PARKIN, EDWARD, prêtre de l’Église d’Angleterre, fonctionnaire et instituteur, né le 6 février 1791 à Otley, West Yorkshire, Angleterre ; le 15 septembre 1814, il épousa Sarah Cullen, et ils eurent au moins sept enfants ; décédé le 30 janvier 1844 à Fiddington (Market Lavington, Angleterre).
Fils de pasteur, Edward Parkin fut ordonné diacre de l’Église d’Angleterre en mai 1814 et prêtre le 22 décembre. Après avoir lu, dans une publication de la Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts, que les colonies avaient besoin de missionnaires, il résolut de poser sa candidature pour le Canada. Il laissa donc son poste d’instituteur et débarqua à Québec le 3 septembre 1817 avec sa femme et ses deux enfants.
Le 8 octobre, l’évêque Jacob Mountain* affecta Parkin à Chambly. Au mois d’août précédent, sous la présidence du révérend Brooke Bridges Stevens*, un groupe de résidents britanniques avait décidé de construire une église anglicane. Parkin et cinq responsables laïques, dont Samuel Hatt, prirent en main la réalisation du projet. En février 1820, François Valade se vit confier, par contrat, la construction d’un bâtiment de pierre doté d’un sanctuaire en saillie et d’une élégante flèche ; l’administrateur de la colonie, sir Peregrine Maitland*, concéda un terrain. Le 11 mai, à l’occasion de la pose de la pierre angulaire, Parkin prononça un sermon ; à peine six mois plus tard, il conduisait ses fidèles en prière à l’inauguration de l’église St Stephen. L’érection civile de la paroisse eut lieu le 30 septembre 1823 et Parkin fut nommé rector. De plus, il servait d’aumônier à la garnison du fort Chambly et exerçait son ministère dans les villages environnants. Il encouragea la construction d’une église à Yamaska Mountain (Abbottsford) et y desservit les anglicans jusqu’à l’arrivée du missionnaire William Abbott en 1824.
Parkin n’avait pas cessé de s’intéresser à l’instruction, tant générale que religieuse. Peu avant son départ d’Angleterre ou son arrivée à Chambly, il avait fait paraître à Londres Ten sermons doctrinal and practical ; il voulait consacrer les recettes éventuelles à la construction de St Stephen. Il organisa des classes à Yamaska Mountain et à Rougemont de même qu’à South West River (Sainte-Brigide-d’Iberville) et à Mount Johnston (Mont-Saint-Grégoire) où, en 1824, on le nomma commissaire chargé de construire des écoles. Pour abriter des classes qu’il avait ouvertes à Chambly dès 1821, il mit en chantier, en août 1826, un bâtiment de pierre dont il supervisa officiellement la construction à compter d’octobre en qualité de commissaire. Un an plus tard, l’école appartenait au réseau de l’Institution royale pour l’avancement des sciences [V. Joseph Langley Mills*] et comptait une quarantaine d’élèves. Parkin estima par la suite avoir prélevé en tout quelque £1 750 sur ses revenus pour construire des églises et des écoles dans la colonie. Il donna aussi des cours particuliers, notamment à William King McCord* ainsi qu’aux fils du grand marchand montréalais George Moffatt* et du héros de Châteauguay, Charles-Michel d’Irumberry* de Salaberry. En 1827, il formait deux candidats à la prêtrise et préparait, semble-t-il, la fondation d’un séminaire. Cependant, le successeur de Mountain à l’épiscopat, Charles James Stewart, préféra confier ce séminaire à un jeune diplômé d’Oxford, Joseph Braithwaite.
Pendant l’été de 1828, pour faire place à Braithwaite, Stewart muta Parkin à St Catharines, dans le Haut-Canada. On y réclamait depuis longtemps un missionnaire, et Parkin y avait fait une visite en 1827. Toutefois, moins d’un an après son arrivée, il était si ébranlé par la mort d’un de ses enfants et par les effets d’une fièvre qui sévissait dans la région de Niagara qu’il dut rentrer au Bas-Canada avec Stewart. Comme l’évêque allait, en juillet et août 1829, faire une visite pastorale en Gaspésie et une autre de convenances en Nouvelle-Écosse, il prit Parkin avec lui pour le faire profiter de l’air marin.
