PLUMMER, WILLIAM HENRY, homme d’affaires et homme politique, né le 1er avril 1846 à Mary Tavy, Angleterre, fils de William Plummer et d’Elizabeth Williams ; le 12 septembre 1879, il épousa à Prince Arthur’s Landing (Thunder Bay, Ontario) Maria Amelia Wiley, et ils eurent une fille et un fils ; décédé le 13 octobre 1911 à Toronto et inhumé à Sault-Sainte-Marie, Ontario.

William Henry Plummer immigra au Canada à l’âge de 13 ans, après la nomination de son père au poste de directeur d’une mine à Bruce Mines, à l’extrémité nord du lac Huron. En 1860, il trouva un emploi dans cette localité au magasin de George et Thomas* Marks. Sa famille déménagea quand son père devint surintendant des Affaires indiennes en 1868, mais lui-même et son frère John W., ingénieur des mines, restèrent à Bruce Mines. Vers 1871, William Henry s’installa à Sault-Sainte-Marie, localité d’environ 900 habitants où il ouvrit sa propre maison de commerce.

Au cours de la décennie suivante, la W. H. Plummer and Company et Sault-Sainte-Marie prospérèrent. De 1887 à 1894, la petite ville connut un boom grâce à la construction du chemin de fer canadien du Pacifique, d’un pont international de chemin de fer et du canal de Sault-Sainte-Marie. La population atteignit 2 400 habitants. Plummer était bien placé pour profiter de cette croissance. Il était propriétaire du seul quai où pouvaient accoster les navires de passagers, exploitait un certain nombre de vapeurs, un parc à bois et une quincaillerie et, vers 1887, il bâtit l’Algonquin Hotel. En 1888, lui-même et James Conmee, de Port Arthur (Thunder Bay), prirent l’initative de former un syndicat pour produire de l’électricité sur la rivière Sainte-Marie.

Conservateur convaincu et « excellent orateur », Plummer usa de sa réputation d’homme d’affaires pour se faire élire et de son influence politique pour acquérir des postes, dont celui de magistrat rémunéré principal. D’abord membre du conseil municipal de Sault-Sainte-Marie en 1876, il en fut président en 1878–1879. Aux élections provinciales de 1883, il fit une chaude lutte à Robert Adam Lyon*, mais subit la défaite malgré l’appui de Simon James Dawson*, député fédéral de la circonscription d’Algoma. De retour sur la scène municipale, il fut maire de 1892 à 1895, en 1899–1900 et de 1903 à 1905.

À l’instar de bien des promoteurs municipaux de l’époque, Plummer était convaincu que le potentiel de sa localité était illimité et confondait parfois l’intérêt public avec ses propres intérêts. Sous sa direction, la ville de Sault-Sainte-Marie se lança dans un ambitieux programme d’expansion : elle acheta le quai de Plummer (qui devint par la même occasion maître des quais publics) et investit généreusement dans la centrale électrique du syndicat, qui n’était pas terminée. Un résident nota tristement en 1894 que, au terme de son premier mandat, Plummer pouvait se vanter d’avoir fait construire deux écoles, un poste de pompiers et « des milles de trottoir conduisant dans les bois ». L’échec de la centrale, qui laissa à la municipalité une dette de 263 000 $, était plus grave. Même après que l’exubérant entrepreneur américain Francis Hector Clergue* se fut porté acquéreur de la part de la municipalité, les finances de celle-ci demeurèrent précaires. Au cours du dernier mandat de Plummer, Sault-Sainte-Marie devait plus de 300 000 $ à des banques ; le maire lui-même dut concéder en 1904 que, « apparemment, il y a[vait] eu beaucoup d’argent gaspillé ». À long terme pourtant, Sault-Sainte-Marie survivrait grâce à des hauts fourneaux, à des usines de pâte à papier, à des usines chimiques et aux chemins de fer.

Plummer se retira de la W. H. Plummer and Company en 1906, sans pour autant abandonner les affaires. Il devint courtier en valeurs mobilières ; peut-être avait-il des liens avec Toronto, où son fils, Harry Lynne, ouvrit une maison de courtage en 1908 et où son frère James Henry* travaillait dans la finance et l’industrie internationales. À sa mort, il laissa une succession de 382 400 $, constituée en bonne partie de propriétés immobilières à Sault-Sainte-Marie.

William Henry Plummer voyait loin, était énergique et avait un sens aigu des affaires ; ces trois qualités ne se trouvent pas si souvent réunies chez une seule personne. Tout en faisant de la politique municipale, il fut actif dans la milice et à l’église anglicane St Luke ; il figura parmi les membres fondateurs de la loge maçonnique locale et de la St George Society. Sa maison, Lynnehurst, fut longtemps un « lieu de rencontre où chacun se sentait chez soi grâce à l’hospitalité de sa femme », Maria Amelia Wiley, qui mourut en 1902. Avant que Plummer ne prenne sa retraite, un résident conclut que le « père du Sault canadien » avait « réussi, dans une très large mesure, à se situer au cœur de la vie de l’endroit ».

George Sheppard

AN, RG 31, C1, 1871, Bruce Mines, Ontario : 48.— AO, F 273, Sault Ste Marie corn, 1884–1889 ; RG 22–360, n°S 312, 718 ; RG 80–5–0–85, n° 10472 ; RG 80–8–0–421, n° 5490.— Sault Star (Sault-Sainte-Marie, Ontario), 21 mai 1903, 28 janv., 24 mars 1904, 19 oct. 1911.— E. H. Capp, The story of Baw-a-ting, being the annals of Sault Sainte Marie (Sault-Sainte-Marie, 1904 ; réimpr., 1907).— J. O. Plummer, Canadian pioneers : « History of the Plummer family » ([Toronto], 1958 ; exemplaire conservé à la Sault Ste Marie Public Library).— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell).

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George Sheppard, « PLUMMER, WILLIAM HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/plummer_william_henry_14F.html.

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Auteur de l'article:    George Sheppard
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
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