cause de la conduite « honteuse » du maire, la Toronto Street Railway Company perdait 500 $ par jour. Craignant de nouveaux délits, Howland fit marche arrière et s’engagea à faire respecter l’ordre. Après avoir négocié avec la municipalité, Smith consentit à reprendre ses employés, mais uniquement à ses propres conditions. Il accorda des augmentations de salaire, ce qu’il avait de toute façon l’intention de faire avant l’incident. Par contre, il refusa la syndicalisation et finit par congédier les organisateurs syndicaux.

Les problèmes n’étant pas tous réglés entre Smith, « le tyran », et ses employés, ceux-ci déclenchèrent dès le mois de mai une grève au cours de laquelle, avec l’approbation de Howland, ils mirent sur pied une « société de transport gratuit » pour faire concurrence à la Toronto Street Railway Company. Cependant, cette société disparut brusquement en juin, après l’incendie des hangars où l’on remisait les véhicules. Smith sortit vainqueur de la grève, mais non indemne : il s’était taillé une réputation d’ennemi des syndicats et aliéné bon nombre des travailleurs catholiques de Toronto, ce qui le rendait moins apte à servir de porte-parole aux irlando-catholiques ; de plus, il avait convaincu encore davantage les administrateurs municipaux de ne pas renouveler le contrat de la Toronto Street Railway Company en 1891. Alexander Whyte Wright*, organisateur syndical et pilier du Parti conservateur, alla en juin 1886 jusqu’à prévenir le premier ministre du pays, sir John Alexander Macdonald*, que les travailleurs torontois s’en prendraient à Smith non pas en tant qu’employeur, mais en tant qu’homme politique conservateur et que le vote des ouvriers irait aux libéraux. Smith quitta la Toronto Street Railway Company en 1891 en emportant 500 000 $, la part qu’il retirait de la revente de la société à la municipalité.

Les incidents survenus à la Toronto Street Railway Company font voir à quel point les divers rôles de Smith – homme d’affaires, homme politique, porte-parole de son groupe d’origine – avaient fini par s’entremêler. Sa carrière publique avait commencé à l’époque où il édifiait son commerce de détail à London. Il avait été conseiller municipal du quartier n° 4 de cette ville de 1855 à 1858, puis du quartier n° 6 en 1867–1868 ; il avait exercé aussi la fonction de maire suppléant en 1866. Son installation à Toronto l’obligea à démissionner de son siège en mars 1868, mais il n’abandonna pas pour autant les affaires publiques. L’année de la Confédération, il s’était allié à des hommes politiques catholiques qui tentaient d’obtenir une juste représentation pour les irlando-catholiques de l’Ontario. De plus en plus, on le tenait pour un sympathisant des grits, et il demanda à Macdonald de donner à des catholiques irlandais au moins quatre des sièges de l’Ontario au Sénat. Macdonald déclara cette requête irrecevable, car il y avait des conseillers législatifs qui attendaient la faveur d’être nommés à la nouvelle Chambre haute. Smith, avec d’autres catholiques grits et nationalistes irlandais, revint à la charge en tenant à Toronto, en juin 1867, un « congrès catholique » au cours duquel on demanda officiellement à Macdonald des « droits et privilèges politiques » pour les irlando-catholiques. L’ensemble du clergé ne prisa guère cette initiative, car le pouvoir laïque que représentait ce congrès menaçait directement son ascendant sur la communauté des catholiques irlandais.

Smith passait pour un fervent tenant du Parti réformiste et de leaders réformistes modérés tels John Sandfield Macdonald* (le premier à exercer la fonction de premier ministre en Ontario). Néanmoins, le Parti libéral-conservateur fédéral, voyant l’influence qu’il exerçait sur les irlando-catholiques, s’efforça d’obtenir son adhésion. Sir John Alexander Macdonald espérait, par son entremise, regagner la confiance des catholiques anglophones et de leur clergé, et empêcher les grits de voler les suffrages irlando-catholiques [V. John O’Connor*]. Les élites tories de Toronto craignaient que, par dépit, les catholiques ne votent pour les candidats réformistes locaux. En conséquence, d’influents catholiques tories, de concert avec l’évêque de London, John Walsh*, exercèrent de fortes pressions sur Macdonald pour qu’il nomme Smith au Sénat. Même l’évêque de Kingston, Edward John Horan*, fit valoir au premier ministre, en juillet 1867, que, au cours d’un entretien récent, « [les] propos » tenus par Smith n’avaient « pas été ceux d’un grit ».

