PEASELEY, WILLIAM, ministre de l’Église d’Angleterre, missionnaire, né à Dublin (république d’Irlande) en 1714, décédé après 1756.

William Peaseley fit ses études à l’école du docteur Quigg, à Dublin, puis à Dublin University, où il obtint son baccalauréat ès arts en 1737. N’ayant pu trouver d’emploi chez lui, il fut accepté comme missionnaire par la Society for the Propagation of the Gospel et ordonné par l’évêque de Londres, en septembre 1742.

À cette époque, plusieurs missions de Terre-Neuve devaient se passer de pasteur, faute de pouvoir leur assurer une aide financière suffisante. Depuis que John Fordyce était parti, profondément dégoûté, en 1736, St John’s n’avait plus de missionnaire. Bonavista avait également perdu son ministre, Henry Jones, qui, après avoir desservi la mission depuis qu’il l’avait fondée en 1742, était parti à Trinity, à la recherche de meilleurs appointements. Peaseley fut envoyé comme successeur de Jones à Bonavista. Il y arriva en juin 1743, après avoir passé plusieurs mois à St John’s à attendre un transport.

Son rapport sur St John’s, où il reconnaissait qu’il était bien traité, combiné à une lettre, datée de 1742, de Thomas Walbank, chapelain du hms Sutherland, incita la société à considérer la possibilité d’y envoyer un missionnaire. Walbank avait parlé de 200 familles qui avaient bâti une église de bois, dotée « d’un autel convenable, de fonts baptismaux et d’une chaire, et [ornée] des dix commandements et du Notre Père, élégamment écrits au-dessus de la table de communion », il avait aussi parlé d’un « pêcheur bienveillant » qui « avait récemment fait don à l’église d’une patène d’argent et d’un calice ». Walbank avait également été impressionné par la résistance des habitants aux marchands de la Nouvelle-Angleterre qui voulaient les convertir au presbytérianisme. Par conséquent, lorsque la société reçut une pétition dans laquelle un certain nombre d’habitants de St John’s demandaient un missionnaire et lui promettaient une allocation de £40 par année, elle ordonna à Peaseley de quitter Bonavista.

À son arrivée, en octobre 1744, Peaseley fut accueilli chaleureusement et reçut une maison. L’une de ses premières préoccupations fut d’ouvrir une école destinée à fournir aux enfants protestants, qui avaient jusque-là fréquenté l’école catholique – la seule disponible – une éducation religieuse appropriée. La société lui octroya £10 par année à cette fin. L’assemblée des fidèles grandissait et son église était pleine, affirmait-il en 1745. Il agrandit sa mission jusqu’à Petty Harbour. La société l’aida dans sa tâche en lui allouant £10 de plus par année, mais comme les cotisations ne lui rapportaient pas assez, il continua à connaître des difficultés financières. C’est seulement grâce à son poste d’aumônier de la garnison qu’il réussit à subsister. Bien que son école et sa mission fussent toujours en plein essor en 1747, une série d’incendies fit doubler le prix des loyers et réduisit de moitié les cotisations, de telle sorte qu’il dut demander à la société de l’argent et des livres. Il reçut £10 et une boîte de livres.

Malgré cette aide, Peaseley sentit qu’il ne pouvait pas rester à St John’s. En 1749, il sollicita d’être nommé ailleurs, « loin des nombreuses difficultés contre lesquelles il avait eu à lutter pendant six ans sur cette île misérable». En plus de connaître une pénurie de fonds, il eut à subir une violente opposition de la part de quelques-uns des paroissiens, au sujet de ses collectes, de ses efforts pour refréner le travail du dimanche, l’alcoolisme et l’immoralité sexuelle. À son retour en Angleterre, il obtint la direction de la paroisse St Helena, en Caroline du Sud. Il y travailla jusqu’en 1756, date à laquelle la maladie et la rivalité avec les méthodistes le forcèrent à se retirer. C’est la dernière fois qu’il est fait mention de lui.

La carrière de Peaseley illustre les conditions de vie des pasteurs de Terre-Neuve au xviiie siècle. Même s’il avait solidement rétabli la présence de l’Église d’Angleterre à St John’s et entrepris son travail d’éducation à cet endroit, il fut forcé de partir, faute d’argent et privé de l’appui de sa congrégation.

Frederick Jones

USPG, B, 11, 13–17, 19 ; Journal of SPG, 9, pp. 78s., 121s., 203, 250 ;10, pp. 15, 95, 225s. ; 11, pp. 89, 158 ; 12, p. 352 ; 13, p. 207.— [C. F. Pascoe], Classified digest of the records of the Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts, 1701–1892 (5e éd., Londres, 1895)— T. T. Sadleir et G. D. Burtchaell, Alumni Dublinenses [...] 1593–1860 (nouv. éd., Dublin, 1935), 658.— Prowse, History of Nfld. (1896), 580.

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Frederick Jones, « PEASELEY, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/peaseley_william_3F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
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