RICHARDSON, JAMES CLELAND, cornemuseur et soldat, né le 25 novembre 1895 à Bellshill, Écosse, fils de David Richardson et de Mary Prosser ; décédé célibataire le 8 ou le 9 octobre 1916 près de Courcelette, France.

Après des études à la Bellshill Academy, à l’Auchinwraith Public School de Blantyre et à la John Street School de Glasgow, James Cleland Richardson arriva au Canada avec ses parents vers 1911–1912. Foreur de son métier, il servit six mois dans le corps des cadets du 72nd Regiment (Seaforth Highlanders). Cette unité de Vancouver avait un fameux orchestre de cornemuses. Dès le début de la Première Guerre mondiale, Richardson se porta volontaire auprès du Corps expéditionnaire canadien. Le 23 septembre 1914, à Valcartier, au Québec, on l’inscrivit en tant que simple soldat et cornemuseur à l’effectif du 16th Infantry Battalion (Canadian Scottish), auquel le Seaforth Highlanders fournissait des contingents. Au moment de son enrôlement, il déclara que son père était chef de police à Chilliwack, en Colombie-Britannique.

Arrivé en France en février 1915, le 16th Infantry Battalion participa à de nombreuses batailles pendant l’offensive de la Somme en 1916. Une des plus ardues fut celle de la crête d’Ancre, le 8 octobre, et particulièrement la prise de la tranchée Regina, située au nord de Courcelette et très bien défendue. Exposés aux fusils, aux mitrailleuses, aux mortiers et à l’artillerie ennemis, les assaillants étaient vulnérables surtout quand ils avancèrent sur le no man’s land.

On adjoignait souvent un joueur de cornemuse à une compagnie qui allait prendre d’assaut des tranchées ennemies. Au début, Richardson, âgé de 20 ans, n’avait pas été affecté à celle qui attaquerait la tranchée Regina, mais, sur ses instances, son commandant le laissa accompagner les soldats, et c’est au son de sa musique qu’ils montèrent à l’assaut. Au cours de leur avance, ils reçurent une pluie de projectiles et rencontrèrent des barbelés ennemis que l’artillerie n’avait pas coupés. La situation était critique : le commandant de la compagnie avait été tué, les pertes augmentaient, les hommes étaient démoralisés et n’avaient plus guère d’élan. « Si je leur redonnais du souffle ? », demanda alors Richardson au sergent-major de la compagnie, qui acquiesça. Pendant une dizaine de minutes, à découvert, il « marcha à grandes enjambées le long des barbelés en jouant de la cornemuse avec le plus grand calme », dirait la citation lue à la remise de sa décoration. « L’effet fut immédiat. Inspirée par son remarquable exemple, la compagnie se rua dans les barbelés avec une telle fougue qu’elle renversa l’obstacle et prit la position. »

Plus tard, après avoir participé à des bombardements, Richardson reçut l’ordre de ramener un camarade blessé et quelques prisonniers. Il se mit en route mais retourna chercher sa cornemuse, qu’il avait laissée derrière. C’est ainsi, de toute évidence, qu’il fut atteint par le feu ennemi. On le porta d’abord manquant, mais personne ne le revit jamais ; on présuma officiellement qu’il était mort le 9 octobre.

James Cleland Richardson reçut la croix de Victoria à titre posthume le 22 octobre 1918 pour son action à la tranchée Regina. Il fut l’un des quatre membres du 16th Battalion à recevoir cette décoration, la plus haute distinction pour bravoure que le monarque pouvait remettre à un militaire. Des décorations allèrent également à deux autres cornemuseurs du bataillon, le major James Groat (médaille de Conduite distinguée et médaille militaire) et George Firth Paul (médaille militaire). Richardson était seulement le troisième joueur de cornemuse des forces impériales à recevoir la croix de Victoria depuis son institution en 1856. David et Mary Richardson vivaient encore à Chilliwack lorsqu’ils apprirent la distinction conférée à leur fils, assurément une source d’immense fierté pour eux.

R. H. Roy

AN, RG 150, Acc. 199293/166, dossier 28930.— Times (Londres), 23 oct. 1918.— Nicholson, CEC.— H. M[acI.] Urquhart, The history of the 16th Battalion (the Canadian Scottish), Canadian Expeditionary Force, in the Great War, 1914–1919 (Toronto, 1932).— Valiant men : Canada’s Victoria Cross and George Cross winners, John Swettenham, édit. (Toronto, 1973).

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R. H. Roy, « RICHARDSON, JAMES CLELAND », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/richardson_james_cleland_14F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
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