ROSS, JOHN, officier ; il est possible qu’il ait épousé la sœur de John McDonell* (1750–1809) ; circa 1762–1789.
John Ross fut nommé lieutenant dans le 34e d’infanterie le 31 juillet 1762. Après avoir participé à l’attaque contre les Espagnols à La Havane en 1762, le régiment servit dans l’ouest de la Floride de 1764 à 1768 et en Irlande en 1769. En décembre 1764, Ross avait été envoyé de la Louisiane au fort de Chartres (près de Prairie du Rocher), dans le pays des Illinois, où il fut accueilli par Louis Groston de Saint-Ange et de Bellerive, le commandant français. Premier officier anglais à se rendre dans cette région depuis la fin de la guerre avec la France, Ross avait pour mission de chercher à faire la paix avec les Indiens de l’endroit, mais ceux-ci s’opposèrent à ce que leurs terres fussent occupées par les Britanniques. Au bout de quelques mois, il retourna à La Nouvelle-Orléans. Au cours de cette expédition, il traça une carte de la route remontant le Mississippi jusqu’au fort de Chartres ; cette carte fut publiée plus tard dans The American atlas de Thomas Jefferys (Londres, 1778). Ross fut promu capitaine dans le 34e régiment le 14 mars 1772. En 1776, le régiment fit partie de l’armée envoyée au Canada afin d’y repousser les Américains qui avaient envahi le pays, mais on ne sait trop quelles furent les premières activités militaires de Ross au pays. Toutefois, considéré en juillet 1780 comme un « officier aguerri et de grande réputation », il accéda au grade provisoire de major et il fut chargé de recruter, à Lachine, un deuxième bataillon du King’s Royal Régiment de New York ; avec ses hommes, il eut pour tâche d’effectuer des travaux de construction à Coteau-du-Lac, à l’ouest de Montréal. En septembre, le gouverneur Haldimand prit des dispositions pour que Ross et le deuxième bataillon occupent l’île de Carleton (près de Cape Vincent, New York) afin de maintenir la liaison qui s’avérait indispensable entre Montréal et les postes situés à l’ouest. C’est le 30 novembre 1780 que Ross arriva sur place avec 100 hommes, car Haldimand avait appris que les Américains projetaient de s’emparer de l’île aussitôt que la glace allait permettre de franchir le fleuve. « Ingénieux et entreprenant », il s’occupa à fortifier l’île, profitant de ce que l’hiver était plus doux que de coutume. À l’ouverture de la navigation, le 2 avril 1781, il fit parvenir des vivres aux postes situés plus à l’ouest.
En octobre 1781, à la tête d’une troupe réunissant des hommes de sa garnison, des soldats du fort Niagara (près de Youngstown, New York) et quelques Indiens, Ross mena un raid sur la vallée de la rivière Mohawk. Passant par Oswego, New York, et par le lac Oneida, il fut gêné par le mauvais temps et l’aide insuffisante des Indiens. A Johnstown, New York, la troupe l’emporta sur une unité de miliciens américains mieux armés et supérieurs en nombre. Ross fut néanmoins forcé de battre en retraite avant la fin de la campagne. Pendant que la troupe se repliait en bon ordre sur l’île de Carleton, le commandant du détachement de rangers, Walter Butler, fut tué. Durant l’hiver, Ross fit construire le fort Haldimand afin de protéger les ports jumeaux de l’île. En février 1782, il reçut de Haldimand la mission d’occuper Oswego lorsque la navigation serait ouverte et il alla s’y installer le 15 avril. Ayant sous ses ordres environ 500 hommes venus de l’île de Carleton et du fort Niagara, il gagna l’admiration de Haldimand par la célérité avec laquelle il fortifia son nouveau poste. Il fut promu major dans l’armée, à titre permanent, le 12 juin 1782.
En juillet 1783, Ross fut envoyé à Cataracoui (Kingston, Ontario) où il devait s’occuper de l’installation des réfugiés loyalistes. Hivernant à cet endroit avec un groupe de l’avant-garde du King’s Royal Régiment de New York, il édifia des casernes parmi les ruines de l’ancien fort Frontenac et il construisit des moulins et des scieries. Il recommanda d’acheter des terres des Indiens mississagués de la région et de bâtir un fort non loin de là, à Point Henry ; enfin il mit sur pied un chantier naval à Point Frederick.
Après l’arrivée du principal groupe des Loyalistes à Cataracoui en 1784 et le licenciement du King’s Royal Régiment de New York, Ross s’occupa de la répartition des vivres, des fournitures et des terrains, et il construisit une scierie à l’endroit où se trouve actuellement Millhaven. Officier de l’armée en charge de la colonisation, Ross trouvait qu’il ne disposait pas des pouvoirs judiciaires nécessaires pour régler les problèmes d’ordre civil. Il fit état des nombreuses disputes qui éclataient « entre maître et serviteurs » et avoua qu’il ne se sentait pas en mesure d’empêcher l’imposition de peines sévères. En réponse à ses plaintes, le gouvernement le nomma magistrat en juillet 1784, en même temps que Neil McLean. Ross fut le principal artisan du succès de l’établissement des Loyalistes à Cataracoui. C’est lui plutôt que Michael Grass, capitaine de ce groupe, qui devrait être appelé le « fondateur de Kingston ».
En octobre 1784, Ross demanda l’autorisation de retourner en Angleterre afin de prendre soin de son père qui était vieux et infirme ; s’étant embarqué à Québec, il parvint à Londres le 23 avril 1785. Il fut promu major dans le 34e d’infanterie, le 20 mai. L’année suivante, à son retour au Canada, il fut traduit en justice par son commandant en second à Cataracoui, le lieutenant William Tinling, qu’il avait lui-même accusé d’avoir tenté de nuire à sa réputation. Innocenté, Ross obtint le commandement du 34e d’infanterie à Montréal, en août 1786. Le régiment regagna l’Angleterre en 1787.
John Ross quitta l’armée le 17 février 1789 et vendit sa commission d’officier. On ne possède pas de renseignements sur ses dernières années, son décès et sa postérité.
BL, Add. mss 21 786.— PRO, CO 42/18, pp.148–151 (copies aux APC).— Kingston before War of 1812 (Preston), xli–xlvii, lii–lv, 21–46, 69–71.— Orderly book of Sir John Johnson during the Oriskany campaign, 1776–1777 [...], W. L. Stone, édit. (Albany, N.Y., 1882), 56.— Scots Magazine (Édimbourg), 1789, 155.— The settlement of the United Empire Loyalists on the upper St Lawrence and Bay of Quinte in 1784, a documentary record, E. A. Cruikshank, édit. (Toronto, 1934 ; réimpr., 1966).— G.-B., WO, Army list, 1788, 110.— William Canniff, The médical profession in Upper Canada, 1783–1850 ; an historical narrative with original documents relating to the profession, with some brief biographies (Toronto, 1894), 457.— Richard Cannon, Historical record of the 34th or Cumberland Regiment of Foot (Londres, 1844), 34–37.— Graymont, Iroquois, 247s.— J. R. Simms, Trappers of New York ; or a biography of Nicholas Stoner and Nathaniel Foster ; together with anecdotes of other celebrated hunters, and some account of Sir William Johnson, and his style of living (Albany, 1871), 94s.— E. A. Cruikshank, The King’s Royal Regiment of New York, OH, XXVII (1931) : 231, 234s., 241s., 253, 266, 271–280, 293–318.
Richard A. Preston, « ROSS, JOHN (circa 1762-1789) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ross_john_1762_1789_4F.html.
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Auteur de l'article: | Richard A. Preston |
Titre de l'article: | ROSS, JOHN (circa 1762-1789) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |