SEXTON, JOHN PONSONBY, avocat, journaliste, fonctionnaire municipal, né le 11 juin 1808 à Québec, fils de John Sexton et de Helen Halpen, décédé à Montréal le 18 mars 1880.

John Ponsonby Sexton était le fils aîné de John Sexton, originaire de Limerick, Irlande, ancien officier du 49e régiment et employé au département des Terres de la couronne à Québec. Sa mère était apparentée à la famille Ponsonby. Il fit ses études au petit séminaire de Québec et apprit le droit à Montréal où il fut reçu le 9 février 1829.

Sexton devint l’associé de A. Jones et exerça le droit avec succès à Montréal pendant onze ans. En 1835, il devint rédacteur en chef du Irish Advocate, journal réformiste modéré qui avait été lançé et publié pendant quelque temps pour détourner les lecteurs irlandais du Vindicator and Canadian Advertiser, défenseur inconditionnel de la cause patriote. Au cours de la polémique qui s’engagea entre les deux journaux, le Vindicator stigmatisa Sexton qu’il accusait d’être un orangiste important, mais on ne possède aucune preuve d’une conversion possible de Sexton au protestantisme. Il resta un membre actif de la Société Saint-Patrice et de l’Irish Roman Catholic Temperance Society et fut, de 1844 à 1845, premier vice-président de ces deux organisations.

Une nouvelle charte ayant été accordée à la ville de Montréal en 1840, Sexton devint premier greffier municipal, le 12 septembre de la même année, avec un salaire de £300 ; il avait réussi à obtenir ce poste malgré l’opposition de cinq des six conseillers municipaux canadiens-français. La municipalité n’ayant aucun bureau du contentieux, Sexton rédigea la plupart des arrêtés municipaux. En 1841, la ville nomma Richard D. Bodley pour le seconder. Sexton, administrateur prévoyant et consciencieux, persuada à deux reprises le conseil municipal plutôt léthargique de nommer des contrôleurs sans lesquels la municipalité se serait trouvée dans l’impossibilité de percevoir l’impôt foncier annuel. Sans cela, à une occasion, la ville aurait perdu l’ensemble des contributions du quartier Ouest qui s’élevaient à environ £5 000. En 1846, la prévoyance de Sexton sauva l’ensemble des impôts perçus par la ville, soit environ £30 000. En 1849, Sexton refusa de suivre ses amis négociants de Montréal qui s’étaient prononcés en faveur de l’annexion.

De 1852 à 1859, Sexton fut greffier de la Cour du recorder ; cette cour locale était compétente en matière d’infractions aux lois municipales. Sur la recommandation du conseil municipal, Sexton fut nommé, le 2 avril 1859, recorder par le gouverneur général, sir Edmund Walker Head*, et il conserva ce poste jusqu’à sa mort. Il fut également commandant dans la milice du Bas-Canada. Le 28 février 1873, il devint conseiller de la reine.

À l’église presbytérienne St Paul, Sexton avait épousé, le 15 février 1834, Jane Elizabeth Carswell, fille d’un négociant en vins et spiritueux de Montréal. Ils eurent un fils, James Ponsonby, écrivain et avocat, et deux filles. L’épouse de Sexton mourut le 23 janvier 1849 à l’âge de 49 ans. Dix ans plus tard, le 7 juin 1859, il se remaria avec la veuve de Francis McDonnell, Lolitia Keys.

Sexton, administrateur municipal compétent, était considéré comme « un homme cultivé [et] un écrivain doué possédant un talent certain pour les lettres ».

Carman Miller

AJM, Registre d’état civil, Paroisse Notre-Dame, 1880 ; Registre d’état civil, St Paul’s Presbyterian Church, 1834, 1835, 1849 ; Registre d’état civil, St Patrick’s Church, 1859.— AVM, Procès-verbaux du conseil, 167.— [Bruce et Grey], Collection Elgin-Grey (Doughty), II : 456458.— Le Courrier de Montréal, 17 mars – 21 mars 1880.— Le Nouveau Monde (Montréal), 16 mars – 21 mars 1880.— Pilot (Montréal), 1er avril – 17 avril 1859.— True Witness and Catholic Chronicle (Montréal), 24 mars – 18 avril 1859.— Vindicator and Canadian Advertiser (Montréal), 18 août 1835  10 janv. 1838.— P.-G. Roy, Les avocats de la région de Québec, 404.— Hector Berthelot, Montréal ; le bon vieux temps, É.-Z. Massicotte, édit. et compil. (2 vol., Montréal, 1916), II : 107110.— Histoire de la Corporation de la Cité de Montréal, depuis son origine jusqu’à nos jours [...], J.-C. Lamothe, La Violette et Massé, édit. (Montréal, 1903), 410412.— F.-J. Audet, 1842, Cahiers des Dix, VII (1942) : 221, 253s.— Léon Trépanier, Les attributs de la mairie de Montréal, Cahiers des Dix, XXXI (1966) : 203211.

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Carman Miller, « SEXTON, JOHN PONSONBY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/sexton_john_ponsonby_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    28 novembre 2024