Titre original :  Molyneux Lord Shuldham

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SHULDHAM, MOLYNEUX, 1er baron SHULDHAM, officier de marine et gouverneur de Terre-Neuve, né vers 1717, probablement en Irlande, second fils du révérend Lemuel Shuldham et d’Elizabeth Molyneux ; il épousa le 4 octobre 1790 Margaret Irene Sarney ; décédé le 30 septembre 1798 à Lisbonne.

Molyneux Shuldham entra dans la marine royale en 1732 comme ordonnance du capitaine sur le Cornwall. Il passa ses examens de lieutenant le 25 janvier 1739 et fut promu capitaine sept ans plus tard. En 1756, les Français capturèrent son navire, le Warwick, au large de la Martinique, et Shuldham passa deux ans en France comme prisonnier. Relâché, il reçut le commandement du Panther et participa à la prise de la Guadeloupe en 1759.

Après avoir exercé des commandements, en temps de paix, dans les eaux métropolitaines, Shuldham succéda, en février 1772, à John Byron comme gouverneur de Terre-Neuve. À son arrivée, il examina les fortifications de St John’s et de Placentia et les trouva fort délabrées. Subséquemment, le gouvernement britannique ordonna la contruction d’un nouveau fort à St John’s, et Shuldham, après consultation avec l’ingénieur en chef, le lieutenant Robert Pringle, décida de le placer au sommet de la colline, à l’arrière de la ville. Une fois complété, en 1780, le fort Townshend devint le siège du gouvernement de l’île.

Pendant le xviiie siècle, l’administration de Terre-Neuve se caractérisa par l’absence de tout véritable gouvernement local ; avant son départ pour l’Angleterre, à l’automne de chaque année, Shuldham consacrait une grande partie de son temps à émettre des proclamations et à juger des querelles. Il faisait de son mieux aussi pour soutenir l’autorité parfois chancelante des fonctionnaires locaux. En 1772, les juges de paix de St John’s se plaignirent que deux marchands avaient ignoré leurs mandats de comparution et avaient menacé de couper les oreilles aux premiers constables qui se frotteraient à eux. Shuldham répliqua avec douceur qu’il appuierait toujours les juges de toute son autorité, mais qu’on devait traiter les personnes dont on se plaignait avec la « décence et l’indulgence, auxquelles elles ont droit en qualité de gentlemen, de marchands et de sujets britanniques ».

En août 1773, Shuldham visita la côte du Labrador placée sous la juridiction du gouverneur de Terre-Neuve en 1763. À la baie des Châteaux, il émit une proclamation accordant aux entreprises de pêche britanniques une sécurité accrue dans leurs postes, et il envoya « un officier très sensé », le lieutenant Roger Curtis*, explorer la côte nord et visiter les missionnaires moraves dans leur toute nouvelle base de Nain [V. Christian Larsen Drachart]. Dans ses interminables rapports, Curtis appréciait le progrès des frères moraves auprès des Inuit et s’enthousiasmait devant les perspectives alléchantes des pêcheries dans le nord. Shuldham envoya lui-même beaucoup de renseignements au gouvernement britannique relativement aux postes de pêche et aux facilités portuaires du sud du Labrador. Bien qu’il perdît toute autorité sur le Labrador lors de son annexion à la province de Québec en 1774, Shuldham n’en continua pas moins d’y superviser les pêcheries en qualité de commandant en chef des escadres détachées pour leur protection.

En février 1775, Shuldham fut remplacé comme gouverneur par le commodore Robert Duff. Promu contre-amiral le 31 mars, il devint, au mois de septembre suivant, commandant en chef de la station de l’Amérique du Nord. Ses effectifs n’étant cependant pas suffisants pour assurer la protection de toutes les colonies, il fut incapable d’envoyer au commodore Mariot Arbuthnot, en Nouvelle-Écosse, et à l’administrateur Phillips Callbeck, dans l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard), les navires qu’ils désiraient. Le 17 mars 1776, Shuldham procéda, à Boston, à l’évacuation de l’armée du lieutenant général sir William Howe et de plusieurs milliers de réfugiés loyalistes, arrivant sain et sauf à Halifax, avec les transports, le 2 avril. Il considéra alors que la Nouvelle-Écosse avait pris plus d’importance et pressa l’Amirauté de fournir des navires de guerre supplémentaires pour la défense de la province. Quand il transporta l’armée de Howe à New York, en juin, il laissa des navires dans la baie de Fundy et au large de l’île du Cap-Breton. Le mois suivant, remplacé soudainement par le vice-amiral Richard Howe, vicomte Howe, il éprouva un choc qui s’atténua quand il fut créé baron irlandais. La carrière active de Shuldham était effectivement parvenue à sa fin, même s’il servit comme amiral du chantier de construction navale de Plymouth de 1777 à 1782 et représenta le comté de Fowey au parlement britannique, de 1774 à 1784. Il devint amiral en titre en 1787. Marié tardivement, il n’eut pas d’enfants.

À Terre-Neuve, Shuldham réussit raisonnablement bien dans une fonction exigeante et, s’il ne prit aucune initiative d’envergure, il se conforma consciencieusement à ses instructions. On doit les premiers renseignements détaillés sur la côte nord à son intérêt pour le Labrador. À la station de l’Amérique du Nord, il dirigea les opérations de son escadre avec compétence et se retira sans bruit quand on le remplaça par Howe. Même si la défense du Canada ne fut pas sa préoccupation majeure, il reconnut l’importance de Halifax et adopta, pour la défense de la Nouvelle-Écosse, toutes les mesures à sa portée.

William H. Whiteley

[Molyneux Shuldham], The despatches of Molyneux Shuldham, vice-admiral of the blue and commander-in-chief of his Britannic majesty’s ships in North America, January–July 1776, R. W. Nesser, édit. (New York, 1913).

PANL, GN2/1, 27 juill., 2, 5, 15, 16 oct. 1772 ; 21 août, 13, 15 oct. 1773.— PRO, Adm. 1/470 ; 1/484 ; 2/550 ; CO 5/119 ; 5/205 ; 5/251 ; 194/30–32 ; 199/17 ; WO 1/2.— Gentleman’s Magazine, 1798, 909.— [J.] B. Burke, A genealogical history of the dormant, abeyant, forfeited and extinct peerages of the British empire (3e éd., Londres, 1883).— Charnock, Biographia navalis, V : 505–508.— DNB.— A. [C.] Valentine, The British establishment, 1760–1784 [...] (2 vol., Norman, Okla., 1970), II : 790.

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William H. Whiteley, « SHULDHAM, MOLYNEUX, 1er baron SHULDHAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/shuldham_molyneux_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    1 décembre 2024