ROBERTS, GEORGE GOODRIDGE, éducateur et ministre de l’Église d’Angleterre, né le 25 décembre 1832 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, aîné des enfants de George Roberts et d’Emily Goodridge ; le 9 juin 1857, il épousa à Fredericton Emma Wetmore Bliss, fille de George Pidgeon Bliss, receveur général du Nouveau-Brunswick, et ils eurent quatre fils et une fille qui survécurent à la petite enfance ; mort de pneumonie le 11 octobre 1905 à Fredericton.

George Goodridge Roberts apprit à lire l’anglais et le latin très jeune et entra à l’école à l’âge de huit ans. En 1849, il reçut son diplôme à la Fredericton Collegiate School puis passa au King’s College (future University of New Brunswick). Il obtint une licence ès arts le 24 juin 1852 et, tout en se préparant au sacerdoce, il enseigna sous la supervision de son père, directeur de la Fredericton Collegiate School, ainsi qu’à la Bishop’s College School de Lennoxville, au Bas-Canada. Il reçut une maîtrise ès arts du King’s College en 1854 et du Bishop’s College en 1855. L’évêque John Medley* l’ordonna diacre en la cathédrale Christ Church de Fredericton le 28 septembre 1856 et prêtre le 20 septembre 1857.

La première affectation de Roberts fut la paroisse rurale de Douglas, qui comprenait cinq assemblées de fidèles disséminées sur une quarantaine de milles et situées sur la Saint-Jean, à 14 milles en amont de Fredericton. Roberts participa à la construction d’une église et tirait une part de sa subsistance de l’agriculture. Le 4 août 1861, il prit en charge deux paroisses du comté de Westmorland, St Ann à Westcock et Trinity à Dorchester. Tout en exerçant son ministère, il cultivait la terre bénéficiale de l’église de Westcock. Il prenait plaisir à concourir dans les compétitions athlétiques du village. Il enseigna lui-même à ses deux premiers enfants et envoya l’aîné, Charles George Douglas*, suivre des cours de dessin dans une localité voisine, Sackville, à la section féminine de la Mount Allison Wesleyan Academy. Toujours passionné de politique, Roberts soutenait fermement la Confédération, contrairement à la plupart des résidents du comté [V. sir Albert James Smith*]. En 1885, il allait appuyer la répression du soulèvement du Nord-Ouest en se faisant aumônier du contingent militaire du Nouveau-Brunswick – qui, cependant, n’alla pas au feu.

Le 1er décembre 1873, l’évêque Medley admit Roberts au rectory de l’église paroissiale Christ Church de Fredericton, et le 3 décembre, les marguilliers l’installèrent dans ses fonctions. Roberts était un disciple dévoué de Medley, qui était tractarien. Il avait réaménagé son église de Westcock afin de pouvoir mettre en œuvre les réformes liturgiques de l’évêque et avait promené son mélodion sur les mauvais chemins qui reliaient ses paroisses rurales afin qu’il y ait de la musique à ses offices. Fâchés des pratiques qu’il avait instituées dans sa paroisse de Fredericton, un groupe de fidèles l’accusèrent de « papisme » et réclamèrent, en mai 1887, une injonction qui mettrait fin à son ritualisme et suspendrait son salaire. Un des deux marguilliers, le juge en chef John Campbell Allen*, organisa sa défense, et la demande d’injonction fut rejetée. Tout au long de la controverse, Roberts dirigea ses ouailles avec bonne humeur, sans manquer de charité envers ses ennemis. En 1890, Medley le nomma chanoine de la cathédrale.

Roberts s’occupa toujours d’éducation. En mars 1874, il devint examinateur des candidats à la licence de la University of New Brunswick, fonction qu’il exerça avec enthousiasme jusqu’à sa mort. L’université lui avait décerné un doctorat honorifique en droit en 1870 et allait lui renouveler cette marque d’estime en 1900. En outre, de 1885 (et même, probablement, à compter de 1882) à 1902, il fit fonction de secrétaire à la Fredericton Institution for the Education of the Deaf and Dumb.

George Goodridge Roberts était l’ami de tous – grands et humbles, favorisés et défavorisés. C’était un érudit, un prédicateur éloquent et un bon musicien. Centre d’attraction des réunions mondaines auxquelles il prenait part, il était plein d’esprit, généreux, sympathique, et en même temps humble et d’une « piété sans prétention ». Il rédigeait des sermons poétiques et bien construits, et composa quelques poèmes d’une belle sensibilité, mais il ne publia rien, sauf une oraison funèbre qui fut imprimée à compte d’auteur. Cependant, les quatre de ses enfants qui vécurent jusqu’à l’âge adulte – Charles, Jane Elizabeth Gostwycke, William Carman* et George Edward Theodore Goodridge – devinrent de distingués écrivains et directeurs de magazines. Leur œuvre est son legs littéraire.

Laurel Boone

APNB, MC 223, D5-16 ; F1A-16.— UNBL, MG L10, dont G. G. Roberts, « Extract from a sermon [...] », 31 janv. 1886, dans un album compilé probablement par Edith Roberts ; MG L12, boîte 1, dossiers 1, 3 ; RA, vert. files, T. G. Roberts ; UA, minutes of the senate, 3 (1860–1904) : 240.— Daily Gleaner, 11 oct. 1905 : 4, 8.— St. John Daily Sun, 11 oct. 1905 : 1.— Fredericton Institution for the education of the Deaf and Dumb, Report, 1885–1901 (copies à la UNBL).— E. M. Pomeroy, Sir Charles G. D. Roberts : a biography (Toronto, 1943).— Malcolm Ross, « A strange aesthetic ferment », Canadian Lit. (Vancouver), n° 68–69 (printemps-été 1976) : 13–25.— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell).

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Laurel Boone, « ROBERTS, GEORGE GOODRIDGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/roberts_george_goodridge_13F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    28 novembre 2024