PUSHEE, NATHAN, fermier, propriétaire d’une scierie et officier de milice, né en octobre 1758 à Lunenburg, Massachusetts, aîné des enfants de Nathan Pushee et d’Elizabeth Priest ; le 20 avril 1787, il épousa Jane Porter, née Brown, et ils eurent neuf enfants ; décédé le 31 octobre 1838 à Newport, Nouvelle-Écosse.

Nathan Pushee s’enrôla comme simple soldat dans le Gardner’s Massachusetts Battalion dès l’éclatement de la guerre d’Indépendance, en avril 1775, et participa à la bataille de Bunker Hill. Muté en mars 1776 dans la Life Guard de George Washington, garde personnelle du général, il y resta jusqu’à la fin de l’année. En janvier suivant, il s’enrôla de nouveau, cette fois dans le 3rd Continental Light Dragoons, et fut promu trompette-major. Il prit part, avec cette unité, aux batailles de Brandywine, de Paoli, de Germantown et de Monmouth. Par une nuit de septembre 1778, à Old Tappan dans le New Jersey, il fut l’un des rares membres de son régiment à pouvoir s’échapper après une attaque surprise des forces britanniques. S’étant engagé de nouveau en décembre 1779, Pushee devint trompette-major dans les Washington’s Light Dragoons (auxquels on avait incorporé son ancien régiment) et partit se battre dans le Sud. Le commandant du régiment était William Washington, parent de George Washington, d’où cette tradition erronée qui veut que Pushee ait été le trompette-major du général en chef. Le 14 avril 1780, Pushee fut victime d’une autre attaque surprise des Britanniques, cette fois à Moncks Corner, où on le fit prisonnier.

Emmené à Charleston, en Caroline du Sud, Pushee y retrouva plus de 500 de ses camarades et comprit que, comme eux, il mourrait presque certainement de maladie et de malnutrition s’il demeurait captif. C’est pourquoi tous acceptèrent de passer à l’armée britannique, à la condition de ne pas avoir à se battre contre leurs compatriotes. Pushee se joignit au Duke of Cumberland’s Regiment, une unité provinciale ; on l’envoya à la Jamaïque, où il devint sergent dans la compagnie du capitaine Gideon White*. À la fin de la guerre, ceux qui avaient servi dans des régiments britanniques ne purent rentrer aux États-Unis car ils étaient exclus de l’amnistie générale. Le commandant du régiment de Pushee, lord Charles Greville Montagu, veilla à ce que l’on transporte en Nouvelle-Écosse les hommes qui voulaient des terres ; ils y arrivèrent en décembre 1783. Au printemps de 1784, ils se rendirent dans la baie Chedabucto ; l’année suivante, Pushee reçut 200 acres dans le canton de Manchester.

Désireux d’avoir des terres plus fertiles et plus proches de l’eau, Pushee et certains de ses compagnons quittèrent bientôt la région pour se rendre au havre d’Antigonish, où des soldats licenciés, que dirigeait le lieutenant-colonel Timothy Hierlihy, s’étaient déjà établis à Town Point. Les efforts déployés pour créer un village à cet endroit échouèrent et Pushee s’installa donc dans la riche plaine alluviale qui bordait le sud de la rivière West, là où passera plus tard la rue St Andrew, à Antigonish. Les guerres napoléoniennes engendrèrent une demande de bois en Grande-Bretagne, et Antigonish prospéra : il se trouvait au confluent de deux rivières où l’on pouvait faire du flottage. Pushee construisit une scierie qu’il vendit en 1818 à son fils Henry et à John G. Peabody. Considéré par certains comme le fondateur d’Antigonish, il figurait dans le recensement de 1827 comme fermier propriétaire de 35 acres en culture, de 18 bêtes à cornes, de 30 moutons et de 6 porcs. Officier dans la milice locale et administrateur d’école, il fut aussi l’un des fondateurs de la congrégation presbytérienne de Dorchester.

En 1838, une loi plus clémente du Congrès américain et la publicité que firent les journaux autour d’un de ses anciens compagnons d’armes amenèrent Nathan Pushee à demander une pension de soldat américain. Dans la requête qu’il rédigea à Boston le 6 octobre, il ne parla pas de son service dans l’armée britannique et mentionna seulement que, fait prisonnier à Moncks Corner, il s’était évadé après 11 mois de captivité. Le 12, il toucha des arriérés de 1 056 $. Peu après, il repartit pour la Nouvelle-Écosse et alla visiter de vieux amis à Newport. Excité par son gain et épuisé par le voyage, il y mourut d’une crise cardiaque.

Phyllis R. Blakeley

Antigonish County Court of Probate (Antigonish, N.-É.), Estate papers, A69 (testament de Nathan Pushee) (mfm aux PANS).— Antigonish County Registry of Deeds (Antigonish), Deeds, vol.  1/2, 1–3 (mfm aux PANS).— National Arch. (Washington), RG 15, W13835 (Nathan Pushee).— New England Historic Geneal. Soc. Library (Boston), W. P. Greenlaw, « Descendants of Gabriel Pouchi or Pushee ».— PANS, MG 12, Misc., 6, no 76 ; RG 14, 3, nos 6, 16, 63.— A. C. Jost, Guysborough sketches and essays (Guysborough, N.-É., 1950), 117–123, 279–281.— [Sagart Arisaig (Ronald MacGillivray)], History of Antigonish, R. A. MacLean, édit. (2 vol., [Antigonish], 1976).— D. G. Whidden, The history of the town of Antigonish (Wolfville, N.-É., 1934), 39–46.

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Phyllis R. Blakeley, « PUSHEE, NATHAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/pushee_nathan_7F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
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