PELTIER (Pelletier), ORPHIR (baptisé Jean-Baptiste-Eustache-Orphire), poète, compositeur, avocat et organiste, né le 1er septembre 1825 à Sainte-Geneviève (Sainte-Geneviève et Pierrefonds, Québec), fils de Jean-Baptiste-Généreux Peltier, notaire, et de Marie-Scholastique Masson, sœur du négociant Marc-Damase Masson* ; décédé le 26 mai 1854 à Montréal.

L’aîné des quatre survivants d’une famille de 22 enfants, Orphir Peltier fit ses études classiques au petit séminaire de Montréal de 1834 à 1844. Il entreprit ensuite son stage de clerc et fut admis au Barreau du Bas-Canada le 6 mai 1850. Il exerça la profession d’avocat à Montréal, mais, de santé délicate et ayant subi très jeune une intervention chirurgicale qui devait le laisser infirme, il s’adonna surtout aux lettres et à la musique. Il avait étudié l’orgue et l’harmonie. Son neveu Romain Pelletier a écrit qu’il fut « le premier Canadien qui étudia l’harmonie », mais il ne dit pas qui furent ses professeurs. Durant une période indéterminée, Peltier occupa le poste d’organiste à l’église St Patrick, à Montréal. Il aurait initié aux principes de l’harmonie son jeune frère, Romain-Octave*, qui, préférant la musique à la profession de notaire, sera pendant de nombreuses années organiste à la cathédrale Saint-Jacques. Romain Pelletier a d’autre part décrit son oncle comme « une sorte de génie universel : avocat, physicien, poète, peintre et musicien ». Il a, de plus, ajouté qu’il est l’auteur probable du tableau la Mort de saint Joseph, placé au-dessus de l’autel latéral de droite à l’église St Patrick. Il ne dit rien de ses travaux de physicien.

Il est difficile de spéculer sur l’ampleur de l’œuvre poétique de Peltier, car quelques-uns de ses poèmes seulement ont été publiés. L’un d’eux, Sans son Dieu sur la terre, il n’est point de bonheur, composé en 1842, parut dans le deuxième volume du Répertoire national de James Huston avec un portrait du poète. Il s’agit d’une pièce de vers en neuf quatrains. Un autre poème, la Vertu, signé seulement O. P., parut dans l’Album littéraire et musical de la Revue canadienne de mars 1846. Enfin, son long poème allégorique, Travail et Paresse, fut publié dans la Ruche littéraire de décembre 1853. Si Peltier mania l’alexandrin avec une certaine dextérité, sa poésie n’était pas sans lourdeur et l’inspiration n’en était pas très originale.

À titre de compositeur, Peltier n’a laissé qu’un O salutaris hostia ! pour quatre voix mixtes avec accompagnement d’orgue. Cette brève composition, 16 mesures seulement, fut publiée dans l’Album littéraire de février 1846. Au lieu de nommer ses voix soprano, alto, ténor et basse, Peltier utilisa plutôt l’ancienne désignation de dessus, haute-contre, taille et basse-taille, rarement employée en Europe après le xviie siècle. D’une facture très conventionnelle, cette œuvre semble être le devoir d’un étudiant en musique. Pourtant, on peut lire au sommaire de la revue : « Nous remercions M. Peltier de cette ville, pour son morceau de musique sacrée. Une pareille composition est chose nouvelle au pays. Honneur au jeune artiste ! »

Orphir Peltier mourut prématurément le 26 mai 1854 à Montréal des suites de l’intervention chirurgicale qu’il avait subie dans sa jeunesse. Il avait 28 ans. Dans l’avant-propos de la Littérature canadienne de 1850 à 1860, dont le deuxième volume, paru en 1864, reproduisait son poème Travail et Paresse, il est écrit : « Un autre jeune poète, M. Orphir Peltier, est mort presque au sortir de ses études classiques. Quoique la pièce de vers que nous donnons de lui soit loin d’être parfaite, elle révèle cependant un talent poétique que l’âge et l’étude n’auraient pu que développer. »

Gilles Potvin

Orphir Peltier est l’auteur de plusieurs poèmes dont quelques-uns seulement ont été publiés dans des volumes et des journaux. Parmi ces poèmes figurent Sans son Dieu sur la terre, il n’est point de bonheur, écrit en 1842 et paru dans le Répertoire national (Huston ; 1848–1850), 2 : 232–233 ; (1893), 2 : 260–261 ; la Vertu, paru dans l’Album littéraire et musical de la Rev. canadienne (Montréal), mars 1846, et Travail et Paresse, publié dans la Ruche littéraire (Montréal), déc. 1853 et reproduit dans la Littérature canadienne de 1850 à 1860 (2 vol., Québec, 1863–1864), 2 : 272–280.

Peltier a aussi composé un morceau de musique sacrée intitulé O salutaris hostia ! publié dans l’Album littéraire et musical de la Rev. canadienne, févr. 1846. Son neveu Romain Pelletier lui attribue par ailleurs le tableau la Mort de saint Joseph, qui surmonte l’autel latéral droit de l’église St Patrick, à Montréal.

ANQ-M, CE1-28, 1er sept. 1825 ; CE1-51, 29 mai 1854.— APC, MG 30, D1, 24 : 412–414.— Encyclopédie de la musique au Canada (Kallmann et al.), 800.— Le Jeune, Dictionnaire, 1 : 420.— Morgan, Bibliotheca Canadensis, 305.— Edmond Lareau, Mélanges historiques et littéraires (Montréal, 1877), 13–15.— Maurault, le Collège de Montréal (Dansereau ; 1967).— Maréchal Nantel, « les Avocats admis au Barreau de 1849 à 1868 », BRH, 42 (1936) : 686.— Romain Pelletier, « Octave Pelletier, organiste et pédagogue (1843–1927) », Qui ? (Montréal), 4 (1952–1953) : 3–24.

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Gilles Potvin, « PELTIER (Pelletier), ORPHIR (baptisé Jean-Baptiste-Eustache-Orphire) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/peltier_orphir_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    1 décembre 2024