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POLETTE (Paulet), ANTOINE, avocat, juge et homme politique, né à Pointe-aux-Trembles (Neuville, Québec), le 24 août 1807, fils d’Antoine Paulet, cultivateur, et de Marie-Josephe Bertrand, décédé à Trois-Rivières le 6 janvier 1887.
Le premier Paulet venu de France portait aussi le prénom d’Antoine ; né à Dieppe en 1626, il se maria à Québec en 1655 puis s’établit à Saint-Pierre, île d’Orléans. Antoine Polette passa son enfance à Pointe-aux-Trembles, fréquenta l’école paroissiale puis étudia pendant une année au petit séminaire de Québec. À l’âge de 14 ans, il devint clerc au bureau d’Hilaire Miot-Girard, de Québec. Il termina son stage à l’étude de Joseph Lagueux, fut admis au barreau en septembre 1828 et s’établit à Trois-Rivières où il pratiqua de 1828 à 1860, tout en participant activement à la vie politique de cette ville.
Après avoir représenté Trois-Rivières au sein de diverses commissions reliées au développement de la région (commission pour la construction d’un pont sur le Saint-Maurice en 1834, commission pour la reconnaissance civile des paroisses du district en 1839), Polette devint préfet du district en 1842 puis maire de Trois-Rivières en 1846. C’est à ce titre que, pendant sept ans, il vit Trois-Rivières devenir le centre d’une vaste région nouvellement ouverte à l’exploitation forestière et à la colonisation. La ville acquit alors une station télégraphique qui la relia à Québec et à Montréal, l’éclairage au gaz, un nouveau marché, rue des Forges, et la première salle réservée aux délibérations du conseil municipal.
Comme la plupart des hommes politiques du xixe siècle, Polette ne se contenta pas d’œuvrer sur la scène municipale. En 1848, il devint député de la ville de Trois-Rivières et le demeura jusqu’en 1857. Il siégea à l’Assemblée de la province du Canada au moment de la structuration des partis politiques, et appuya les gouvernements de Louis-Hippolyte La Fontaine* et de Robert Baldwin*, de Francis Hincks et d’Augustin-Norbert Morin*. Mais, en juin 1854, il fit partie du groupe des sept constitué autour de Joseph-Édouard Cauchon et de Louis-Victor Sicotte. Ces dissidents s’unirent aux « rouges » du Bas-Canada et à l’opposition haut-canadienne pour faire échec à Hincks qui refusait de régler les graves questions de l’abolition de la tenure seigneuriale et des « réserves » du clergé. C’est ce qui explique que l’Ère nouvelle de Trois-Rivières salua la réélection de Polette en juillet 1854 comme « un triomphe de l’opposition », alors que ce dernier est classé parmi les « bleus » par les historiens modernes. Pendant son mandat au parlement, Polette fut notamment membre d’un comité sur la tenure seigneuriale en 1851, du comité spécial chargé d’étudier les causes empêchant ou retardant la colonisation des Cantons de l’Est en 1851, et du comité spécial sur l’éducation en 1853 [V. Louis Lacoste*].
Retiré de la politique en novembre 1857, Polette devint membre du premier conseil de l’Instruction publique [V. Pierre-Joseph-Olivier Chauveau] en 1859 et juge de la Cour supérieure en 1860. À ce titre, il fit partie de la commission royale chargée d’enquêter sur le scandale du Pacifique en 1873.
Polette avait épousé, en premières noces, à Champlain, le 20 février 1830, sa cousine Henriette, fille de Jean-Baptiste Dubuc, marchand bien connu de Québec et de Batiscan ; en secondes noces, à Québec, en 1834, Anne, sœur du juge en chef de la province, Jean-François-Joseph Duval ; en troisièmes noces, en 1857, Aurelia Sophia, fille du juge William King McCord*.
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Louisette Pothier, « POLETTE (Paulet), ANTOINE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/polette_antoine_11F.html.
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Auteur de l'article: | Louisette Pothier |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |