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SCHUYLER, JOHANNES (John), officier, ambassadeur auprès des Iroquois, né le 5 avril 1668 (ancien style) à Albany, New York, sixième et dernier fils de Philip Pieterse Schuyler et de Margarita Van Slichtenhorst, décédé en février 1747 à Albany.
Élevé à Albany, qui était le centre du commerce des fourrures de la province de New York, John Schuyler se familiarisa avec la vie en forêt et fréquenta les Iroquois des environs. La guerre éclata entre la France et l’Angleterre en 1689 ; en février de l’année suivante, une troupe française, dirigée par Jacques Le Moyne* de Sainte-Hélène, attaquait Schenectady. Au cours de l’été, Schuyler se joignit comme volontaire à une expédition coloniale contre le Canada. Des troupes commandées par le major général Fitz-John Winthrop devaient s’avancer sur Montréal, via le lac Champlain, tandis que sir William Phips* remonterait le Saint-Laurent jusqu’à Québec. John et son frère Peter* étaient affectés à l’armée de terre.
Winthrop conduisit son armée à la rivière du Chicot (Wood Creek), à l’extrémité sud du lac Champlain, mais comme il manquait de canots pour transporter ses troupes et de provisions pour les nourrir, il ne put continuer sa route. John Schuyler s’offrit à mener une compagnie en territoire ennemi ; Winthrop le nomma donc capitaine, lui fournit canots, armes et provisions et l’envoya avec 29 Blancs et 120 Indiens, tous volontaires. Schuyler quitta le camp le 13 août 1690 et, en descendant la rivière du Chicot, il rencontra le capitaine John Sanders Glen, qui se joignit à l’expédition avec 13 Blancs et 5 Indiens. Se dirigeant vers le nord, ils descendirent le lac Champlain et la rivière Richelieu jusqu’aux abords du fort Chambly. Abandonnant leurs canots, ils partirent vers l’ouest et atteignirent Prairie-de-la-Madeleine, sur la rive sud du Saint-Laurent, en face de Montréal. Peu avant leur arrivée, le gouverneur Frontenac [Buade*] était revenu à Montréal à la tête de quelque 1 200 hommes qu’il avait conduits à Prairie-de-la-Madeleine pour faire obstacle aux troupes de Winthrop. Le 23 août, les hommes de Schuyler se lancèrent à l’attaque. Ils ne purent se rendre maîtres du fort qui était bien défendu. Cependant, ils firent quelques prisonniers et détruisirent, outre des habitations et des granges, du bétail, du grain et du foin. Ils regagnèrent Albany le 30 août, ayant évité de justesse que la première expédition coloniale contre le Canada ne tombât dans un discrédit total.
Ayant obtenu des terres à Saratoga (Schuylerville, N.Y.), à 20 milles au nord d’Albany, John Schuyler y construisit des moulins ainsi qu’un petit fort et il réussit à s’enrichir considérablement. Grâce à son amitié avec les Iroquois, il pouvait obtenir des renseignements sur les raids projetés par les Indiens et aviser les colons des alentours. Il avait épousé Elizabeth Staats à Albany en 1695. Leur petit-fils, Philip John, allait devenir l’un des généraux de George Washington.
John Schuyler fut maire d’Albany de 1703 à 1706 et, par la suite, membre de l’assemblée provinciale. Toujours à Albany, il occupa les postes de juge de paix, d’échevin, de lieutenant d’une troupe de cavalerie et, à partir de 1711, celui de commissaire aux affaires indiennes. Comme il jouissait de l’amitié et de la confiance des Iroquois, plus d’un gouverneur anglais l’attacha à son service comme messager auprès de ces Indiens. En 1724, le lieutenant-gouverneur du Massachusetts, William Dummer, le nommait agent pour négocier avec les Iroquois. Il vint au Canada en 1713 et de nouveau en 1725, cette fois en compagnie de William Dudley et d’autres, pour obtenir la libération de prisonniers.
Le « Journal of Captain John Schuyler [1690] » est publié dans Documentary history of New-York (O’Callaghan), II : 160–162. Pour d’autres sources imprimées concernant Schuyler, voir : Calendar of council minutes, 1668–1783 (« N.Y. State Lib., Bull. », LVIII, « Hist. », VI, Albany, 1902).— Charlevoix, History (Shea).— Correspondance échangée entre la cour de France et le gouverneur de Frontenac, pendant sa seconde administration (1689–1699), RAPQ, 1927–1928, 38s.— NYCD (O’Callaghan et Fernow).— Coleman, New England captives.— W. J. Eccles, Frontenac : the courtier governor (Toronto, 1959).— G. W. Schuyler, Colonial New York ; Philip Schuyler and his family (2 vol., New York, 1885).
John H. G. Pell, « SCHUYLER, JOHANNES (John) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/schuyler_johannes_3F.html.
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Auteur de l'article: | John H. G. Pell |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |