PYKE, JOHN GEORGE, homme d’affaires, fonctionnaire, juge de paix, officier de milice et homme politique, né vers 1743 en Angleterre, fils de John Pyke et d’Ann Scroope ; le 27 août 1772, il épousa à Halifax Elizabeth Allan, sœur de John Allan*, et ils eurent 13 enfants dont 9 atteignirent l’âge adulte ; décédé le 3 septembre 1828 dans cette ville.

John George Pyke arriva en Nouvelle-Écosse avec ses parents en août 1750, à l’âge de sept ans. On a prétendu par la suite que son père était arrivé en 1749 avec les colons que le colonel Edward Cornwallis* avait emmenés pour fonder la ville de Halifax, mais on ne trouve aucune mention de son nom dans les listes de passagers qui débarquèrent en Nouvelle-Écosse cette année-là. John Pyke arriva presque certainement à bord de l’Alderney, dont les passagers devinrent les premiers habitants de Dartmouth. Une tragédie s’abattit peu après sur la famille : en mai 1751, les Micmacs tuèrent John Pyke au cours d’un raid contre l’établissement de Dartmouth. Laissés seuls, le jeune John George et sa mère durent faire face à une situation difficile. Heureusement, Ann Pyke se remaria dans les deux mois qui suivirent la mort de John. Son second mari, Richard Wenman*, n’allait pas tarder à devenir un personnage en vue de Halifax. Grâce à ce mariage, John George parvint à l’âge adulte sans connaître de difficultés matérielles.

Suivant l’exemple de Wenman, Pyke s’établit comme marchand. Dès 1773, il avait bâti un quai près du bas de la rue Prince afin d’y faire du commerce. Bien que cela ne puisse être prouvé, il est presque certain que Wenman avait procuré à son beau-fils les fonds nécessaires pour s’établir en affaires. De toute façon, la situation de Pyke s’améliora considérablement quand il hérita, en 1781, les propriétés de Wenman, dont une brasserie. Il conserva cette brasserie jusqu’à sa mort et elle lui fournit probablement une grande partie de ses revenus.

Au début de la guerre d’Indépendance américaine, Pyke était un jeune homme qui faisait son chemin parmi les marchands, les fonctionnaires et les ecclésiastiques qui avaient la haute main sur les affaires de Halifax, et son influence grandissante se faisait aussi sentir en politique. En 1779, il fut élu député de la circonscription de Halifax, et il conserva son siège jusqu’en 1799. Il siégea ensuite comme député du canton de Halifax en 1799–1800 et de 1802 à 1818. Pyke avait des opinions politiques farouchement conservatrices et se sentait parfaitement à l’aise dans le groupe choisi de Néo-Écossais qui étaient arrivés avant la Révolution américaine et qui cherchaient à maintenir leur influence devant les loyalistes fraîchement arrivés. Beamish Murdoch* loua les « grands talents de débatteur » que manifestèrent Pyke, Charles Hill et d’autres députés de l’Assemblée en 1789–1790.

Pyke prenait aussi une part active aux affaires municipales de Halifax. C’est probablement dans son rôle de magistrat dirigeant le nouveau service de police qu’il se fit surtout connaître de la population, mais il était aussi responsable de la lutte anti-incendie en plus d’être commissaire de la voirie, commissaire de la prison, juge de paix et custos rotulorum. La milice, l’Église et les œuvres charitables occupaient une bonne partie de son temps. Il devint colonel du 1er régiment de milice de Halifax et, en tant qu’anglican, fit partie de la congrégation de l’église St Paul. Il œuvra au sein de la Charitable Irish Society dont il fut président en 1808. Pyke s’enthousiasma également pour la franc-maçonnerie et fut grand maître de l’ordre en 1784–1785 et de 1810 à 1820.

Depuis l’époque qui précéda immédiatement la guerre d’Indépendance et jusqu’à sa mort en 1828, Pyke joua un rôle de premier plan dans la croissance de Halifax. Sous bien des aspects, il était le type même de ces hommes qui détinrent des postes dans la fonction publique, s’occupèrent de commerce et des choses de l’Église et imprimèrent un essor à la ville. Il légua à ses héritiers une succession considérable et leur laissa un nom dont ils pouvaient être fiers, puisqu’il était celui d’un homme qui avait rendu de grands services à sa ville et à sa province. L’une des filles de Pyke, Ann, épousa James Irvine, marchand et homme politique bien en vue du Bas-Canada, et l’un de ses fils, George*, devint juge à la Cour supérieure du Bas-Canada.

La notice nécrologique de John George Pyke, publiée dans le Novascotian, or Colonial Herald, affirme que « dans l’accomplissement de ses devoirs dé magistrat, une grande fermeté, une extrême prudence et une patience à toute épreuve marquèrent sa conduite. Il [avait] toujours [fait] preuve de générosité envers les pauvres et, dans leur vie, peu de gens ont démontré une bienveillance aussi authentique. » Dans History of Halifax City, Thomas Beamish Akins* trace le portrait suivant du fonctionnaire Pyke : « Le vieux colonel Pyke présida à titre de magistrat en chef durant de nombreuses années et on le voyait habituellement dans le petit bureau de la police habillé d’une culotte beige, de bas de fil gris et d’un manteau couleur tabac. »

Andrew Robb

Halifax County Court of Probate (Halifax), Estate papers, P97 (J. G. Pyke) (mfm aux PANS).— N.-É., Dept. of Lands and Forests (Halifax), Crown land grants, general index, 1730–1937 (mfm aux PANS).— PANS, MG 100, 211, no 416 ; RG 1, 35 (transcriptions) ; 163.— Acadian Recorder, 1818, 1828.— Nova-Scotia Gazette, and the Weekly Chronicle (Halifax), 1781.— Novascotian, or Colonial Herald, 4 sept. 1828.— Royal Gazette and the Nova-Scotia Advertiser, 1792.— Directory of N.S. MLAs.— Akins, Hist. of Halifax City.— W. S. Bartlet, The frontier missionary : a memoir of the life of the Rev. Jacob BaileyA.M., missionary at Pownalborough, Maine ; Cornwallis and Annapolis, N.S. (Boston, 1853).— A. W. H. Eaton, The history of Kings County, Nova Scotia [...] (Salem, Mass., 1910 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1972).— « Masonic grand masters of the jurisdiction of Nova Scotia, 1738–1965 », E. T. Bliss, compil. (copie dactylographiée, s.l., 1965, copie aux PANS).— T. M. Punch, « The Halifax connection, 1749–1848 : a century of oligarchy in Nova Scotia » (thèse de m.a., St Mary’s Univ., Halifax, 1972).— D. A. Sutherland, « The merchants of Halifax, 1815–1850 : a commercial class in pursuit of metropolitan status » (thèse de ph.d., Univ. of Toronto, 1975).— G. A. White, Halifax and its business [...] (Halifax, 1876).— Acadian Recorder, 12 janv. 1918.

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Andrew Robb, « PYKE, JOHN GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/pyke_john_george_6F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
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