De retour au Bas-Canada, Stewart affecta Parkin à Sherbrooke et à Lennoxville. Apprenant qu’une paroissienne de Chambly, Mme Mary Adelaide Tierney, institutrice d’expérience, avait grand mal à subvenir aux besoins de sa nombreuse famille, Parkin l’invita en décembre à ouvrir une école de filles à Sherbrooke. Ce même mois, toutefois, Stewart rapporta à la Society for the Propagation of the Gospel que Parkin avait depuis quelque temps « l’esprit dérangé », si bien qu’en mars 1830 celui-ci renonça à sa charge et à son poste de missionnaire de la société. Au début d’avril, il annonça la publication imminente d’une autobiographie et d’un essai sur les Cantons-de-l’Est, mais aucun de ces ouvrages ne parut. Dès l’été de 1830, il put être affecté de nouveau à Sherbrooke, mais il eut d’autres accès de folie et Stewart le força à prendre sa retraite le 1er octobre 1832.
Après la publication de son sermon d’adieux à Montréal, Parkin partit enseigner au Vermont, mais en 1833 sa santé l’obligea à rentrer en Angleterre, sans sa famille, pour tenter d’obtenir un autre poste ou une pension. Une première requête au gouvernement demeura sans effet. En mars 1834, dépité par sa retraite forcée et inquiet de l’accumulation de ses dettes, il réclama une réponse rapide à Edward George Geoffrey Smith Stanley, secrétaire d’État aux Colonies, en invoquant son « esprit naturellement sensible, que n’[avaient] certes pas raffermi les indicibles tourments éprouvés depuis quatre ans à cause des mesures prises à [son] endroit par [son] ancien diocésain ». Grâce à une recommandation de la Society for the Propagation of the Gospel, il obtint finalement une pension de £100, et il servit quelque temps, en 1836, comme vicaire dans le Wiltshire. En avril de cette année-là, comme le ministère des Colonies s’inquiétait de l’aggravation des conflits politiques au Bas-Canada, Parkin soumit de sa propre initiative un plan de « pacification » à l’un des successeurs de Stanley, lord Glenelg. Il proposait de concéder tous les revenus à la chambre d’Assemblée, sauf ceux des terres de la couronne (quitte à renforcer les troupes de la colonie), d’interdire à la longue l’usage du français au Parlement et dans l’appareil judiciaire, de lancer un programme gouvernemental qui financerait une immigration britannique massive dans les Cantons-de-l’Est et de modifier le régime seigneurial. Toutes ces mesures avaient déjà été proposées par d’autres, mais Parkin se distinguait davantage, surtout en tant qu’anglican, en suggérant de consacrer tout le fonds des biens des jésuites à la création d’un collège parrainé par le gouverneur et présidé conjointement par les évêques catholique et anglican, le modérateur de l’Église d’Écosse et le chef de l’Église méthodiste wesleyenne de la colonie. Chacune des quatre confessions représentées aurait son propre département de théologie mais, à cette exception près, les cours s’adresseraient à tous.
Entre-temps, la famille d’Edward Parkin était rentrée en Angleterre ; sa femme le quitta cependant en 1837. Dès lors, il vécut surtout dans des établissements pour malades mentaux ; à sa mort, en 1844, il se trouvait à l’asile de Fiddington. Un de ses fils, John Buckworth Parkin*, connut la renommée à Québec comme avocat au criminel ; un autre, Edward Cullen, fut missionnaire de la Society for the Propagation of the Gospel dans le diocèse de Québec de 1845 à 1890. La belle église que leur père avait érigée à Chambly est aujourd’hui classée monument historique. Elle sert encore au culte et témoigne du dévouement de Parkin et de ses paroissiens.
Edward Parkin est l’auteur de : Ten sermons doctrinal and practical (Londres, s.d.) ; et Importance and responsibility of the Christian ministry [...] (Montréal, 1832).
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Thomas A. Ramsey, « PARKIN, EDWARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/parkin_edward_7F.html.
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Année de la publication: | 1988 |
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