RAE, JOHN, chirurgien, trafiquant de fourrures, explorateur et auteur, né le 30 septembre 1813 au Hall of Clestrain, dans la paroisse d’Orphir, Orcades, Écosse, sixième enfant et quatrième fils de John Rae et de Margaret Glen Campbell ; en 1860, probablement le 25 janvier, il épousa à Toronto Catherine Jane Alicia Thompson, fille du major irlandais George Ash Thompson, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 22 juillet 1893 à Londres et inhumé en la cathédrale St Magnus, Kirkwall, Écosse.

John Rae était le fils du représentant de la Hudson’s Bay Company aux Orcades. Il passa son enfance dans ces îles ; un précepteur lui enseignait à la maison. Tout jeune, il apprit à manœuvrer de petites embarcations et à se servir d’une arme à feu ; il faisait souvent des excursions dans les collines et les landes ou escaladait les falaises qui surplombaient la mer. Ces activités, « souvent considérées comme inutiles », le préparèrent fort bien à sa vie future. En 1829, il alla étudier la médecine à Édimbourg, et il obtint en avril 1833 une licence du Royal College of Surgeons of Edinburgh.

Cet été-là, la Hudson’s Bay Company (pour laquelle travaillaient déjà deux de ses frères aînés) engagea Rae à titre de chirurgien sur le Prince of Wales, qui partait d’Angleterre pour se rendre à Moose Factory (Ontario). Sur le chemin du retour, les glaces empêchèrent le navire de pénétrer dans le détroit d’Hudson (Territoires du Nord-Ouest) ; il passa donc l’hiver à l’île Charlton, dans la baie James. Le scorbut se déclara parmi les passagers et les membres d’équipage, et deux des matelots en moururent. Rae parvint à guérir les autres après avoir trouvé par hasard, au début du printemps, des canneberges conservées sous la neige.

En juillet, le Prince of Wales mit le cap sur Moose Factory. Le mois suivant, le navire repartait pour l’Angleterre, mais Rae demeura sur place comme chirurgien du poste de traite. Il avait « déduit, à partir de ce qu’[il avait] vu, que la vie aventureuse des gens de la Hudson’s Bay Company [lui] plaira[it] », et il passa les dix années suivantes à Moose Factory. Au début, il refusa d’être à la fois chirurgien et commis, comme le lui proposait le gouverneur de la compagnie, George Simpson*, mais il ne tarda pas à constater que son travail de médecin ne suffisait pas à l’occuper et il participa de plus en plus à l’ensemble des activités de traite. En outre, il continua de faire des excursions et apprit à voyager et à chasser comme les Cris. La marche en raquettes était son point fort, si bien qu’un commis de la compagnie, Robert Michael Ballantyne, racontait qu’« à l’époque, même au delà du territoire de la baie d’Hudson », il n’y avait pas « meilleur raquetteur que lui ».

En 1844, sir George Simpson se souvint de Rae et lui confia la mission de diriger une expédition qui ferait un levé de la partie du littoral nord du Canada que Peter Warren Dease* et Thomas Simpson n’avaient pas explorée dans les années 1837 à 1839. Parti de Moose Factory dans le courant de l’année, Rae descendit en canot à Upper Fort Garry (Winnipeg) afin d’acquérir des notions d’arpentage, mais George Taylor, qui devait les lui inculquer, mourut peu après son arrivée au fort. En janvier 1845, Rae partit donc à pied pour Sault-Sainte-Marie, dans le Haut-Canada, où il arriva deux mois plus tard, après avoir parcouru 1200 milles. De là, il continua sa route jusqu’à Toronto, où il reçut la formation nécessaire du directeur de l’observatoire, le lieutenant John Henry Lefroy*.

De 1846 à 1854, au cours de quatre expéditions dans l’Arctique, Rae parcourut plus de 10 000 milles, à pied ou dans des bateaux de petites dimensions, et leva la carte d’environ 1 800 milles de côte. Pour sa première expédition, qui débuta en juin 1846, il quitta York Factory (Manitoba) avec dix hommes de la Hudson’s Bay Company et deux petits navires. Au fort Churchill (près de Churchill), deux interprètes inuit, Ooligbuck* et son fils William, se joignirent au groupe. Après avoir longé la côte ouest de la baie d’Hudson et atteint la baie Repulse (Territoires du Nord-Ouest) par le détroit de Roes Welcome, Rae traversa l’isthme qui porte maintenant son nom et qui se trouve à la base de la presqu’île de Melville, ce qu’aucun explorateur n’avait fait avant lui. Comme la saison était trop avancée pour aller plus loin, il retourna en août à la baie Repulse, où il construisit une maison de pierre, baptisée fort Hope, et se prépara à hiverner. Lui et ses hommes passèrent les dernières semaines de l’automne à chasser, à pêcher et à ramasser de l’Andromeda tetragona, plante des marécages qui servait de combustible, afin d’assurer leur autosuffisance. Ils furent d’ailleurs les premiers explorateurs à passer tout un hiver sur le littoral arctique. Au printemps de 1847, ils partirent vers l’ouest et relevèrent le tracé des côtes de lieux que Rae baptisa baie Committee, presqu’île Simpson et baie Pelly. Il atteignit ensuite la baie Lord Mayor, qu’avait découverte John Ross* en 1830, et vit que Boothia était une presqu’île reliée au continent par un isthme étroit. Le 13 mai, après un bref arrêt au fort Hope, il repartit vers le nord en longeant la côte ouest de la presqu’île de Melville jusqu’au cap Ellice (cap Parry), à environ 19 milles du détroit de Fury and Hecla. En septembre, tous les membres de son groupe rentrèrent sains et saufs à York Factory, où on lui apprit sa promotion au rang de chef de poste. Avant de partir pour l’Angleterre, il relata ses voyages dans trois lettres au gouverneur Simpson et dans un rapport au comité londonien de la Hudson’s Bay Company.

À Londres, Rae fit la connaissance de sir John Richardson* qui, impressionné par ses récits, lui offrit de participer en qualité de commandant en second aux recherches qu’il allait entreprendre dans l’espoir de retrouver l’expédition arctique de sir John Franklin*, dont on était sans nouvelles depuis l’été de 1845. Au printemps de 1848, Richardson et Rae se rendirent à New York puis, en vapeur, à Sault-Sainte-Marie. Partie de là en canot, le 4 mai, leur expédition atteignit l’embouchure du fleuve Mackenzie 96 jours plus tard. Après avoir longé la côte vers l’est jusqu’au cap Kendall (dans le golfe Coronation), les hommes abandonnèrent leurs embarcations et marchèrent jusqu’au fort Confidence, dans la baie Dease (Dease Arm), où les mois précédents l’avant-garde de John Bell* leur avait construit des quartiers d’hiver. À l’été de 1849, tandis que Richardson repartait pour l’Angleterre, Rae et un groupe de six hommes retournèrent sur le littoral arctique et tentèrent d’atteindre la terre de Wollaston (presqu’île Wollaston) en traversant le détroit de Dolphin and Union, ce qui s’avéra impossible à cause des glaces. Ils regagnèrent donc le fort Confidence puis descendirent au fort Simpson, sur le Mackenzie.

Rae se remit alors sans enthousiasme à la traite des fourrures. Il écrivait d’ailleurs à James Hargrave* à York Factory en novembre 1849 : « Il est certain que je n’ai jamais été fait pour les affaires, et mes occupations des 4 ou 5 dernières années m’ont fait oublier le peu que je savais de la comptabilité et de ce genre de choses. » Néanmoins, à l’automne de 1849, il prit, à partir du fort Simpson, la direction du district du Mackenzie. Le lieutenant William John Samuel Pullen*, dont le groupe avait renoncé à retrouver Franklin, l’y rejoignit pour l’hiver de 1849–1850.

Rae et Pullen quittèrent ensemble le fort Simpson au mois de juin suivant. Le premier allait porter la récolte de fourrures de la saison au portage Methy (Portage La Loche, Saskatchewan), le second rentrait en Grande-Bretagne. Cependant, sir George Simpson et l’Amirauté leur ordonnèrent de continuer à chercher Franklin. Pullen et ses hommes regagnèrent donc tout de suite la côte arctique. Rae continua jusqu’au portage Methy, où il apprit qu’il était promu agent principal, puis il retourna au fort Confidence. Il y passa l’hiver de 1850–1851 à préparer sa troisième expédition dans l’Arctique.

Rae quitta le fort Confidence à pied le 25 avril 1851 et, avec des traîneaux à chiens, atteignit le littoral arctique au début de mai. En attendant l’arrivée de deux bateaux construits d’après ses plans, il se rendit jusqu’à la terre de Wollaston en traversant, sur les glaces, le détroit de Dolphin and Union, puis dans les trois semaines suivantes termina le levé de la côte sud de la terre de Victoria (île Victoria), entrepris par Dease et Simpson. Après s’être assuré qu’à cet endroit aucun détroit ne séparait la terre de Wollaston et la terre de Victoria, il retourna au fleuve Kendall, où le rejoignit un groupe parti du fort Confidence avec ses deux bateaux. Il repartit à la mi-juin, descendit le fleuve Coppermine jusqu’à la côte et vogua vers l’est en longeant la côte sud de la terre de Victoria jusqu’à la presqu’île Collinson. Il tenta de franchir le détroit de Victoria pour se rendre à la terre du Roi-Guillaume (île du Roi-Guillaume), mais la banquise l’en empêcha. Sur le chemin du retour, il trouva dans la baie Parker deux pièces de bois provenant probablement des navires de Franklin, qui avaient été pris dans les glaces du détroit de Victoria, mais il ne put obtenir aucune indication certaine sur leur sort ni sur celui de leurs équipages. En septembre, à son retour au fort Confidence, il obtint un autre congé pour aller en Grande-Bretagne.

Ce fut Rae qui proposa à la Hudson’s Bay Company de financer sa quatrième expédition, dont l’objectif était de terminer le levé de la côte du continent nord-américain. Une petite partie seulement restait inexplorée, soit celle qui allait de l’extrémité ouest du détroit de Bellot, découvert en 1852, jusqu’à la rivière Castor and Pollux, le point le plus à l’est atteint par Dease et Simpson. Rae espérait prouver que Boothia était une presqu’île, ce qu’il avait découvert en 1847 et que l’Amirauté n’avait pas encore admis. Il quitta York Factory en juin 1853 avec 2 bateaux et 12 hommes, dans le but de remonter l’inlet Chesterfield jusqu’à sa source puis de se rendre par terre jusqu’à la Grande rivière des Poissons (rivière Back), qu’il descendrait jusqu’à la côte. En remontant l’inlet Chesterfield, il entra dans une rivière qu’il baptisa Quoich et passa dix jours à l’explorer. Quand il découvrit qu’elle ne menait pas dans la bonne direction, il renvoya six hommes et un bateau au fort Churchill et se rendit à son ancienne base de la baie Repulse pour y passer l’hiver. Encore une fois, lui et ses hommes chassèrent et pêchèrent afin d’amasser des provisions. Cette fois, ils hivernèrent dans des igloos, que Rae avait appris à construire et qu’ils trouvèrent plus confortables que la maison de pierre, encore debout.

Le 31 mars 1854, Rae fit route vers l’ouest afin de se rendre à l’isthme de la presqu’île de Boothia. Le 21 avril, à la baie Pelly, il rencontra un Inuk qui lui parla d’un groupe d’hommes blancs morts de faim quatre ans auparavant près de l’embouchure d’un grand cours d’eau à bonne distance de là, à l’ouest. Rae ne renonça pas pour autant au but de son voyage. Il continua vers l’ouest jusqu’au cairn élevé par Simpson et Dease à la rivière Castor and Pollux, puis passa neuf jours à remonter vers le nord en longeant la côte ouest de Boothia ; il y découvrit le détroit qui porte son nom et constata que la terre du Roi-Guillaume était une île. De retour à la baie Repulse, il reçut la visite d’autres Inuit. Ceux-ci lui racontèrent en détail la tragédie qui avait anéanti le groupe d’hommes blancs et donnèrent des indications qui lui permirent de situer l’endroit où cela s’était passé, soit à proximité des îles Montréal, à l’embouchure de la Grande rivière des Poissons. En outre, les Inuit lui vendirent des objets qu’il put associer à des membres de l’expédition disparue : de l’argenterie gravée et une décoration de Franklin, l’ordre des Guelfes. Rae retourna à York Factory le 31 août 1854 avec ses hommes et s’embarqua pour l’Angleterre le 20 septembre.

