PRUDEN, JOHN PETER, agent principal de la Hudson’s Bay Company et membre du Conseil d’Assiniboia, baptisé à Edmonton, Middlesex, Angleterre, le 31 mai 1778, fils de Peter Pruden et de Margaret Smith ; il épousa en premières noces, vers le début des années 1800, une Métisse d’origine anglaise nommée Nancy, dont il eut six fils et cinq filles, et, en secondes noces, le 4 décembre 1839, Ann Armstrong ; décédé à Winnipeg (Manitoba), le 28 mai 1868.
John Peter Pruden entra au service de la Hudson’s Bay Company comme apprenti en 1791 et arriva à York Factory, sur la baie d’Hudson, en septembre de cette même année. Il dut probablement ce poste à l’influence de sir James Winterlake, gouverneur adjoint de la compagnie de 1792 à 1799, qui possédait des terres à Edmonton, dans le Middlesex. En 1795, Pruden accompagna James Curtis Bird* à Carlton House, dans le district de Saskatchewan, et, en mai 1796, il s’installa à Edmonton House ; les deux postes avaient été construits au cours de l’automne de 1795. En 1798, il devint commis aux écritures, déménagea en 1799 à Buckingham House, pour revenir, en 1800, à Edmonton House, que dirigeait Bird à cette époque. Celui-ci l’envoya alors avec deux autres hommes construire un poste à mi-chemin entre les postes d’Edmonton et d’Acton (Rocky Mountain) ; il s’agit probablement du poste signalé, le 7 mai 1800, par David Thompson*, employé de la compagnie rivale, la North West Company, alors qu’il revenait de Rocky Mountain House.
Il semble que Pruden ait passé les quelques années qui suivirent dans le district de Saskatchewan. Il dirigea Acton House durant l’hiver de 1805–1806 et il y demeura jusqu’en 1807, année où il prit la direction, pour un an, d’un nouvel établissement situé près de l’embouchure de la rivière Saskatchewan-Nord. Entre 1809 et 1824, Pruden passa apparemment la plupart de son temps à la tête de Carlton House, situé, à partir de 1810, à Crossing Place, sur la rivière Saskatchewan-Sud. Au cours de l’automne de 1819, Pruden reçut John Franklin*, dont l’expédition se préparait à aller explorer la côte nord de l’Amérique. Au moment de la fusion de la North West Company et de la Hudson’s Bay Company, en 1821, Pruden fut nommé chef de poste. Il s’absenta pour raison de santé en 1824 et partit avec trois de ses fils pour l’Angleterre.
Pruden revint l’année suivante pour prendre la direction de Norway House. En 1826, il reprit la direction de Carlton où il demeura, à titre d’agent principal à partir de 1836, jusqu’à 1837, année où il prit sa retraite à la colonie de la Rivière-Rouge. C’est là qu’il épousa Ann Armstrong, directrice de la Red River Academy. Letitia Hargrave [Mactavish*] écrit à ce propos, en 1846, qu’elle a entendu dire que Pruden était « le meilleur homme de la Colonie » ; mais elle a également entendu des propos diffamatoires concernant la conduite d’Ann, durant le voyage qui l’emmenait d’Angleterre en 1835, ainsi que des rumeurs sur son intention de retourner en Angleterre, à cause de « son mari qui était si vulgaire qu’elle ne pouvait vivre en paix avec lui ». Par contre, en 1835, Thomas Simpson, de la Hudson’s Bay Company, décrit Ann comme « une dame simple, pieuse et cultivée ».
Pruden fut nommé membre du Conseil d’Assiniboia en 1839 et devint membre du bureau des Travaux publics en 1844, puis son président en 1847. En août 1845, il accompagna des chasseurs métis de la Rivière-Rouge, lors d’une expédition en territoire américain, peut-être parce qu’en tant que membre du Conseil d’Assiniboia il pouvait exercer une certaine surveillance sur les traiteurs métis indépendants. Arrêtés par la cavalerie américaine, ils furent avertis qu’à moins de prendre la citoyenneté américaine, ils ne pouvaient continuer à chasser sur ces terres. Les Métis, qui en voulaient déjà à la Hudson’s Bay Company parce qu’elle s’opposait à leurs droits de traiteurs libres et qui étaient conscients de la possibilité d’une guerre entre la Grande-Bretagne et les États-Unis sur la question de l’Oregon et d’autres points litigieux, furent sensibles à l’offre des Américains, qui promettaient de les protéger s’ils s’installaient du côté américain de la frontière, à Pembina. À son retour, Pruden fit rapport à sir John Henry Pelly, gouverneur de la Hudson’s Bay Company : « S’il y a une guerre, nous savons bien de quel côté se rangeront les métis. Les soldats les ont flattés, leur disant qu’ils étaient maintenant assez forts pour rosser le papa anglais. » L’arrivée de 500 soldats britanniques dans la colonie de la Rivière-Rouge, en 1846, contribua beaucoup à calmer cette agitation.
Pruden jouit de sa retraite jusqu’à l’âge de 90 ans. Homme imposant, il venait apparemment d’un milieu modeste ou, tout au moins, possédait une instruction limitée. Avec le temps, sa façon d’écrire s’améliora nettement et il semble que ce soit grâce à sa compétence et à ses loyaux services qu’il gravit les échelons dans la compagnie. En 1798, alors qu’il était depuis sept ans seulement au service de la compagnie, il fut décrit comme « un jeune homme sérieux, promettant bien de devenir un employé précieux ».
Archives privées, A. G. Pruden (Winnipeg), Notes sur John Peter Pruden.— HBC Arch., B.20/a/1 ; B.60/a/1–5.— PAM, MG 7, B7, register of baptisms, 1813–1828, n° 518 ; register of burials, 1821–1875, n° 635 (595).— Somerset House (Londres), Probate Department, will of John Peter Pruden, 27 févr. 1826 (copie aux HBC Arch.).— HBRS, I (Rich).— Mactavish, Letters of Letitia Hargrave (MacLeod), 218.— Thompson, Narrative (Tyrrell).— A. S. Morton, History of the Canadian west.— E. A. Mitchell, A Red River gossip, Beaver, outfit 291 (printemps 1961), 9, 11.
W. H. Brooks, « PRUDEN, JOHN PETER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/pruden_john_peter_9F.html.
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Auteur de l'article: | W. H. Brooks |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
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