RICHARD, LOUIS-EUSÈBE, marchand, conseiller législatif, né le 1er mars 1817 à Saint-Grégoire-le-Grand (Nicolet), fils de Charles-Auguste Richard, marchand, et de Marie Hébert, décédé à Princeville le 13 novembre 1876.

Dès 1840, Louis-Eusèbe Richard vint s’établir dans le canton de Stanfold, à l’ouest du chemin conduisant à Saint-Norbert-d’Arthabaska et y ouvrit un magasin général ; il devenait ainsi le second marchand de ce canton. Il avait prévu l’importance que devait prendre l’endroit qu’il avait choisi et il se mit à la tête d’un mouvement qui fit modifier, dans la région d’Arthabaska, le tracé du chemin de fer du Grand Tronc (de Richmond à Lévis). Comme il faisait aussi le commerce du bois, la construction de cette ligne lui permit d’augmenter sensiblement sa fortune. Ainsi, selon le greffe du notaire François-Xavier Pratte, Richard commença à « prêter de l’argent » sur obligation dès 1844 et jusqu’en 1871, il conclut des achats, des ventes, des cessions, des transports et d’autres contrats rémunérateurs.

En 1862, sollicité par un grand nombre d’électeurs influents de la division de Kennebec, Louis-Eusèbe Richard se porta candidat au poste de conseiller législatif contre Charles Cormier, premier maire de Plessisville. Ayant à lutter contre l’influence des représentants de trois comtés, Henri-Gustave Joly* de Lotbinière (Lotbinière), Noël Hébert (Mégantic) et Jean-Baptiste-Éric Dorion* (Drummond-Arthabaska), et s’opposant à un homme honorable et estimé, il fut défait par une majorité de 275 voix, obtenant le plus grand nombre de voix dans les deux comtés d’Arthabaska et de Lotbinière. Il accepta, en 1874, le siège laissé vacant par la démission de l’honorable Isidore Thibaudeau*, alors que le Conseil législatif n’était plis électif depuis 1867. Richard ne semble pas s’être occupé très activement de politique mais il était connu comme un conservateur.

Louis-Eusèbe Richard avait épousé, le 15 janvier 1841, Hermine Prince, de Saint-Grégoire-le-Grand. Après avoir élevé une famille nombreuse, il laissa une fortune assez considérable à son épouse et à ses quatre enfants, dont Édouard*, député de Mégantic de 1872 à 1878, et auteur de Acadie, reconstitution d’un chapitre perdu de l’histoire d’Amérique.

Louis-Eusèbe Richard appartenait à une des plus honorables familles de l’ancienne Acadie. « D’une vigueur peu commune, d’une grande intelligence, d’une honnêteté proverbiale, il sut acquérir l’estime de tous ceux qui, par les liens de parenté ou par les relations d’affaires et d’amitié, avaient eu l’avantage de le connaître. » C’est en son honneur que saint Eusèbe fut donné comme patron à la paroisse de Stanfold, en 1848.

Alcide Fleury

AJTR, Registre d’état civil, paroisse Saint-Grégoirele-Grand, II : 99 ; IV : 147.— Archives judiciaires d’Arthabaska (Qué.), Registre d’état civil, Saint-Eusèbe-de-Stanfold, 13 nov. 1876.— C.-É. Mailhot, Les Bois-Francs (4 vol., Arthabaska, Qué., 1914–1925), II : 308–315.

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Alcide Fleury, « RICHARD, LOUIS-EUSÈBE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/richard_louis_eusebe_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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