SIMPSON, JAMES, ministre de l’Église d’Angleterre et auteur, né le 11 mai 1853 à Maidstone, Angleterre, fils de James Simpson, chirurgien et dentiste, et de Marion Campbell ; le 29 juin 1891, il épousa à Charlottetown Alice Maude DesBrisay, et ils eurent trois fils et une fille ; décédé dans cette ville le 29 novembre 1920.

James Simpson immigra au Québec en 1872, après des études à la Southsea Diocesan Grammar School. Il avait l’intention de se lancer en affaires, mais, sur l’avis de deux ministres du culte, il alla plutôt se préparer au sacerdoce au Bishop’s College de Lennoxville, où il obtint une licence ès arts en 1876 et une maîtrise ès arts en 1879. Ayant forcé sa vue, il renonça momentanément à l’ordination et travailla durant cinq ans comme arpenteur pour le gouvernement. En 1882, la Trinity College School de Port Hope, en Ontario, l’engagea comme sous-maître. Il fut ordonné diacre en 1882 par l’évêque de Toronto, Arthur Sweatman*, puis prêtre en 1883.

En décembre 1886, Simpson partit pour Charlottetown afin de desservir temporairement la cathédrale St Peter. Peu après, on lui offrit la charge des âmes. Installé dans ses fonctions le 13 février 1887, il resta à St Peter jusqu’à sa mort, sous le titre de « prêtre titulaire », car il n’était ni doyen ni rector, la cathédrale n’ayant ni chapitre ni paroisse. Cependant, il serait fait chanoine de sa cathédrale (le premier) en 1907 et, en 1915, chanoine honoraire de la cathédrale All Saints de Halifax. Sous sa direction, la cathédrale St Peter fit progresser le ritualisme dans tout l’est du Canada. Simpson instaura l’utilisation des ornements eucharistiques en 1889. Dans la même année eut lieu la consécration de la chapelle All Souls, œuvre de deux frères, l’architecte William Critchlow et le portraitiste Robert Harris. La chapelle servait aux cérémonies de l’Eucharistie et offices quotidiens inaugurés par Simpson en 1890.

Simpson appartint aux synodes provincial et général ainsi qu’au conseil d’administration du King’s College de Windsor, en Nouvelle-Écosse. Il fut délégué au Congrès pananglican de 1908 et fit partie du comité qui produisit en 1918 la première révision canadienne du Book of Common Prayer. En 1914, le Bishop’s College lui remit un doctorat honorifique en droit canon. La plupart de ses publications s’inspiraient de ses sermons. Elles comprennent Prayers for the departed in the light of Holy Scripture ; five addresses (Charlottetown, s.d.), Divorce and re-marriage [...] (s.d.), Local temperance [...] (s.d.), Spiritualism examined ; five addresses (s.d.), Is confession to a priest in accordance with the teaching of the Church of England ? [...] ([1891 ?]), The low birthrate, its causes and results ([1898 ?]), et Only clergy episcopally and canonically ordained can legally officiate in the Church of England, in Canada (1920). Les anglicans de la Haute Église avaient des positions fermes sur la plupart de ces questions controversées, et Simpson défendait vigoureusement ces positions.

Simpson n’était pas homme à refuser le débat. Il releva le défi lancé par le juge à la retraite Alfred William Savary d’Annapolis Royal, en Nouvelle-Écosse, qui écrivit dans le Church Work de Halifax du 12 août 1909 que ceux qui niaient que l’Église d’Angleterre à l’Île-du-Prince-Édouard faisait partie du diocèse de la Nouvelle-Écosse se trompaient. Dans une série de lettres, Simpson démontra, à partir des lettres patentes et des actes des évêques coloniaux de la Nouvelle-Écosse, que l’île était une juridiction épiscopale placée depuis 1825 sous l’autorité de l’évêque de la Nouvelle-Écosse plutôt qu’une partie intégrante de ce diocèse. Aujourd’hui comme à l’évoque, la question est de savoir si oui ou non l’Église anglicane de l’Île-du-Prince-Édouard a des droits propres à l’autonomie. Bien que l’argumentation de Simpson soit convaincante (un rapport commandé par l’Église l’a sanctionnée en 1985), les autorités diocésaines de la Nouvelle-Écosse y sont restées indifférentes et, d’une façon générale, elles ont évité de confier des postes élevés, à l’Île-du-Prince-Édouard, à des membres du clergé qui soutiennent la position de Simpson. Lui-même ne devint jamais doyen ni archidiacre, malgré la longue durée et le caractère distingué de son ministère.

Tout comme bon nombre de prêtres anglo-catholiques d’origine anglaise de cette époque, James Simpson consacra ses énergies non seulement à des questions ecclésiastiques, mais aussi à des questions sociales. Préoccupé par les effets de la forte consommation d’alcool sur la vie des familles et des individus à l’Île-du-Prince-Édouard, il s’engagea dans le mouvement de tempérance. Après la Première Guerre mondiale, il fut président d’un comité d’accueil pour des soldats rentrant au pays et trésorier d’un fonds pour prisonniers de guerre qui recueillit 27 000 $. À sa mort, un ancien maire de Charlottetown dit : « Les pauvres [...] ont perdu un ami très cher en la personne du révérend chanoine Simpson. »

Robert Critchlow Tuck

En plus des publications mentionnées dans la biographie, James Simpson est l’auteur de Christianity and agnosticism : lectures delivered at St. Peter’s Cathedral, Charlottetown, P.E.I. (Charlottetown, s.d.). On trouve des exemplaires de ses opuscules conservés aux St Peter’s Cathedral Arch.

Centre de la Confédération galerie d’art et musée (Charlottetown), Arch., Harris family papers.— PARO, P.E.I. Geneal. Soc. coll., reference files, deux généalogies de la famille Desbrisay.— St Peter’s Cathedral Arch., Harry Hilchey et Ronald Stevenson, « Report of the commission appointed to examine the relationship between the diocese of Nova Scotia and the Anglican Church in Prince Edward Island » (rapport adressé à H. L. Nutter, archevêque de Fredericton et métropolitain de la province ecclésiastique du Canada, 1985) ; RBMS, particulièrement le registre des mariages, 29 juin 1891.— Charlottetown Guardian, 30 nov. 1920.— Philip Carrington, The Anglican Church in Canada ; a history (Toronto, 1963), 152s.— The jubilee of St. Peters Cathedral, Charlottetown, P.E. Island, 1869–1919 : souvenir album ([Charlottetown ?, 1919 ?]).— T. R. Millman et A. R. Kelley, Atlantic Canada to 1900 ; a history of the Anglican Church (Toronto, 1983).— St. Peter’s Cathedral, Rochford Square, Charlottetown, P.E.I. (Charlottetown, 1925).

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Robert Critchlow Tuck, « SIMPSON, JAMES (1853-1920) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/simpson_james_14F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
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