Dès qu’il diffusa en Angleterre ce qu’il avait appris au sujet de l’expédition de Franklin, Rae se trouva au centre d’une désagréable controverse. Dans son rapport, publié sans délai par l’Amirauté, il cita les déclarations des Inuit selon lesquelles les derniers survivants des malheureux équipages avaient eu recours au cannibalisme avant de périr. Accuser de pareil crime des officiers et des hommes de la marine royale était impensable dans l’Angleterre victorienne. On reprocha à Rae de ne pas s’être rendu sur le lieu de la tragédie pour vérifier ces dires et on l’accusa d’être rentré en toute hâte en Angleterre afin de toucher les £10 000 que le gouvernement britannique offrait à quiconque établirait le sort de Franklin et de ses compagnons. Rae défendit la crédibilité des comptes rendus des Inuit et fit valoir qu’au moment où il avait obtenu des renseignements assez précis pour localiser l’endroit, la saison était trop avancée pour qu’il poursuive ses recherches. Il écrivit à l’Amirauté pour réclamer la récompense, mais plusieurs personnes, dont lady Franklin [Griffin*], protestèrent : il n’avait pas tout à fait éclairci le sort des hommes, et remettre tout de suite la somme découragerait les efforts dans ce sens. D’autres réclamaient d’ailleurs la récompense, dont le docteur Richard King* et William Penny, si bien que la controverse dura jusqu’en juillet 1856. Rae toucha alors £8 000 et le solde fut réparti entre ses hommes. Les découvertes que firent Francis Leopold McClintock* en 1859 et d’autres expéditions ultérieures confirmèrent, pour l’essentiel, l’histoire que Rae avait rapportée en 1854.

Rae quitta la Hudson’s Bay Company en 1856, mais dès le début de l’année suivante il témoigna au nom de celle-ci devant le comité spécial de la chambre des Communes qui enquêtait sur les activités de la compagnie [V. sir George Simpson]. Installé ensuite dans le Haut-Canada, il résida, de 1857 à 1859, à Hamilton, où ses frères Richard Bempede Johnstone Honeyman et Thomas étaient commerçants. Il fut l’un des membres fondateurs et le deuxième président de la Hamilton Association for the Advancement of Literature, Science, and Art. En 1858, il fit une tournée des États-Unis en compagnie d’Edward Ellice* et, l’année suivante, il partit de St Paul, au Minnesota, avec le comte de Southesk [Carnegie], pour faire une expédition de chasse à Upper Fort Garry.

Après son mariage, célébré en 1860, Rae retourna en Angleterre. Plus tard cette année-là, à la demande de la Hudson’s Bay Company, il fit les levés terrestres nécessaires à l’installation d’une ligne télégraphique qui relierait la Grande-Bretagne à l’Amérique par l’Écosse, les îles Féroé, l’Islande et le Groenland. L’année suivante, il se rendit encore une fois dans Rupert’s Land. Il s’agissait avant tout d’une expédition de chasse, mais Rae arpenta tout de même de nouvelles portions de territoire dans la partie sud de ce qui est maintenant la Saskatchewan et l’Alberta. En 1865, toujours pour la Hudson’s Bay Company, il fit des levés en vue de la pose d’une ligne télégraphique entre St Paul et l’île de Vancouver. En passant par Upper Fort Garry, il suivit la piste Carlton jusqu’au fort Edmonton (Edmonton, Alberta), puis franchit les Rocheuses par le col de la Tête-Jaune. Ensuite, il descendit le Fraser en canot jusqu’au fort Alexandria (Alexandria, Colombie-Britannique), visita les champs aurifères de la région de Cariboo puis se rendit à Victoria.

Ce voyage terminé, Rae s’installa à Londres, mais il se rendait souvent dans ses Orcades natales. L’Amérique du Nord britannique et l’Arctique le passionnaient toujours. Ainsi il critiqua durement les plans et l’équipement de l’expédition britannique qui, en 1875–1876, voulait atteindre le pôle Nord sous le commandement du capitaine George Strong Nares. Après le retour de l’expédition, il témoigna devant le comité formé par l’Amirauté pour enquêter sur le scorbut qui s’était déclaré parmi les équipes de traîneaux. À compter de 1879, Rae participa aux débats sur les avantages respectifs de l’exportation des céréales des Prairies par la baie d’Hudson ou par les Grands Lacs et le Saint-Laurent. Fort de son expérience, il préconisait vigoureusement la route des Grands Lacs. Dans ses dernières années, il continua de livrer bataille au Hydrographic Office de l’Amirauté et à sir Clements Robert Markham, secrétaire de la Royal Geographical Society, qui refusaient toujours de reconnaître les découvertes que lui et d’autres explorateurs trafiquants de fourrures, dont Dease et Simpson, avaient faites dans l’Arctique. Rae visita le Canada pour la dernière fois en 1882, probablement pour le compte de la Canada North-West Land Company, dont il était l’un des administrateurs. Après son retour en Grande-Bretagne, il fit partie du conseil du Royal Colonial Institute. Tireur d’élite, il représentait le London Scottish Regiment, où il fut longtemps volontaire, au concours annuel de tir qui se tenait à Wimbledon (Londres) puis à Bisley, dans le Surrey.

