RECORD, CHARLES B., carrossier, marchand de meubles et propriétaire de fonderie, né le 21 août 1817 à Hebron, Maine ; il épousa, probablement en 1852, Charlotte Bennett, et ils eurent un fils et une fille ; décédé le 5 juin 1890 à Moncton, Nouveau-Brunswick.

Charles B. Record apprit le métier de menuisier et, plus tard, celui de carrossier à Dover, Maine, où ses parents étaient déménagés durant son enfance. De 1836 à 1841, il pratiqua ces métiers à Orono, Maine, où il perfectionna ses talents en mécanique et acquit une solide expérience des affaires. À la fin de cette période, prêt à se rendre dans un centre urbain plus dense, il s’établit à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, où, pendant les trois années suivantes, il se fit tour à tour entrepreneur de construction de maisons et carrossier. En 1844, il commença de travailler comme cocher dans la ligne de malles-poste de Daniel Caldwell entre Saint-Jean et le lieu dit Bend of Petitcodiac (Moncton). Il devint plus tard l’associé de Caldwell dans l’entreprise mais, en 1851, il vendit ses intérêt en vue de fonder la première compagnie d’importation et de vente de meubles à Moncton. Il offrit en vente, dans son magasin, le kérosène, pétrole lampant qu’avait découvert le docteur Abraham Gesner* peu de temps auparavant. C’est dans une raffinerie de Saint-Jean qu’on extrayait par distillation ce sous-produit de l’albertite, un minerai semblable au charbon, provenant d’une mine dans le comté voisin d’Albert.

Pendant les années 1850, Record fut témoin de ; progrès rapides du lieu dit Bend of Petitcodiac qu’on érigea en municipalité sous le nom de Moncton er avril 1855. En 1847, Joseph Salter avait fondé un chantier de construction navale prospère sur la rive nord de la Petitcodiac et, en septembre 1853, or commença de construire l’European and North American Railway qui relierait Saint-Jean à Shédiac en passant par Moncton. Conscient des perspective d’affaires que laissait entrevoir la construction ferroviaire, Record ferma son commerce de meubles en 1857 et, au mois de mars de la même année, il fonda la Moncton Iron Foundry avec George W. Scales comme associé. À la fin de mai, ils avaient terminé leur première coulée pour l’European and North American Railway, et l’entreprise se lança bientôt également dans la production de profilés de fer sur commande et dans la fabrication de poêles et d’instruments aratoires. Scales mourut en 1858 et Record prit seul la direction de l’affaire.

Record avait un don d’inventeur, et ses poêles et ses charrues, disponibles en 14 modèles, furent reconnus comme des produits de grande qualité et étaient très recherchés. Il travaillait de longues heures à son entreprise, portant une attention personnelle au perfectionnement des modèles, au bien-être et à la sécurité de ses employés ; il conçut même des maquettes de ses produits dans le but de vendre ceux-ci. En 1879, il remit l’administration de la compagnie à son fils Edwin Albert qui, en association avec Robert F. Boyer, passa certains contrats douteux, ce qui, en moins de deux ans, interrompit l’activité de la fonderie. En 1882, quand on vendit l’entreprise aux enchères pour satisfaire les créanciers, Charles B. Record, Alfred Edward Peters et d’autres personnes formèrent une compagnie par actions en vue d’acheter les installations. Ils rouvrirent bientôt la fonderie sous la raison sociale de Record Foundry and Machine Company et rétablirent sa réputation. Son marché le plus ferme se trouvait dans le sud du Québec. En augmentant régulièrement les installations pendant les années 1880, la firme en vint à occuper un terrain de 12 acres. Ses feuilles de paye hebdomadaires en 1889 étaient de $500 et, en 1900, on y employait plus de 150 hommes.

Record avait diversifié les secteurs de son activité commerciale pendant les années 1870 en se joignant à plusieurs établissements importants de Moncton. Il occupa la présidence de la Moncton Tobacco Company, fondée en 1870, qui employait 60 personnes jusqu’à ce qu’elle soit acculée à la faillite par la crise en 1873. Il compta au nombre des actionnaires fondateurs de la Moncton Gas, Light and Water Company en 1877, siégea au conseil d’administration de la Moncton Sugar Refinery, constituée en société en 1879, et à celui de la Moncton Cotton Manufacturing Company, fondée en 1881. Record ne chercha jamais à obtenir un poste public car il conserva sa citoyenneté américaine, mais en tant que baptiste, ardent défenseur des écoles libres et non confessionnelles, il remplit les fonctions de président de la commission scolaire de Moncton, de 1872 – année d’entrée en vigueur du Common Schools Act – à 1874.

Bien que considéré comme un homme tranquille, sans prétention, la diversité des métiers que Record exerça, soit ceux d’artisan, de marchand et de fabricant, ainsi que la relance de son entreprise ruinée pendant les années 1880 attestent qu’il se révéla l’un des entrepreneurs les plus énergiques de Moncton au xixe siècle.

C. Alexander Pincombe

Westmorland County Registry Office (Dorchester, N.-B.), Libro KK : 443.— Moncton Times, 11 déc. 1889, 5 juin 1890.— Morning News (Saint-Jean, N.-B.), 20 juill. 1860.— New Brunswick Courier (Saint-Jean), 2 juill. 1836.— St. John Daily Telegraph and Morning Journal (Saint-Jean), 24 mai 1871.— Westmorland Times (Moncton, N.-B.), 27 sept. 1855.— L. A. Machum, A history of Moncton, town and city, 1855–1965 (Moncton, 1965).— C. A. Pincombe, « The history of Monckton Township (ca. 1700–1875) » (thèse de m.a., Univ. of New Brunswick, Fredericton, 1969), 178, 184, 193s., 199s., 219, 230.

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C. Alexander Pincombe, « RECORD, CHARLES B. », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/record_charles_b_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
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