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SCALES, CAROLINE, dite Caroline Miskel et Caroline Miskel-Hoyt (Hoyt), comédienne, née le 15 septembre 1873 à Covington, Kentucky, fille de Christopher Columbus Scales et de Mary Menzies ; le 4 mars 1894, elle épousa Charles Hale Hoyt ; décédée le 2 octobre 1898 à New York et inhumée à Charlestown, New Hampshire.
Le père de Caroline Scales, directeur de publication et ancien membre du corps législatif du Kentucky, devint rédacteur en chef du Cincinnati Tobacco Journal en 1874. L’année suivante, il emmena sa famille vivre à Toronto, où son père, Joab Scales, producteur de tabac, s’était réinstallé après la guerre de Sécession. Au cours des études qu’elle fit au Canada, Caroline prit des cours d’élocution auprès de Jessie Alexander ; sa jeune sœur Sarah (Sally) fréquenta le Moulton College. Au dire de chacun, Caroline s’épanouit en une remarquable beauté. L’écrivain canadien Hector Willoughby Charlesworth* la décrivit ainsi : « cheveux auburn pâle, teint velouté, yeux bleu saphir brillants et allure et traits nobles », ajoutant qu’elle était « aussi intellectuelle qu’elle était belle ».
Caroline s’installa à New York pour faire du théâtre et adopta le nom de Caroline Miskel. Il semble que son père devint invalide et qu’il mourut probablement à cette époque. En 1891, Caroline et Sally furent rayées du testament de leur grand-père de Toronto, peut-être parce qu’elles étaient devenues comédiennes. Cette année-là, à l’âge de 18 ans, elle débuta avec John Augustin Daly et sa distinguée troupe de théâtre de répertoire, figurant dans de nouvelles comédies et des pièces classiques. Le 23 avril de l’année suivante, date anniversaire de la naissance et de la mort de Shakespeare, Daly termina sa saison avec As you like it, pièce dans laquelle Caroline interprétait le rôle de Phebe, une bergère comique. Elle donna la réplique au « prince des acteurs romantiques », Robert Bruce Mantell, en interprétant le rôle de Marguerite dans The face in the moonlight de Charles Osborne, pièce présentée pendant la tournée de 1892–1893. Son rôle suivant fut celui de Ruth Hardman, la fille bannie d’un pasteur dans A temperance town, comédie satirique de Charles Hale Hoyt ; la première représentation eut lieu le 17 septembre 1893 au Madison Square Theatre de Hoyt à New York. Cette pièce, qui caricaturait gentiment le caractère hypocrite de la prohibition dans une petite ville du Vermont, fut jouée 125 fois à Broadway et s’avéra l’un des grands succès financiers de Hoyt. Caroline Miskel, alors âgée de 20 ans, et Hoyt, qui en avait 34, tombèrent amoureux et se marièrent le 4 mars 1894, après les représentations supplémentaires de la pièce données dans plusieurs autres théâtres. Auteur dramatique plein d’esprit, Hoyt avait été élu membre du corps législatif de l’état du New Hampshire en 1893, et fut réélu en 1895. Après son mariage, Caroline interrompit ses activités pour appuyer son mari. Malheureusement, leur premier enfant mourut en venant au monde le 4 mars 1896.
Caroline retourna au théâtre de son mari en janvier 1897 pour jouer, « avec un succès remarquable », le rôle principal dans une autre agréable satire, A contented woman, que Hoyt avait écrite pour elle sur le thème du droit de vote pour les femmes. Son talent pour la comédie était largement reconnu, et sa beauté continuait d’attirer l’attention. Dans Annals of the New York stage, George Clinton Densmore Odell la désigne comme l’« une des plus belles femmes qui montât jamais sur scène ». William James Thorold, dans un article intitulé « Canadian successes on the stage » et qui parut en 1896 dans le Massey’s Magazine, exaltait la « beauté étonnante de [sa] silhouette et de [son] visage ». Elle « occupe une place unique dans l’histoire des publications périodiques, car elle fut la toute première « cover-girl de magazine », écrivait Charlesworth. Une photo d’elle publiée en page couverture du Munsey’s Magazine en 1891 « s’avéra un succès immédiat et considérable ».
Caroline Scales mourut subitement à New York le 2 octobre 1898, à l’âge de 25 ans. La plupart des comptes rendus indiquent qu’elle mourut le lendemain de la naissance de son deuxième enfant, mort-né lui aussi ; selon le New York Times, elle fut emportée par un « trouble rénal aigu ». Hanté par la curieuse répétition des décès parmi ses proches – sa mère, son associé, deux épouses et ses enfants– son mari fut « complètement démoli » et sombra dans une grave dépression. Hospitalisé par la suite et interné peu de temps dans un asile, il mourut en 1900. On l’inhuma dans un mausolée à Charlestown, avec Caroline et sa première femme, la comédienne Flora Walsh, décédée en 1892, encore jeune elle aussi.
AN, RG 31, C1, 1881, Toronto, St James Ward : 55 (mfm à la MTRL).— W. J. Thorold, « Canadian successes on the stage », Massey’s Magazine (Toronto), 2 (juill.–déc. 1896) : 236–237.— Kentucky Post (Covington), 3–5 oct. 1898.— New York Times, 3 oct. 1898, 21 nov. 1900.— Types of Canadian women (Morgan).— H. [W.] Charlesworth, Candid chronicles : leaves from the note book of a Canadian journalist (Toronto, 1925).— D. L. Hunt, « Introduction », C. H. Hoyt, Five plays, D. L. Hunt, édit. (Princeton, N.J., 1941), i-xv ; « The life and work of Charles H. Hoyt » (thèse de
David Gardner, « SCALES, CAROLINE (Hoyt) (Caroline Miskel, Caroline Miskel-Hoyt) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/scales_caroline_12F.html.
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Auteur de l'article: | David Gardner |
Titre de l'article: | SCALES, CAROLINE (Hoyt) (Caroline Miskel, Caroline Miskel-Hoyt) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |