PERRAULT, FRANÇOIS, marchand, né vers 1694 dans la paroisse Saint-Jacques de Cosne-sur-Loire, France, fils de Jacques Perrault, chirurgien, et de Marguerite Caché, décédé à Trois-Rivières le 7 août 1745.

C’est peut-être en compagnie de son frère Jacques que François Perrault vint au Canada. Dès 1715, François était établi à Québec où il épousait, le 26 novembre de cette année, Suzanne Pagé, sœur de l’orfèvre Jacques Pagé, dit Carcy. Jacques, lui, épousa en 1724 la fille d’un chirurgien et se fixa peu après à Lachenaie où il exerça le même métier que son père et son beau-père.

Homme ambitieux, François Perrault déploya beaucoup d’initiative pour augmenter son commerce de mercerie. En 1719, associé à Louis Dunière, il signait pour une durée de trois ans un bail d’affermage des seigneuries de Ristigouche, Miramichi et Nipisiguit situées sur la baie des Chaleurs et appartenant au commissaire d’artillerie Pierre Rey Gaillard. Ce dernier essaya de faire casser le bail avant l’expiration, mais les deux associés n’eurent aucune difficulté à obtenir un jugement en leur faveur.

En 1732, Perrault achetait par adjudication une vaste maison, rue Sault-au-Matelot à Québec. Il avait alors une grosse famille dont il dut bientôt assumer seul la charge puisque sa femme mourait l’année suivante. À partir de 1737, François Perrault exploita le poste de la rivière Nontagamion (Nétagamiou) au Labrador en association avec Jacques de Lafontaine de Belcour, marchand et conseiller au Conseil supérieur, qui s’était fait concéder, quelques années plus tôt, le privilège exclusif de l’exploitation des pêcheries dans cette région. En 1740, Perrault, en société avec son fils Jacques* et Charles Levreau, prit un bail à ferme sur ce même poste. Grâce à ces nouveaux intérêts, Perrault ajoutait à son commerce, déjà prospère, les profits de la pêche, de la chasse, et surtout de la traite des pelleteries. En 1741, les trois associés furent accusés par le négociant. Pierre Trottier Desauniers, syndic des marchands de Québec, d’avoir détourné certain effets provenant du poste, mais aucune preuve ne put être apportée contre eux.

François Perrault possédait, outre son magasin de Québec, des comptoirs à Trois-Rivières, aux forges du Saint-Maurice et à la paroisse Saint-Sulpice, près de Montréal. On y trouvait une grande variété d’étoffes allant de la plus fine toile à la plus belle dentelle, en passant par la serge, le coton, le « mazamet », la basane et même du loup marin tanné. Il y vendait également des mouchoirs, des draps, des couvertures, des gants, des bas, des colliers, des couteaux et des cuillères d’étain, des aiguilles, du fil, des clous et des hameçons. Il ravitaillait ses magasins avec une goélette, la Marie Angélique, qu’il possédait avec son fils Jacques. Sa clientèle se rencontrait surtout sur la rive nord du Saint-Laurent, entre Québec et Saint-Sulpice, mais également sur la rive sud.

C’est au cours d’un de ses voyages d’affaires que cet homme très actif décéda, le 7 août 1745 à Trois-Rivières où il fut inhumé le lendemain. Le 2e novembre suivant, son fils Jacques fut nommé tuteur de ses frères et sœurs mineurs ; l’inventaire des biens de Perrault fut dressé le 8 juin 1746.

François Perrault laissait un bon héritage à ses enfants grâce aux biens qu’il avait pu acquérir par un travail ardu et quotidien. Parmi ses descendants, outre son fils Jacques, certains jouèrent un rôle important dans la société de leur temps, entre autres son fils Joseph-François* (1719–1774), qui fut grand vicaire de l’évêque de Québec à Trois-Rivières et prévôt du chapitre, et Joseph-François* (1753–1844), l’un de ses petits-fils, qui deviendra l’un des plus éminents promoteurs de l’instruction primaire au Canada.

Roland-J. Auger

ANQ, Greffe de Florent de La Cetière, 22 nov. 1715 ; Greffe de J.-C. Panet, 8 juin 1746.— Inv. de pièces du Labrador (P.-G. Roy), I : 46s.— Recensement de Québec, 1716 (Beaudet), 51.— Le Jeune, Dictionnaire.— P.-G. Roy, lnv. coll. pièces jud. et not., I : 90–99 ; Inv. jug. et délib., 1717–1760, I : 58, 145, 273, 334 ; II : 96 ; IV: 42, 65, 90 ; Inv. ord. int., II : 150s., 160, 226, 285.— Tanguay, Dictionnaire ; Répertoire.— Jacques Mathieu, Un négociant de Québec à l’époque de la Conquête : Jacques Perrault l’aîné, RANQ, 1970, 27–34.

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Roland-J. Auger, « PERRAULT, FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/perrault_francois_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    1 décembre 2024