Macdonald, qui avait le don de s’allier ceux qui risquaient de devenir ses ennemis, fit d’habiles manœuvres pour gagner Smith et les groupes d’électeurs irlando-catholiques susceptibles de le suivre. Pendant qu’il s’employait à libérer un siège au Sénat en manipulant ses partisans et en jonglant avec les postes gouvernementaux, Smith, lui, continuait de promouvoir les droits des Irlandais. En 1869–1870, il joua un rôle central dans la formation de l’Ontario Catholic League, groupe de pression principalement formé de grits qui réclamait, pour les catholiques, une plus forte représentation et des postes de faveur. Cette démonstration de force fit grimper la cote politique de Smith, si bien que, lorsqu’il accéda au Sénat en tant que libéral-conservateur, en février 1871, ce fut une victoire aussi bien pour les Irlandais, qui gagnaient un représentant à Ottawa, que pour Macdonald, qui conservait l’appui des irlando-catholiques. Toutefois, les Irlandais n’étaient pas tous contents : selon Patrick Boyle, rédacteur en chef de l’Irish Canadian, c’était uniquement pour satisfaire ses propres ambitions politiques que Smith le réformiste s’était subitement converti à la cause des tories.

En tant que sénateur, Smith s’occupa surtout de deux questions : la représentation des catholiques irlandais et la protection des intérêts des détaillants au Canada. De 1882 à 1891, il fut ministre sans portefeuille dans le cabinet de Macdonald, ce qui lui donnait beaucoup d’influence dans les milieux politiques tout en lui laissant amplement le loisir de veiller à ses affaires. Il usa de sa position pour faire concéder des faveurs à ses collègues hommes d’affaires, pour s’assurer que les taxes d’accise et droits de douane prélevés sur les marchandises négociées par lui-même et les autres détaillants étaient justes, pour protester en 1878 contre l’adoption de l’Acte de tempérance du Canada (qui, selon lui, allait priver les marchands d’alcool de leur moyen de subsistance) et pour présenter lui-même des soumissions en vue d’obtenir des contrats du gouvernement dans le secteur ferroviaire. C’était en ce domaine un administrateur chevronné, et il reconnaissait la valeur commerciale des chemins de fer. Il défendit ardemment l’octroi de subventions gouvernementales à la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique, surtout en 1885, année où beaucoup de tories s’opposèrent à la prolongation de l’aide d’urgence. Ses prises de position sur cette question n’étaient pas tout à fait désintéressées puisqu’il faisait partie des fournisseurs et des créanciers de la compagnie. Par ailleurs, il fit pression sur le département des Douanes pour faire nommer des étoiles montantes du milieu des affaires et du groupe des irlando-catholiques. Abstraction faite des avantages que cela représentait pour ses affaires, Smith trouvait si épuisant de faire la navette entre Toronto et Ottawa que, en 1879, il avait sérieusement envisagé de poser sa candidature au poste de lieutenant-gouverneur de l’Ontario.

Smith passait aussi une bonne partie de son temps à défendre les droits des irlando-catholiques. En une occasion, soit en 1872, il n’eut qu’à faire valoir que la libération graduelle des prisonniers féniens consoliderait l’appui des catholiques irlandais au gouvernement pour que Macdonald accède immédiatement à sa demande. En raison de son poids parmi les intermédiaires du pouvoir chez les libéraux-conservateurs, il était en mesure d’obtenir des nominations de faveur pour des irlando-catholiques, de faciliter les relations entre la hiérarchie catholique et le gouvernement et de faire pression sur les élites catholiques en période d’élections. En 1884, il obtint des fonds pour l’Irish Canadian, l’organe catholique dirigé par son ancien adversaire Patrick Boyle. À Toronto, le clergé et les laïcs le reconnaissaient comme le porte-parole des catholiques à Ottawa, rôle qui le plaçait souvent dans des situations délicates. Ce fut le cas en mai 1887. William O’Brien, partisan de l’autonomie politique de l’Irlande et défenseur des droits des tenanciers irlandais, faisait une tournée au Canada, et l’on craignait que son passage à Toronto ne coïncide avec la visite du gouverneur général, lord Lansdowne [Petty-Fitzmaurice*], propriétaire absentéiste en Irlande. Manifestement, les irlando-catholiques seraient déchirés entre leur sentiment de solidarité à l’égard des tenanciers irlandais et le devoir qu’ils avaient, en tant que citoyens canadiens, de respecter le chef de l’État. De concert avec l’archevêque de Toronto, John Joseph Lynch*, Smith tenta d’éviter qu’O’Brien sème la dissension. Il ne réussit pas à empêcher la visite, et il y eut une échauffourée, mais il se servit de l’incident pour inviter les catholiques irlandais du Canada à un nouveau patriotisme. Les conditions qui régnaient en Irlande, fit-il valoir, ne devaient pas nuire au « bonheur des catholiques du Canada », qui étaient « sujets de plein droit » et bénéficiaient de l’égalité accordée à tous les Canadiens. Ses paroles annonçaient que les nouvelles générations d’Irlandais catholiques du Canada ne se définiraient pas en fonction des mêmes priorités que leurs prédécesseurs.

