SAINT-OURS, FRANÇOIS-XAVIER DE, officier dans les troupes de la Marine, né à Montréal le 12 décembre 1717, quatrième enfant de Pierre de Saint-Ours et d’Hélène Céloron de Blainville ; il épousa, à Montréal, le 1er mai 1747, Thérèse Hertel de Cournoyer, dont il eut au moins trois enfants qui parvinrent à la maturité ; décédé à la bataille des plaines d’Abraham, le 13 septembre 1759.

François-Xavier de Saint-Ours était issu d’une famille de militaires jouissant d’une certaine distinction : son grand-père, Pierre de Saint-Ours*, et son père avaient tous deux reçu la croix de Saint-Louis comme officiers des troupes de la Marine. Son père et son oncle, Jean-Baptiste de Saint-Ours Deschaillons, terminèrent leur carrière comme lieutenant de roi, le premier à Trois-Rivières, le second à Québec. Ses frères et ses cousins embrassèrent également, semble-t-il, la carrière militaire.

Un mémoire adressé au ministre de la Marine, Rouillé, en 1750, nous révèle la carrière de Saint-Ours. Il fut cadet en 1732, enseigne en second en 1742 et enseigne en 1748. Il servit dans l’Ouest en 1732, à la frontière de New York sous les ordres de Paul Marin de La Malgue en 1745, en Acadie sous ceux de Jean-Baptiste-Nicolas-Roch de Ramezay* en 1746, et au nord de la colonie de New York sous ceux de François-Pierre de Rigaud* de Vaudreuil en 1747. Il avait par conséquent déjà fait beaucoup de service actif à la fin de la guerre de la Succession d’Autriche en 1748. En 1749 et de nouveau en 1750, il fut envoyé dans la région de l’Ohio et à Détroit à la tête de détachements de 50 à 100 hommes. Il fut promu lieutenant en 1751 et semble avoir passé les années qui suivirent dans l’Ouest, séjournant dans la colonie durant les mois d’hiver. Sa carrière, du moins jusqu’en 1757, ressemble à beaucoup d’autres : lente promotion et service dans différents avant-postes de l’empire français d’Amérique.

Au dire de sa veuve, Saint-Ours prit part à 17 campagnes, se distinguant particulièrement au lac Saint-Sacrement (lac George, N.Y.) à l’été de 1757, sous les ordres de Lévis*. En mars 1757, Saint-Ours avait commandé une des colonnes de Pierre de Rigaud* de Vaudreuil lors du raid contre le fort William Henry (fort George, aujourd’hui Lake George). Cependant, les incidents qui attirèrent l’attention de ses supérieurs se déroulèrent en bas du fort Carillon (Ticonderoga, N.Y.) en septembre 1757 lorsque, avec seulement 10 à 12 hommes, il repoussa à trois reprises une troupe anglaise de 120 soldats, avant de battre en retraite en bon ordre. Le gouverneur Vaudreuil et le capitaine Jean-Daniel Dumas* louangèrent vivement cet exploit, notant que Saint-Ours avait été légèrement blessé et recommandant qu’on lui offre une pension et un poste de capitaine. Il reçut les deux le 1er janvier 1759.

Il a été généralement reconnu que Saint-Ours commandait l’aile droite de l’armée française lors de la bataille des plaines d’Abraham. Vaudreuil cependant fait jouer ce rôle à Dumas. Il est plutôt probable que Saint-Ours était responsable de la milice sous Dumas. Toutefois, il n’y a aucun doute quant au fait qu’il périt sur le champ de bataille.

Sa veuve partit pour la France en 1760, accompagnée de ses enfants, et s’établit à Blois, où elle mourut en 1785. Deux de ses fils, sur la recommandation de Lévis, reçurent des postes dans les troupes de la Marine, en retour des services rendus à la couronne par leur père.

Issu d’une famille de militaires, François-Xavier de Saint-Ours était devenu presque naturellement officier dans les troupes de la Marine. Cependant, les responsabilités qu’on lui confia en 1759 témoignent d’une compétence supérieure à celle d’un simple soldat.

J. R. Turnbull

On peut trouver quelques références à Saint-Ours aux AN, Col., C11A et dans le Journal du marquis de Montcalm (Casgrain). Cependant, les documents les plus intéressants et les plus pertinents figurent dans son dossier personnel aux AN, Col., E, 363, où l’on trouve son journal de service jusqu’en 1750, les documents officiels concernant son service et les lettres de sa veuve réclamant des pensions, etc. ; ces pièces donnent une image plus précise de l’homme. On retrouve aux ANQ-M, Registre d’état civil, Notre-Dame de Montréal, 12 déc. 1717, 1er mai 1747, les actes de naissance et de mariage de Saint-Ours. Le Jeune, Dictionnaire, et Tanguay, Dictionnaire, mentionnent son nom. Tanguay lui attribue neuf enfants mais la veuve de Saint-Ours n’en mentionne que trois. Les autres, qui apparaissent dans Tanguay, s’ils étaient de Saint-Ours, devaient être encore très jeunes en 1760.  [j. r. t.]

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J. R. Turnbull, « SAINT-OURS, FRANÇOIS-XAVIER DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/saint_ours_francois_xavier_de_3F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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