RUSSELL, EDWARD JOHN, peintre de navires, illustrateur de journaux et photographe, né en mai 1832 dans l’île de Wight, Angleterre ; le 4 août 1863, il épousa à Fredericton Julia Louise LeBrun Marsh, et ils eurent cinq fils et une fille, puis en 1883, à Boston, Marie Lewis, de Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, et de ce mariage naquirent un fils et une fille qui vécurent jusqu’à l’âge adulte ; décédé le 1er septembre 1906 à Boston.

En 1851, âgé de 19 ans, Edward John Russell arriva à Saint-Jean à bord du trois-mâts barque Faside en provenance de l’Angleterre, nanti d’un assez grossier tableau du navire qu’il avait peint au cours de la traversée. À l’instar de milliers d’immigrants qui débarquèrent en Amérique du Nord britannique au milieu du xixe siècle, il découvrit un port très animé : au Nouveau-Brunswick comme ailleurs, c’était la grande époque de la marine à voiles. Les nombreux tableaux de navires qu’il allait peindre à partir de 1870 témoignent de cette activité. Rétrospectivement, celui qui représente le Faside, et qui subsiste toujours, pourrait symboliser le début d’une carrière artistique, mais en fait, Russell poursuivit d’abord d’autres occupations.

Selon la tradition familiale, il naquit dans une famille assez à l’aise de l’île de Wight et fut pensionnaire à la Peckham Collegiate School de Southwark (Londres). Se pliant aux vœux de son père, il s’orienta vers une carrière londonienne dans les affaires, en dépit de son penchant pour les arts. En 1851, il était commis subalterne dans une ganterie de Cheapside.

À Saint-Jean, Russell fut commis chez John Boyd* et Thomas Wilder Daniel*, négociants de marchandises sèches. Cependant, vers 1857, il s’installa à Fredericton, où il occupa une place de teneur de livres dans l’entreprise de bois de son futur beau-père, John Lothrop Marsh. C’est à Fredericton que sa carrière artistique débuta. Dessinateur pour le magazine Illustrated London News de 1857 à 1862, il exécuta par exemple, en 1860, plusieurs illustrations de l’étape Saint-Jean-Fredericton du voyage autour du monde que faisait alors le prince de Galles. En 1861, il termina ce qui était son œuvre la plus ambitieuse jusque là, un livre intitulé Illustrated sketches of New Brunswick, qui parut à Saint-Jean chez John McMillan.

De retour à Saint-Jean en 1862, Russell ouvrit, sur la place Market, un studio de « peintre et photographe de paysages ». Deux ans plus tard, il inaugura, rue Germain, l’Imperial Photograph Gallery, où il imprima une lithographie intitulée « Provincial Exhibition Palace. Fredericton, New Brunswick, 1864 » –, vraisemblablement la première œuvre dont il fut l’éditeur.

Russell exécuta plusieurs tableaux de navires avant 1870, mais c’est surtout à compter de cette date qu’il se consacra à ce genre. À l’instar des autres peintres de navires, il vendait ses aquarelles de vaisseaux marchands et de bateaux fluviaux à ceux qui avaient un lien étroit avec ces bâtiments. Il recherchait aussi d’autres sources de revenu. Ainsi, de 1871 à 1875, il présenta plus de 90 illustrations au Canadian Illustrated News de Montréal. En outre, il participa à plusieurs entreprises commerciales, sans succès apparemment puisqu’il était souvent à court d’argent. En 1878, il lança un hebdomadaire conservateur, le Cartoon, qui ne parut que quatre fois.

Devenu veuf en 1880, Russell s’établit vers 1883 à Boston, où il se remaria et resta sept ans. Une fois de retour à Saint-Jean, il continua à peindre des navires et se lança dans l’exécution d’aquarelles du port. De la fin de 1893 à 1895, il réalisa plus d’une centaine d’illustrations pour un journal local, le Daily Telegraph. Il retourna ensuite au Massachusetts, où il demeura jusqu’à sa mort.

D’après ce qu’il reste de sa production, Edward John Russell était à la fois un bon photographe et un prolifique illustrateur de journaux, mais aujourd’hui, ce sont ses nombreuses aquarelles de voiliers marchands et de vapeurs fluviaux qui retiennent l’attention. Témoins de l’histoire maritime du Nouveau-Brunswick, ces tableaux d’une étonnante précision font revivre une époque révolue, l’âge d’or de la voile.

Robert S. Elliot

En plus de Illustrated sketches of New Brunswick, Edward John Russell a publié « Memorial marine museum and picture gallery for the city and county of Yarmouth : a proposition », Acadiensis (Saint-Jean, N.-B.), 3 (1903)

304–307. Le Dept. of Fine and Decorative Arts du Musée du N.-B. possède une collection de ses tableaux.

Les journaux utiles, outre ceux qui sont mentionnés dans le texte, sont le Gleaner (Chatham, N.-B.), 11 sept. 1858, 2 juill. 1859 ; le New Brunswick Reporter and Fredericton Advertiser, 6 nov., 4 déc. 1857 ; et les journaux suivants de Saint-Jean : le Daily Telegraph et ses prédécesseurs, 1864–1895 ; le Morning News, 3 mai 1861, 11 août 1862 ; le New Brunswick Courier, 8 août 1863 ; et le Sun, 4 sept. 1906.

La brochure de Huia G. Ryder, Edward John Russell : marine artist ([Saint-Jean, N.-B.], 1953), publié par le Musée du N.-B., reproduit une photographie de Russell. La correspondance de Ryder et les notes de recherches sur Russel, de la période 1951–1953, sont en la possession de Dorothy Dearborn, de Hampton, N.-B.

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Robert S. Elliot, « RUSSELL, EDWARD JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/russell_edward_john_13F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
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