RAGEOT, GILLES, greffier, notaire, seigneur, baptisé le 14 novembre 1642 à Saint-Jean-de-l’Aigle, diocèse d’Évreux (Orne, France), d’Isaac Rageot et de Louise Duret, décédé à Québec en 1692.

Rageot arriva à Québec en 1663 ou peu avant. Il commença sa carrière d’« écrivain » à titre de commis au greffe du Conseil souverain. En 1666, toutefois, il accédait à des fonctions plus importantes. Coup sur coup, la Compagnie des Indes occidentales lui accorda deux commissions : celle de greffier de la Juridiction seigneuriale de la ville de Québec (5 mai 1666) et celle de notaire en la Juridiction de Québec. Nommé par la compagnie, Rageot n’avait pas droit au titre de notaire royal. Néanmoins, l’intendant Talon, qui contestait à la compagnie le droit de nommer les notaires, déclara bientôt, par un certificat daté du 7 novembre 1666, que Rageot exercerait désormais en qualité de notaire royal. La compagnie s’étant enfin retirée des affaires canadiennes (1674), Rageot voulut s’assurer de la validité de sa commission de notaire et c’est au roi lui-même qu’il demanda d’être continué dans sa charge, ce qu’il obtint par une commission signée de Louis XIV le 17 mai 1675. Le même jour, le roi renouvelait également sa commission de greffier. Rageot devenait le premier notaire de la Nouvelle-France à recevoir une commission royale. En 1685, toutefois, prenant prétexte des infirmités de Rageot, l’intendant lui enleva sa charge de greffier pour la confier à François Genaple*. Rageot en appela au roi qui, le 24 mai 1686, le remettait en fonctions.

Par sa femme, Rageot devint propriétaire de l’arrière-fief Saint-Luc, dans la seigneurie de la Rivière-du-Sud.

De son union avec Marie-Madeleine Morin, qu’il avait épousée à Québec le 29 mai 1673, Rageot eut huit enfants, dont trois suivirent les traces de leur père, devenant greffiers et notaires : Charles*, né en 1674, Nicolas*, né en 1676, et François, né en 1682. La famille Rageot occupe donc, dans l’histoire du notariat canadien, une place importante. Deux autres fils de Gilles Rageot, Philippe, né en 1678, et Jean-Baptiste, né en 1680, entrèrent dans le sacerdoce, le premier en 1701, le second en 1700. Quant au dernier-né (1689) des fils Rageot, prénommé Gilles comme son père, il fit fortune dans le commerce.

Gilles Rageot fut enseveli à Québec le 3 janvier 1692.

André Vachon

AJQ, Greffe de Gilles Rageot, 1666–1702 ; Ins. Prév. Québec.— APQ, Ins. Cons. souv.— Jug. et délib.— P.-G. R[oy], Les Rageot de Saint-Luc et de Beaurivage, BRH, XXII (1916) : 323–326.

Bibliographie de la version révisée :
Arch. départementales de l
’Orne (Alençon, France), « État civil (1552–1902) », LAigle, paroisse Saint-Jean, 14 nov. 1642 : archives.orne.fr/consultez/consultez2.html (consulté le 30 janv. 2015).— Bibliothèque et Arch. nationales du Québec, Centre d’arch. de Québec, CE301-S1, 29 mai 1673, 3 janv. 1692.

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André Vachon, « RAGEOT, GILLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/rageot_gilles_1F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    2018
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