Malgré tout, il semble que, à la fin de 1887, Macdonald perdit temporairement confiance en l’ascendant de Smith sur les électeurs de sa circonscription. Peut-être était-ce à cause de l’affaire O’Brien et de l’imbroglio survenu peu de temps auparavant à la Toronto Street Railway Company. Sans consulter Smith mais avec, dit-on, le soutien de l’épiscopat, il nomma juges deux libéraux de Toronto, William Glenholme Falconbridge* et Hugh MacMahon. Ce dernier, catholique, fut manifestement choisi de préférence au candidat favori de Smith, James Joseph Foy. Macdonald affirmait avoir sélectionné les juges en raison de leur expérience et de leurs qualités ; Smith voyait les choses différemment. Se sentant « exclu » en tant que porte-parole des Irlandais catholiques au cabinet, il « offrit sa démission ». Cependant, en février 1888, après avoir négocié avec d’autres influents tories catholiques, il réintégra sa place, à ses propres conditions : les affaires irlando-catholiques relèveraient de lui « quand la question [serait] de quelque importance ». Il reprit son travail au cabinet et survécut à Macdonald. La démission de sir Hector-Louis Langevin lui permit d’accéder au poste de ministre des Travaux publics, qu’il occupa quelques mois en 1891–1892 dans le gouvernement de John Joseph Caldwell Abbott*.

Smith refusa un portefeuille dans le cabinet de sir John Sparrow David Thompson*, qui devint premier ministre du pays en 1892, mais il continua d’exercer des pressions pour que les irlando-catholiques soient représentés et bénéficient du favoritisme. Son âge et son état de santé, il le savait bien, l’empêchaient de mener une vie politique aussi active qu’auparavant. Le 25 juin 1894, grâce à l’intervention de Thompson, il reçut le titre de chevalier en récompense de ses services. Quand Thompson mourut subitement, en décembre, le gouverneur général, lord Aberdeen [Hamilton-Gordon*], lui demanda de former le nouveau gouvernement. Il refusa, mais il fut ministre sans portefeuille dans les gouvernements de Mackenzie Bowell* et de sir Charles Tupper*. En 1895, contrairement aux catholiques francophones du cabinet de Bowell, il se montra peu favorable à ce que le gouvernement fédéral adopte une loi réparatrice pour obliger le Manitoba à financer de nouveau les écoles catholiques [V. Thomas Greenway]. Craignant que la coercition ne provoque des conflits, il recommandait d’attendre et de rechercher un compromis. Cependant, une fois que le gouvernement eut opté pour des mesures réparatrices, il se rallia à Bowell, et il fut l’un des rares ministres à ne pas abandonner le cabinet en janvier 1896 [V. John Fisher Wood*]. La défaite des tories, en juin, mit fin à sa carrière au cabinet.

Sir Frank Smith passa ses quatre dernières années à lutter contre le rhumatisme, la goutte et la grippe. Finalement, la maladie l’emporta en janvier 1901 ; il se trouvait alors chez lui, à Toronto, au milieu de sa famille. D’après le Canadian Grocer de Toronto, il avait remarquablement démontré à la jeunesse comment on pouvait réussir grâce à ces atouts : « forte volonté [...] corps robuste [...] enthousiasme pour les affaires ». Dans la dernière phase de l’époque victorienne, les catholiques irlandais du Canada sortirent de la marginalité socio-économique et s’engagèrent, en partie grâce à Smith, dans les avenues du pouvoir. Cependant, à mesure que leurs modes d’intervention politique devinrent plus diffus, de jeunes leaders émergèrent parmi eux. Dans ce nouveau contexte, Smith, qui appartenait à la période où les irlando-catholiques avaient eu besoin d’hommes politiques identifiés à leur groupe ethnique, apparaissait de plus en plus comme un homme du passé.

Mark G. McGowan

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Mark G. McGowan, « SMITH, sir FRANK », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/smith_frank_13F.html.

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Auteur de l'article:    Mark G. McGowan
Titre de l'article:    SMITH, sir FRANK
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    1 décembre 2024