Rae reçut plusieurs distinctions. En 1852, la Royal Geographical Society lui octroya la Founder’s Gold Medal pour ses découvertes de 1846–1847 et de 1851. Le McGill College de Montréal lui décerna à titre honorifique un doctorat en médecine en 1853 et, trois ans plus tard, la University of Edinburgh lui en remit un en droit. Il fut élu membre de la Royal Society de Londres en 1880. Son ouvrage intitulé Narrative of an expedition to the shores of the Arctic Sea, in 1846 and 1847 parut en 1850 ; il publia aussi de nombreux articles sur ses voyages, sur les Indiens et les Inuit qu’il avait rencontrés ou sur l’histoire naturelle de l’Arctique. Son autobiographie, inachevée, demeure inédite.

De son vivant, John Rae fut un personnage controversé. La marine royale désapprouvait qu’il voyage dans l’Arctique à la manière des autochtones, et son insistance à faire valoir son point de vue en toute occasion n’était pas pour plaire à l’establishment. Par contre, les Inuit, pour lesquels il avait beaucoup d’admiration, l’accueillaient en ami. Il défendait la manière dont la Hudson’s Bay Company traitait les autochtones, et adressait des reproches cuisants aux officiers de la marine et à ceux qui prononçaient des jugements hâtifs après n’avoir passé qu’un peu de temps dans les territoires de la compagnie : « Ces ânes prétentieux viennent ici, voient parfois des Indiens misérablement vêtus et à demi morts de faim et, au lieu de s’enquérir des raisons de cette situation, en imputent la responsabilité à la compagnie. » On en vint, au xxe siècle, à reconnaître que Rae innova en matière de techniques de survie dans les régimes nordiques et qu’il fut un précurseur des grands explorateurs arctiques Roald Amundsen et Vilhjalmur Stefansson*, qui reconnaissaient tous deux leur dette envers lui.

R. L. Richards

Les publications de John Rae comprennent : Narrative of an expedition to the shores of the Arctic Sea, in 1846 and 1847 (Londres, 1850). Une liste complète de ce qui a été écrit sur lui ou par lui se trouve aux pages 221 à 227 de l’étude en profondeur faite par l’auteur : Dr John Rae (Whitby, Angl., 1985). La correspondance de Rae avec la Hudson’s Bay Company a été publiée, il s’agit de HBRS, 16 (Rich et Johnson). Le Scott Polar Research Institute (Cambridge, Angl.) a fait l’acquisition de son autobiographie manuscrite en 1967 (ms 787/1) ; elle est décrite dans l’article d’Alan Cooke, « The autobiography of Dr John Rae (1813–1893) : a preliminary note », Polar Record (Cambridge), 14 (1968) : 173–177.

Un portrait à l’huile de Rae par Stephen Pearce se trouve à la National Portrait Gallery (Londres) ; une gravure faite d’après ce portrait est conservée aux PAM, HBCA, et figure sur le frontispice de HBRS, 16. Un buste de Rae réalisé en 1866 par George MacCallum se trouve à l’Univ. of Edinburgh. Quelques vestiges de la dernière expédition de Franklin que Rae a achetés des Inuit en 1854 sont restés en sa possession et certains de ses effets personnels ainsi qu’une collection réduite d’artéfacts inuit et indiens se trouvent dans la John Rae coll. au Royal Scottish Museum (Édimbourg).

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

R. L. Richards, « RAE, JOHN (1813-1893) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/rae_john_1813_1893_12F.html.

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Auteur de l'article:    R. L. Richards
Titre de l'article:    RAE, JOHN (1813-1893)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    1 décembre 2024